Nissan Altima 2018

Essai routier – Nissan Altima –

Nissan Altima 2018

Les temps changent…

Par Antoine Joubert

Il fut une époque chez Nissan où l’Altima et la Maxima représentaient les modèles les plus populaires. Une époque où la Sentra battait de l’aile et où la notoriété du Pathfinder, seul utilitaire de l’époque, était en train de se bâtir. Inutile de vous dire que cette période est révolue. Aujourd’hui, le pain et le beurre de Nissan en Amérique du Nord se nomment Rogue, qui sera sans doute secondé par le Qashqai d’ici peu. Et l’Altima, elle? Presque oubliée, surtout au Québec.

Tour du propriétaire (70 %)

D’ordinaire, on dit qu’une voiture sur quatre vendues au Canada trouve preneur au Québec. Dans le cas de l’Altima, c’est une sur sept, signe que les Québécois la boudent. Nissan se console bien sûr en constatant qu’il en va de même pour la Malibu, la Fusion et l’Accord, mais il n’en demeure pas moins que la popularité de ce modèle est en chute libre chez nous. Pourquoi en est-il ainsi? Parce que les mœurs des automobilistes ont changé, ceux-ci favorisant de toute évidence les VUS compacts et intermédiaires. Légèrement retouchée en 2016, l’Altima nous revient donc cette année sans grand changement. Jolie sans être extravagante, elle n’élève pas la passion, mais ne rebute personne. Attendez-vous toutefois à une refonte complète d’ici 12 à 24 mois. Car même si le marché baisse, cette voiture demeure très importante à l’échelle nord-américaine.

Vie à bord (75 %)

En me glissant à bord de l’Altima, le parallèle avec l’habitacle de la Passat est pour moi évident. Voilà un environnement hyper spacieux, qui n’a rien de visuellement très attrayant, mais qui excelle par son ergonomie et son confort général. La qualité de finition n’est pas tout à fait aussi relevée que chez Volkswagen, mais elle n’a plus rien à voir avec celle des modèles d’il y a quelques années. Autre parallèle avec la Passat, la grandeur du coffre, qui se situe parmi les plus spacieux du segment. Bref, un habitacle à l’image des lignes extérieures. Efficace, mais sans histoire.

Technique (75 %)

Une seule version de l’Altima est toujours offerte avec le V6. Il s’agit du modèle 3.5 SL, vendu pratiquement au même prix qu’une Maxima. Autrement, cinq versions de l’Altima proposent l’excellent 4-cylindres de 2,5 litres qu’on jumelle avec la boîte Xtronic CVT. Un mariage mécanique qui n’a rien d’excitant ou de particulièrement performant, mais qui impressionne par son efficacité et son rendement énergétique. En fait, vous aurez peine à trouver plus économique à la pompe que cette berline (chez les intermédiaires), à moins bien sûr de vous tourner vers des hybrides.

Au volant (70 %)

L’expérience au volant de l’Altima débute à la fermeture de la portière, dont le son est disgracieux. À croire que les portières sont faites en carton! Le sentiment de solidité avec cette berline n’est donc pas à son meilleur. Et on le constate aussi sur la route, la voiture donnant l’impression d’une qualité quelconque. Pourtant, il n’en est rien. L’Altima est une voiture fiable, mécaniquement très solide et, qui plus est, bien insonorisée. Vous n’apprécierez peut-être pas le chant mécanique lors de fortes accélérations, mais vous aurez tout de même droit à un confort exceptionnel. Ne cherchez pas toutefois la passion de conduire au volant de l’Altima. Cette berline est tout simplement ennuyante à conduire. À ce chapitre, elle détrône même la Camry, qui jusqu’ici était championne dans l’art de nous endormir au volant.

Conclusion (75 %)

Elle offre la tranquillité d’esprit, un excellent confort, beaucoup d’espace et un faible coût d’exploitation. Il faut toutefois conserver cette berline longtemps pour rentabiliser la dépense, puisque son taux de dépréciation est de plus en plus important au fil des ans. Cela s’explique par le fait que Nissan inonde le marché en vendant ses Altima aux agences de location à court terme, qui les revendent à l’encan à peine un an plus tard. Il n’est donc pas étonnant de constater que le constructeur propose (au moment d’écrire ces lignes) des remises à l’achat ou à la location, accompagnées de taux fort alléchants. En terminant, si vous recherchez une bonne valeur, visez la version 2.5 SV, offrant le meilleur rapport équipement-prix.

Forces

• Très faible consommation
• Fiabilité et coûts d’exploitation
• Confort général

Faiblesses

• Aucun agrément de conduite
• Forte dépréciation
• Sentiment de solidité décevant (voir texte)