Nissan Altima 2021

Annuel de l’automobile 2021 – Nissan Altima

Plus d’arguments, mais est-ce assez ?

Vincent Aubé

C’est en 2003 que Nissan a pris le taureau par les cornes en entreprenant pour sa berline intermédiaire une étonnante refonte. De berline effacée l’Altima devenait du jour au lendemain l’une des voitures les plus courues en raison d’une silhouette rajeunie. Le constructeur a même osé le penchant sportif avec l’Altima SE-R munie d’un moteur V6 et d’une boîte manuelle.

Depuis, l’Altima n’est plus que l’ombre d’elle-même. L’excitation du début s’est rapidement estompée et la représentante de Nissan dans cette catégorie est revenue à ses vieilles habitudes : transporter ses occupants du point A au point B dans l’indifférence la plus complète.

La formule canadienne

Heureusement, depuis 2019, la Nissan Altima s’est transformée à nouveau et nous est revenue avec une configuration adaptée à notre climat nordique. Résultat : la berline intermédiaire est obligatoirement livrée avec les lettres « AWD » sur le coffre, ce qui la rend mieux outillée pour les journées de tempêtes. De plus, en laissant le fameux moteur 4 cylindres turbo à taux de compression variable à nos voisins américains, Nissan Canada se simplifie la tâche avec le vétuste 4-cylindres atmosphérique de 2,5 litres dorénavant secondé par l’injection directe. La boîte CVT, la seule offerte, ne surprendra personne non plus, le constructeur qui est devenu le défenseur de cette technologie au fil des années.

Un mot sur le design

La silhouette de cette Altima s’inscrit dans la philosophie inaugurée par la Maxima il y a quelques années. Il est vrai que l’originalité du design de la voiture pourrait être plus audacieuse, surtout avec l’arrivée de la Sentra et même de la Versa berline, deux berlines identiques à plusieurs points de vue. En revanche, l’Altima se démarque face à ses rivales du segment avec ses arêtes tranchées au couteau et surtout ses roues de 19 pouces sur le modèle Platinum. La qualité d’assemblage est perfectible, je dois l’avouer, un commentaire qui ne s’applique pas autant à l’habitacle, qui est très invitant avec ses touches simples, la sellerie confortable et le volant très agréable à tenir en main. Notez tout de même que les occupants des places arrière devront se pencher pour s’asseoir, ceci étant dû au toit fuyant de la berline.

Pas une Subaru Legacy, mais…

J’ai pu mettre à l’épreuve la transmission intégrale de l’Altima lors d’un match comparatif hivernal avec la Subaru Legacy, la pionnière des berlines à quatre roues motrices. Voyez-vous, la Nissan Altima est équipée d’un système de type réactif, ce qui veut dire qu’en temps normal, elle priorise les roues avant motrices, mais à la moindre détection de motricité perdue, le deuxième essieu entre en jeu. Tout ceci est difficile à déceler, mais face à une Subaru Legacy qui engage ses quatre roues en tout temps, l’Altima n’est pas aussi bien nantie pour la chaussée glissante. Malgré cette infériorité devant la référence, elle est à mon avis la plus aboutie de la lignée et s’avère beaucoup plus intéressante que par le passé grâce à ces deux roues motrices supplémentaires.

Conclusion

La mutation entre un véhicule utilitaire et une berline traditionnelle est une bonne chose pour les consommateurs qui lorgnent encore au sein de ce segment, mais ce ne sera pas suffisant pour stopper l’hémorragie : la berline se meurt et deux roues motrices additionnelles ne changeront rien à cette tendance amorcée il y a une décennie. Mais si vous êtes à la recherche d’une berline confortable et plus agile en hiver, l’Altima se veut, avec la Subaru Legacy et la Toyota Camry AWD, un choix respectable.

Forces

Transmission intégrale

Confort de la sellerie

Planche de bord simple

Faiblesses

Boîte CVT élastique

Conduite monotone

Qualité de construction perfectible