Nissan Frontier 2008

Nissan Frontier

Un camion qui a du VQ

Au Canada, en 2006, dans la catégorie des pick-ups compacts et intermédiaires, le Nissan Frontier est celui qui s’est le moins vendu. Cela en fait-il pour autant le moins intéressant de ce segment?

Carrosserie

Le renouvellement de 2005 a fait grand bien au Frontier. En plus de l’agrandir, les stylistes lui ont greffé des lignes plus élégantes, car l’ancien avait un air vraiment pataud. Certes, il n’y a pas de révolution, mais les lignes anguleuses jumelées à des passages de roues massifs sont plutôt réussies. Toutefois, l’intérêt du Frontier se trouve surtout dans la boîte. Celle-ci reçoit d’office un enduit anti-égratignures et différentes glissières (dans le plancher et sur les côtés) qui, avec les bons systèmes d’attache, démultiplient les possibilités de chargement du Frontier.

Habitacle

En dedans, c’est assez rudimentaire. Comme souvent pour les produits nord-américains de Nissan, les plastiques intérieurs sont un peu légers, même si la qualité d’assemblage semble acceptable. L’ergonomie est bonne… mais la liste d’équipement n’est pas des plus délirantes. La position de conduite ne sera pas facile à trouver pour tout le monde: pas de volant télescopique disponible, et le réglage en hauteur des sièges ne sera offert que sur les versions LE et Nismo. À l’avant, le confort des sièges est correct. Dans la variante King Cab, les places arrière ne peuvent servir à rien d’autre qu’à dépanner; dans la variante à cabine double, elles sont relativement accueillantes. Dessous, on trouve de pratiques bacs de rangement, mais ceux-ci sont découpés de façon un peu bizarre.

Mécanique

Uniquement disponible avec le modèle de base (XE King Cab), le QR25DE de 2,5 litres permet d’offrir, comme la concurrence, un modèle à prix d’accès, mais il n’est recommandable que pour les petites charges, car ses 152 chevaux seront déjà mis à mal par la grosse tonne et demie que pèse l’engin à vide.

C’est plutôt du côté du V6 qu’il faut regarder. Le VQ40DE est un bloc puissant et souple. Il est issu du fameux VQ35 qui motorise un nombre incroyable de produits Nissan et Infiniti. Ceci explique cela… Il est couplé à une boîte automatique dont les passages sont doux et assez rapides. Les reprises ne sont pas fulgurantes, mais le Frontier décolle avec une certaine aisance. Il faut dire qu’en configuration cabine double et 4 x 4, le Frontier joue dans les deux tonnes. Vous voyez venir la suite: il n’y aura pas de miracle au niveau de la consommation. Un essai réalisé avec une conduite plutôt tranquille et sans avoir à remorquer s’est soldé par une consommation moyenne de 16,9 litres aux 100 km.

Comportement

Pas facile de se garer avec le Frontier. Et le format n’explique pas tout. En manœuvres, il faut travailler, et doublement: premièrement parce que le rayon de braquage est trop important; deuxièmement parce que la direction est lourde. Heureusement, cela est compensé sur la route par une bonne remontée d’information, même s’il ne faut pas s’attendre à des miracles d’un pont arrière rigide. Le Frontier se place assez facilement en virages. Les suspensions fermes limitent deux choses: le roulis (c’est bien) et le confort (c’est moins bien).

Conclusion

Comment expliquer la mésentente entre l’acheteur canadien et le Frontier? Comparé à son rival le plus direct, le Toyota Tacoma, le Frontier ne manque pas d’arguments. Mais Nissan n’a pas travaillé sur son image de vendeur de camions aussi fort que l’a fait Toyota, qui commence maintenant à en récolter les fruits. De deux choses l’une: ou bien vous avez besoin d’un véhicule professionnel et, dans ce créneau, le Frontier n’a aucune image alors que ses concurrents ne manquent pas d’arguments; ou bien vous avez besoin d’un véhicule pour les loisirs et, alors, le Honda Ridgeline sera plus avantageux vu son confort et sa tenue de route supérieurs. De plus, con coût est un peu plus élevé. «Doit persévérer», mentionnerait son bulletin scolaire!

Forces

Boîte bien conçue

Moteur V6 agréable

Tenue de route correcte

Faiblesses

Rayon de braquage

Direction dure en manœuvres

Pas de volant télescopique

Consommation un peu trop élevée