Nissan GTR 2018

Annuel de l’automobile 2018 – Nissan GT-R

Titre : Déjà 10 ans pour Godzilla

Par Vincent Aubé

À son dixième anniversaire sur le continent nord-américain, la supervoiture nippone peut se targuer d’avoir laissé sa marque au sein d’une catégorie réservée aux plus nantis, mais peut-on parler d’une histoire à succès? Sa diffusion limitée et ses performances ahurissantes – le mot est faible ici – lui garantissent un statut exotique, mais dans ce créneau, un autre élément se doit d’être présent à bord de ces bolides d’exception : la passion. La Nissan GT-R est-elle une voiture passionnante? La question mérite d’être posée.

Tour du propriétaire

L’année 2017 aura été bénéfique pour la GT-R, concernant sa robe du moins. La silhouette introduite à la fin des années 2000 est toujours la même, mais quelques détails ici et là confirment qu’il s’agit bel et bien de la troisième version du modèle phare. Le bouclier est évidemment ce qui saute le plus aux yeux, la division design ayant intégré le fameux « V » sous l’écusson GT-R. Notez que le capot et les blocs optiques sont de nouvelle facture. Le caractère haute performance de la voiture a obligé les ingénieurs à revoir le déflecteur à l’avant et les bas de caisse dans le but de réduire le débit d’air sous la voiture. À l’arrière, la « Corvette japonaise » se reconnaît encore par ses quatre feux de position arrondis, son aileron au bout du coffre ainsi que par ce quatuor de tuyaux d’échappement qui traverse le diffuseur arrière fonctionnel.

Vie à bord

Les améliorations de l’an dernier ont également rendu l’habitacle plus riche, sans toutefois chambouler l’ambiance instaurée par les versions antérieures. La planche de bord, tapissée de cuir nappa, a notamment vu le nombre de boutons passer de 27 à 11, une tendance observée un peu partout dans l’industrie. Les « geeks » du modèle seront contents d’apprendre que l’affichage développé par les concepteurs du jeu vidéo Gran Turismo est toujours bien présent au niveau de l’écran tactile. L’omniprésence de cuir et de fibre de carbone – de plastique aussi – contribue à rehausser l’expérience à bord. Évidemment, les deux places arrière sont symboliques, tandis que celles de la première rangée sont mieux adaptées à deux adultes, quoique l’espace n’ait rien à voir avec celui d’une fourgonnette.

Technique

Comme pour toutes les générations de la mythique sportive, la GT-R fait confiance à une mécanique comptant six cylindres, ceux-ci étant disposés en « V », contrairement aux 6-en-ligne du passé. Le V6 de 3,8 litres de cylindrée est gavé par deux turbocompresseurs. La puissance totale est dorénavant cotée à 565 chevaux-vapeur dans sa version la plus timide (!), tandis que le couple optimal grimpe à 467 livres-pieds. Une voiture à la fine pointe comme la GT-R n’a pas le choix d’être au sommet de sa forme, surtout quand on constate le statut de l’écusson Nissan aux côtés des Porsche, Mercedes-Benz et autres noms prestigieux de l’industrie. Accouplée à cette mécanique assemblée à la main, la boîte de vitesses à double embrayage à six rapports constitue la seule option possible au menu de la sportive. Évidemment, celle-ci a été concoctée pour offrir les meilleures performances possibles. Quant au rouage, il s’agit d’une traction intégrale.

Au volant

La plus musclée des Nissan est loin d’être une voiture parfaite. Que ce soit pour la dureté de sa suspension, pour son poids impressionnant ou même pour quelques accros à l’intérieur, la GT-R ne peut répondre aux souhaits de tous les amateurs de performance. Malgré les accélérations démentielles, la sonorité de la voiture laisse un peu à désirer : disons que nous aimerions l’entendre un peu plus! Remarquez, ce défaut – s’il en est un – signifie que la voiture permet d’entretenir une discussion avec son voisin de droite, surtout lorsque le mode Comfort est activé. À l’opposé, le mode R donne des ailes à la GT-R, les réactions de la transmission étant plus brutales. Malgré le rouage ATTESA E-TS, il est possible de faire danser la caisse lors des départs canon et les pneumatiques ont été conçus pour résister aux mauvais traitements d’un pilotage sur circuit. Résultat : avec nos routes usées par le temps, la GT-R est plus dure à conduire, les corrections de volant étant monnaie courante au Québec.

Conclusion

La Nissan GT-R est une voiture d’exception qui ne devrait pas être mise entre les mains de n’importe qui. Elle a beau avoir quatre roues motrices et une boîte automatisée, son côté bestial est toujours bien présent. Il faut donc faire gaffe au volant de celle-ci. Quant à son aspect passionnant, eh bien, disons seulement qu’il existe des options moins pointues sur le marché qui ont le pouvoir d’accrocher un sourire à votre visage.

Forces

Accélération monstrueuse – Tenue de route rassurante – Souffle infini de la mécanique

Faiblesses

Espace intérieur – Confort relatif – Impression de conduire un ordinateur