Nissan Kicks 2019

Nissan Kicks

Le prix qui surprend

Nissan est en passe de devenir le Roi des bas prix. Après avoir fracassé, en 2014, la barrière mythique des 10 000 $ au rayon des automobiles avec l’adorable petite Micra (prix de base toujours en vigueur au moment d’aller sous presse), le constructeur nippon lance cette fois le VUS le plus abordable au Canada : le Kicks. Contrairement à la Micra cependant, ce nouveau venu n’est pas l’exclusivité des Canadiens puisque nos voisins étatsuniens peuvent également se l’offrir.

TOUR DU PROPRIÉTAIRE 85 %

En se substituant au Juke, le Kicks devient le nouveau « bébé » de la famille des utilitaires Nissan, qui réunit également les Rogue, Murano, Pathfinder et Armada, de même que le Qashqai, un autre utilitaire sous-compact (le Rogue étant qualifié de véhicule compact). La marque Nissan demeure ainsi la seule à offrir deux modèles sous-compacts : un petit et un plus gros. Difficile de demander mieux dans le contexte d’un créneau en pleine expansion. Le constructeur espère ainsi servir une clientèle élargie et plus diversifiée. Avec le Kicks, ce sont les acheteurs de Ford EcoSport, Kia Soul et Hyundai Kona qui sont ciblés, nous apprend Scott Pak, le responsable de la planification des produits chez Nissan Canada. Ces trois rivaux ont des dimensions et des attributs semblables à ceux du petit Nissan. Pour sa part, le Qashqai sert d’alternative à des modèles comme le Subaru Crosstrek et le Jeep Compass en raison de son gabarit plus grand et de sa transmission intégrale, technologie que n’offre pas le Kicks. Car c’est avec des prix alléchants (à commencer par un Kicks S d’entrée de gamme offert à partir de 17 998 $) que le constructeur compte attirer sa clientèle, sans oublier cette esthétique moderne plus engageante que celle du Juke. Dans cet esprit, d’ailleurs, le constructeur a choisi de proposer cinq agencements deux tons originaux pour les versions SV et SR plus cossues. En raison du prix très abordable de cette option (150 $), M. Pak prévoit qu’elle sera très populaire. Le Kicks fera donc souvent tourner les têtes.

VIE À BORD 90 %

Capable d’accueillir confortablement quatre adultes, cinq au besoin, le Kicks dispose d’un habitacle élégant et bien équipé. Un climatiseur, des lève-vitres électriques, un système Bluetooth intégré à la chaîne audio à écran tactile de sept pouces et un régulateur de vitesse font partie de la dotation de série. Cependant, les sièges avant chauffants sont l’apanage des versions SV ou SR, tout comme les systèmes d’exploitation Android Auto et CarPlay d’Apple. Quant aux mélomanes, s’ils sont prêts à débourser le gros prix pour ce véhicule, ils choisiront sans hésiter le Kicks SR. Sa chaîne audio Bose Personal Plus a des haut-parleurs Bose UltraNearfield logés dans l’appuie-tête du conducteur, et dès qu’on les met en fonction, le son l’enveloppe littéralement. Un régal! Le Kicks n’est pas seulement élégant, il est également très pratique. Son coffre, qui a une ouverture large facilitant le chargement des colis encombrants, se révèle volumineux, même lorsque les dossiers asymétriques de sa banquette arrière sont en place. Son volume utile de 716 litres est alors deux fois plus important que celui d’un Juke (297 litres) ou d’un EcoSport (330 litres). Il est aussi environ 30 % supérieur à celui d’un Kona (544 litres) et même d’un Qashqai (564 litres). Autrement dit, pas besoin de s’astreindre à la philosophie « bikini et brosse à dents » lorsqu’on voyage à trois ou quatre à bord d’un Kicks! En outre, les occupants de la banquette arrière bénéficient d’autant d’espace pour les jambes que dans un Qashqai. C’est toute une amélioration comparativement à la banquette arrière du Juke, que seuls des Lilliputiens pouvaient occuper confortablement!

