Nissan Armada 2017

Nissan Armada

Le survivant

Daniel Rufiange

Les VUS, on le sait, ont la cote. C’est frappant depuis une dizaine d’années, moment où leur multiplication s’est accélérée à travers l’industrie, adoptés qu’ils ont été par nombre de ménages nord-américains. Aujourd’hui, grosso modo, une vente sur deux les concerne. Ils sont là pour rester, mettons. Heureusement pour l’environnement, l’offre s’est étoffée et il n’est plus vrai de dire que tous sont d’affreux pollueurs. Même que certains font mieux que bien des voitures. Vous aurez deviné qu’on ne fait pas référence à l’Armada ici, un véhicule qui doit être considéré comme le survivant d’une autre époque en raison de sa taille, gigantesque, et de son appétit pour le pétrole, peu commun. Survivant, aussi, car malgré des chiffres de ventes rachitiques, Nissan a quand même décidé de le renouveler pour 2017, alors que la solution facile aurait été de lui dire au revoir.

Tour du propriétaire

L’Armada nous est apparu en 2004 et le modèle 2016, à quelques exceptions près, était le même. Peut-on dire qu’un changement s’imposait? Si la taille du pachyderme a crû en longueur et en largeur (il est un peu moins haut), l’ensemble est demeuré sensiblement identique. Ses lignes, elles, ont été grandement modernisées et reprennent la signature adoptée ailleurs dans la gamme. Cependant, on repassera pour la subtilité; vous avez devant vous une version moins clinquante du QX80 d’Infiniti, la marque de luxe du constructeur.

Quant à l’approche, vous serez peut-être étonné d’apprendre que la structure sur cadre a été conservée, contrairement à l’approche monocoque qui domine partout depuis quelque temps. On comprend que Nissan s’adresse ici aux purs et durs, à ceux qui ont vraiment besoin des capacités de remorquage qu’offre ce véhicule. Pas fou.

Vie à bord

C’est à l’intérieur que la refonte fait le plus grand bien. La qualité est en nette progression. L’équipement de série comprend désormais la caméra de recul, les toits ouvrants avant et arrière, les prises nécessaires à tous vos appareils et des porte-gobelets à ne plus savoir quoi boire. Les deux versions offertes, SL et Platine, ont profité d’un travail intense alors que Nissan s’est attaquée à deux problématiques : l’insonorisation et l’efficacité (rapidité) du système de chauffage. Pour le reste, on peut toujours asseoir 8 personnes et si vos moyens vous le permettent, la version Platine vous avance un système de divertissement arrière et davantage de prises pour vos jouets électroniques, entre autres.

Technique

Un V8 de 5,6 litres œuvre toujours sous le capot de l’Armada et les améliorations apportées à ce dernier suffisent pour que Nissan nous le présente comme un nouveau joueur. Soit, mais de l’intérieur, deux choses ne changent pas : la puissance disponible est toujours aussi généreuse, elle qui a été majorée pour se chiffrer désormais à 390 chevaux et 401 livres-pieds de couple, et la consommation de carburant reste importante. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs; l’Armada affiche près de 6000 livres sur la balance. La boîte de vitesse automatique gagne deux rapports pour en compter sept et le système à quatre roues motrices offre une gamme basse gérée par un boîtier de transfert intermittent à commande électronique. Si vous restez pris avec un Armada…

Au volant

Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pas encore pris le volant de l’Armada 2017. Cependant, si vous sautez à la page du QX80 d’Infiniti, vous aurez une bonne idée de ce qui vous attend. Les garanties avec ce type de véhicule demeurent le niveau de confort et les capacités de remorquage, indéniables. Il sera intéressant de voir jusqu’à quel point Nissan aura réussi, en greffant quelques nouvelles technologies à son « nouveau » moteur, à abaisser la cote de consommation.

Conclusion

Certains se demandent pourquoi offrir un si gros VUS. En fait, si aucun n’était proposé, on se demanderait aussi pourquoi, car même si on ne parle pas d’un véhicule qui va s’écouler à grand volume, certaines familles ont besoin de ce type de produit pour trimbaler la progéniture et la maison sur roues qui sert d’évasion l’été. On porte le chapeau lorsqu’il nous fait, c’est tout.

Points forts

• Un rafraîchissement qui fait du bien
• Capacité de remorquage
• De l’espace à revendre
• Niveau de confort

Points faibles

• Consommation
• Coût d’acquisition
• Dépréciation anticipée