Nissan Armada 2012

Nissan Armada

L’a-t-on oublié ?

L’an dernier, 38 personnes au Québec sont devenues propriétaires d’un Nissan Armada. Même si c’est 16 de plus que l’année précédente et 26 de plus qu’en 2009, ça vous donne une idée de la grande popularité de ce véhicule. C’est à se demander si Nissan ne l’a pas oublié sur une tablette – la génération actuelle date de 2004 – et se contente d’écouler les exemplaires qu’elle a encore en stock avant de fermer les livres. Malgré une minirésurgence des ventes, la question est de savoir s’il existe un avenir pour les utilitaires format géant qui ne sont mus que par de gros moteurs V8 assoiffés d’or noir. Des parieurs ?

Carrosserie

Les lignes de l’Armada n’offrent rien qui jette par terre. De loin, on croirait apercevoir un Pathfinder, à l’exception que ce dernier a des allures de nain aux côtés de l’Armada. En raison de sa taille éléphantesque, ce dernier peut accueillir jusqu’à 8 personnes. Voilà certainement l’un de ses principaux attraits. En termes d’esthétique, on apprécie la calandre, très réussie. C’est l’une des belles signatures de l’industrie dans le monde des camions et des multisegments.

L’utilitaire proposé par Nissan partage sa plateforme avec le Titan et le Pathfinder, notamment. Il est offert en version unique, mais celle-ci se décline de deux façons : le modèle Platinum à 7 et à 8 places. Le prix du premier est fixé à 55 898 $, alors que le second exige un allègement financier de 59 098 $.

Habitacle

Heureusement, à ce prix, l’Armada propose tout le luxe auquel le consommateur est en droit de s’attendre. L’environnement est riche, et l’équipement est là pour simplifier l’existence. L’Armada mémorise la position des sièges, des rétroviseurs et du pédalier pour deux conducteurs différents, déploie sa cinquième porte électriquement et rabat sa troisième banquette au moyen de cette même énergie.

La différence entre les deux versions citées précédemment se résume à ceci : à bord de la seconde, on retrouve l’ensemble technologie, offert en option sur la première. Il comprend un système de navigation à reconnaissance vocale et un disque dur de 9,3 gigaoctets, entre autres. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? À plus de 55 000 $, la navigation devrait-elle se retrouver sur la liste d’options ?

Mécanique

On verrait mal l’Armada équipée d’un moteur à 4 cylindres de 1,4 litre. Pour déplacer un monstre de plus de 2 600 Kilos, ça prend du muscle. Le V8 de 5,6 litres de Nissan propose toute la force nécessaire pour transformer cette baleine en brochet agile. Bien sûr, tout cela a un coût, alors que la consommation demeure toujours au-dessus des 15 litres aux 100 kilomètres, et ce, à vide. Pour le reste, l’Armada a droit à la transmission à quatre roues motrices, et, pour les amateurs de véhicules récréatifs, sachez qu’il est possible de remorquer plus de 4 082 kilos avec ce véhicule.

Comportement

Il y a peu de différence entre la conduite d’un autobus et d’un Nissan Armada. Dans les deux cas, on a l’impression de dominer la route et d’être invincible. La différence, c’est que, à bord de l’Armada, la douceur et le confort priment. L’insonorité nous coupe du monde extérieur, et les immenses roues de 20 pouces absorbent les imperfections au point où l’on ne sent pratiquement rien. Bref, comme expérience de conduite, c’est aseptisé. Cependant, on perçoit tout autant que l’Armada est un camion et non un multisegment. Ses aptitudes au travail ne sont pas à négliger.

Conclusion

Nous l’avons vu, les ventes de l’Armada traduisent cruellement l’intérêt que les consommateurs éprouvent à son endroit. Ce n’est pas en raison d’un problème de qualité, mais bien parce que ce type d’offre est carrément dépassé. Certains véhicules multisegments consomment beaucoup moins et offrent autant d’espace. Pour ce qui est de la capacité de remorquage, ceux qui en quémandent autant préfèrent les camionnettes. Un Armada ? Non merci.

Forces

• Impossible à perdre de vue dans un stationnement
• De l’espace pour amener la belle famille en voyage
• Capacité de remorquage
• Degré d’équipement

Faiblesses

• Consommation risible
• Consommation annoncée de 11,9 litres aux 100 km, un mensonge
• Dépréciation/valeur de revente
• Un plaisir (!) à stationner
• Tenue de route qui commande la prudence