Nissan Altima 2019

Nissan Altima

Mission : amadouer les amateurs de VUS

On le dit et on le redit, la berline se meurt. Elle peine à conserver sa clientèle auparavant loyale, qui maintenant déserte la catégorie, séduite par les promesses des multisegments et VUS. Nissan est bien au fait de la chose et a pris la problématique à bras-le-corps en lançant une nouvelle Altima, la sixième du nom, qui espère tirer un trait sur le positionnement générique de sa devancière. Voyons voir comment.

Tour du propriétaire

Sans révolutionner le genre, cette nouvelle Altima adopte la deuxième itération du courant de design Vmotion, un air connu donc. Celui-ci se reconnaît d’abord par la calandre, protubérante, qui décrit je vous le donne en mille un « V ». Cet élément de design est en partie inspiré de l’étude de style Vmotion 2.0 présentée en 2017 au Salon de Détroit. Les minces phares qui épousent le V, un peu comme des ailes d’oiseau, ajoutent un côté un peu plus pugnace à l’intermédiaire. De côté, on remarque certains éléments vus sur la grande sœur, la Maxima, dont les piliers arrière « flottants » car traversés par une bande noire. À peu de choses près, les dimensions de la précédente génération sont conservées, hormis la hauteur, légèrement diminuée de 45 mm, et l’empattement, augmenté pour sa part de 44 mm.

Vie à bord

Avec cette transition vers une nouvelle génération, l’Altima reçoit également un tout nouvel habitacle résolument plus moderne. Comme plusieurs concurrentes avant, l’intermédiaire a succombé à la mode des écrans d’infodivertissement flottants semblables à un iPad qu’on aurait boulonné sur la planche de bord. Qu’on aime ou pas, ceci permet souvent une meilleure ergonomie. On reconnaît en outre une inspiration directe de la Mazda6 lorsqu’on observe les minces buses de ventilation, posées assez bas. Côté espace réservé aux passagers, cette Altima cuvée 2019 avance des chiffres très comparables à ceux de la mouture 2018, ce qui n’est pas une mauvaise chose compte tenu du bon volume intérieur de cette dernière. Comme Nissan n’a pas procédé au lancement de cette Altima au moment de mettre sous presse, nous nous garderons d’évaluer en profondeur l’habitacle.

Technique

La refonte est aussi entière sous le capot. De série, Nissan propose un 4-cylindres de 2,5 litres atmosphérique. S’il est de même cylindrée que l’ancien moteur offert en entrée, la marque affirme qu’il est composé à 80 % de nouvelles pièces ou de pièces repensées. La puissance grimpe ici légèrement à 188 chevaux et le couple se maintient à 180 lb-pi. Le constructeur soutient qu’il sera moins gourmand que la mécanique précédente tout en étant plus doux. Il sera couplé uniquement à la boîte CVT. Nissan offre en option un autre 4-cylindres, mais celui-là de 2,0 litres et bénéficiant d’un turbocompresseur pour augmenter la puissance. Ce moteur turbo de 248 chevaux et 273 lb-pi de couple incorpore en outre une avancée technique fort intéressante : le taux de compression variable. Selon le contexte de conduite, le moteur peut passer d’un taux de compression de 14:1 pour valoriser la consommation de carburant à un taux de 8:1 pour la performance lorsque la pression du turbo se fait plus grande. Il est lui aussi outillé uniquement d’une boîte CVT.

Au volant

Outre le changement de plateforme, cette Altima devient la première de sa lignée à être offerte avec la transmission intégrale. Ce système est pour le moment curieusement proposé uniquement avec le moteur de base. Techniquement très simple, donc peu axé sur la performance, il fonctionne règle générale en mode traction et limite à 50 % la répartition du couple, qui peut aller vers l’arrière. Outre ceci, Nissan atteste avoir mis beaucoup d’effort sur les éléments suspenseurs pour assurer une meilleure tenue de route et confort. Cette Altima sera la première à utiliser des amortisseurs monotubes à l’arrière. Le manufacturier déclare aussi avoir travaillé pour améliorer le toucher de la direction.

Conclusion

Sans avoir pu mesurer derrière le volant les améliorations apportées à l’intermédiaire, nous pouvons affirmer sans l’ombre d’un doute que cette transition vers la nouvelle génération était plus que nécessaire, surtout dans ce segment réellement compétitif. Avec la transmission intégrale, l’Altima dispose dorénavant d’un avantage concurrentiel que seulement la Subaru Legacy peut aussi se targuer d’avoir dans son segment. Est-ce qu’elle lui permettra de s’extirper de sa position de berline générique? À suivre.