TECHNIQUE 80 %

Construit sur une plateforme de Versa Note à empattement allongé, le Kicks offre une motorisation on ne peut plus simple : un moteur unique jumelé à une boîte de vitesses unique qui entraîne uniquement les roues avant. Ce 4-cylindres atmosphérique de 1,6 litre, qu’utilisent également les Versa Note et Micra, produit 125 chevaux au lieu de 109 pour l’utilitaire, alors que son couple culmine à 115 lb-pi plutôt que 107. Pour un véhicule à vocation urbaine, c’est amplement. Ce moteur anime les roues avant au moyen d’une boîte de vitesses à variation continue Xtronic, la même que la Versa Note et, contrairement à l’EcoSport, le Kicks ne peut avoir une transmission intégrale. Les stratèges de Nissan Canada estiment que les consommateurs qui en veulent une se tourneront « naturellement » vers le Qashqai, véhicule pour lequel, d’ailleurs, pas plus de 60 % des acheteurs réclament une version à quatre roues motrices. Ainsi, plutôt que de s’acharner à donner au Kicks une image de passe-partout, les stratèges de la marque font miroiter ses faibles cotes de consommation. Sa moyenne de 7,2 litres aux 100 km en fait d’ailleurs le petit VUS le moins énergivore au pays puisqu’il fait mieux que les deux anciens champions de son créneau : les Mazda CX-3 (7,6 litres) et Honda HR-V (7,7 litres) à deux roues motrices.

AU VOLANT 80 %

Comparativement à des rivaux comme le Crosstrek et le Kona à moteur turbo, les accélérations du Kicks sont naturellement plus… humbles. De plus, dès qu’on écrase le champignon, la boîte automatique hausse le régime du moteur à environ 6000 tr/min, le temps de rétablir son rapport optimal, et le petit moulin devient plus audible. Heureusement, la programmation de cette boîte automatique permet de simuler quelques rapports intermédiaires qui atténuent ces hausses de régime et les rendent moins irritantes. Mais il suffit de rouler à 100 km/h sur l’autoroute pour voir le régime chuter sous la barre des 2000 tours et découvrir un moteur somme toute discret. Ce dernier cache pourtant une seconde personnalité. Un petit bouton pression dérobé sur le pommeau du levier de vitesses orné d’un simple trait blanc discret nous fait découvrir un côté fringant insoupçonné. En l’enfonçant, le régime du moteur grimpe de 1000 tours ou davantage et donne l’impression qu’on vient de réveiller une vingtaine de chevaux. Ce n’est pas une injection de protoxyde d’azote, mais un… « p’tit kick » qui rend, par exemple, un dépassement sur grand-route moins stressant. Il suffit de ne pas oublier d’appuyer de nouveau sur ce petit bouton magique lorsqu’on n’a plus besoin de cette fougue, simplement pour ne pas rendre le Kicks inutilement énergivore. En ville, par ailleurs, la servodirection légère et le rayon de braquage réduit sont très appréciés, tout comme la suspension visiblement calibrée pour masquer les défauts du revêtement aux dépens d’un roulis dans les courbes. Soulignons, enfin, que le Kicks est livré avec une alarme de collision frontale potentielle. Cependant, des dispositifs de détection d’obstacles dans les angles morts et de trafic transversal arrière très désirables sont réservés au modèle SR, le plus cher, comme si la sécurité était affaire de luxe.

CONCLUSION 85 %

Avec le Kicks, Nissan dispose d’un ravissant VUS qui se révèle plus spacieux et plus polyvalent que le Juke. Cette nouveauté va lui permettre de ratisser plus large pour attirer une clientèle nouvelle qui ignorait peut-être cette marque jusqu’ici.

Forces

Prix alléchants

Esthétique réussie

Intérieur spacieux et polyvalent

Conduite agréable

Faiblesses

Visibilité arrière réduite

Pas de transmission intégrale

Roulis en courbe