Nissan Armada 2019

Nissan Armada

Récupération désuète

Contre vents et marées, Nissan décide en 2017 de renouveler son Armada, sur le marché depuis 2004. Il était plus que temps que l’on passe au prochain appel. On annonce en grande pompe une deuxième génération, mais on nous arrive avec un véhicule qui existe depuis 2010 ailleurs dans le monde, le Nissan Patrol… Méchante nouveauté! Comme si on ne se rendrait pas compte que c’est une version « déplumée » de l’Infiniti QX80. Tous les constructeurs le font, pourquoi pas Nissan? La différence? Ils n’attendent pas sept ans avant de nous offrir un produit qui est de la récupération.

Tour du propriétaire : 70 %

Même s’il est techniquement vieux, l’Armada montre un design au goût du jour et qui se défend bien dans le parc automobile. Le chrome brille abondamment à la calandre, aux ouïes latérales, à la ceinture de fenestration, aux rétroviseurs et au hayon. On joue « bling-bling », mais avec plus de réserve que le QX80. Le mélange de la peinture deux tons en bas de caisse et aux arches de roue lui donne fière allure dans sa variante Platinum Reserve. De profil, sa hauteur le fait paraître plus court que les autres, alors que ce n’est pas nécessairement le cas. Toutes les versions obtiennent des roues de 20 pouces.

Vie à bord : 70 %

L’accès n’est pas une tâche facile, on grimpe dans l’Armada. Le seuil est haut et, sans marchepied, ce sera un handicap pour les personnes de petite taille. Une fois en place, on reconnaît immédiatement la planche de bord du Patrol datant de 2010. Pour l’Amérique du Nord, l’approche artificielle des fausses boiseries et des cuirs de qualité moyenne définit le style. Deux grandes arches se dessinent pour sectionner l’aire du conducteur et du passager. Sur le plan technologique, on trouve plusieurs accessoires, mais tous d’ancienne génération. Considérant la place de l’Armada, on s’attend à obtenir la crème de la crème en fait d’équipements. Ce n’est pas le cas ici. Autre déception, il manque plusieurs éléments de sécurité, dont le programme de conduite semi-autonome ProPilot Assist.

Les dossiers accordent peu de soutien, mais ils demeurent assez confortables, surtout pour les longs trajets. Bonne note pour l’espace intérieur et son aménagement. Les personnes à l’arrière aimeront tout particulièrement les sièges baquets et le généreux accoudoir central. Au coffre, l’Armada offre des volumes de 467 à 2701 litres, soit des mesures en queue de peloton dans la catégorie.

Technique : 65 %

Le V8 Endurance de 5,6 litres date d’une époque révolue, mais la puissance reste pertinente à 390 chevaux et 394 lb-pi de couple. Sa vélocité se montre indiscutable en accélération. Les personnes sensibles au son d’un moteur V8 seront aux anges. Un brin de modernité se manifeste avec l’apport d’une automatique à sept rapports. Malgré ses efforts, la consommation est l’une des pires de la catégorie. Dans des conditions optimales, impossible d’aller sous les 16 litres aux 100 km. Imaginez avec une roulotte ou un bateau, les enfants, les bagages… Considérant ses origines, on doit souligner la qualité de son rouage, il passera où bon lui semble. D’ailleurs, les services onusiens utilisent abondamment le Patrol sur le terrain, une preuve de fiabilité et d’endurance. En matière de capacité de remorquage, Nissan se démarque avec une charge maximale de 3856 kilos. Seuls Chevrolet et Ford le surpassent.

Au volant : 65 %

En conduite de tous les jours, l’Armada perd des plumes. Fort heureusement, Nissan lui accorde des suspensions indépendantes aux quatre roues pour l’aider à tenir la route. Par contre, les mouvements de caisse se contrôlent difficilement tant les amortisseurs favorisent la mollesse. En virage ou sur un chemin de campagne, on ressent constamment son instabilité. En contrepartie, sur l’autoroute, ils donnent un très grand confort de roulement. La direction ne possède aucune forme de précision, et ce, même si elle se dit adaptative en fonction de la vitesse. Les freins répondent aux exigences du segment, mais un peu plus de mordant serait le bienvenu.

Conclusion 68%

L’Armada représente une solution facile pour Nissan. On ne cherche pas à innover. Dans l’ensemble, on peut bien vivre avec l’Armada malgré ses décalages technologiques. Le seul point qui le plombe véritablement, c’est sa consommation de carburant. Par contre, pour les personnes à la recherche d’une belle tranquillité d’esprit quant à la fiabilité, il se met en tête de peloton.

Forces

Confortable

Spacieux

Performant et silencieux

Faiblesses

Forte consommation

Roulis imposant

Mécanique dépassée