Nissan Leaf 2014

Nissan LEAF 2014

Choc électrique

Tranquillement, la Nissan LEAF fait son chemin. Si l’on se fie uniquement aux chiffres de ventes, c’est un échec cuisant; seulement 240 exemplaires vendus l’an dernier au Canada. Cependant, la réalité est plus complexe. Sa configuration, entièrement électrique, fausse les données. Malgré ses qualités, une multitude de facteurs joue en sa défaveur; prix élevé, trop faible autonomie, silhouette extragalactique et temps de recherche trop long.

Pourtant, la LEAF est capable de procurer un degré de jouissance inégalé. Comment ? Il faut poursuivre la lecture…

Carrosserie

On ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs. Cette maxime s’applique au design. Créer une voiture entièrement électrique dotée d’un aérodynamisme qui lui permet de trancher le vent, ça exige quelques entourloupettes. Voilà pourquoi l’avant s’étire sans fin et pourquoi les phares sont juchés SUR le capot, à la Juke. Le style arrière aussi détonne avec ce hayon ondulé. Est-ce beau ? C’est relatif. La différence ne plaît pas toujours.

Pourtant, les gens réclament des véhicules différents. Hé ! La vérité, c’est que pour obtenir le degré d’efficacité souhaité, il fallait concevoir autrement.

Habitacle

À bord, l’adaptation est plus facile. Le design est moderne, et la présentation séduit l’œil. Oui, c’est aussi différent. La disposition des renseignements n’est pas sans nous rappeler la Honda Civic avec ses deux tableaux superposés. La console centrale est faite d’un bloc et ressemble à une immense tablette électronique truffée de boutons. Entre les baquets, un sélecteur de vitesses qui prend l’allure d’une souris d’ordinateur. Bref, si vous aimez l’art déco, vous serez servi.

Pour le reste, les sièges nous proposent un excellent degré de confort, et, à l’arrière, on ne se sent pas coincé. La configuration à hayon du véhicule décuple les possibilités de chargement, et l’espace offert n’est pas handicapé par le positionnement des batteries, logées sous les sièges.

Mécanique

C’est un moteur électrique de 80 kilowatts qui permet à la LEAF de bouger. L’électricité est produite par une batterie au lithium-ion composée de 48 modules. Pour utiliser des termes connus, la puissance livrée équivaut à celle d’une mécanique proposant 107 chevaux. Qu’importe, car c’est le couple de 187 livres-pieds qui fait le gros du boulot.

Ce qui nous intéresse à propos de l’ensemble, c’est l’autonomie annoncée. Elle est évaluée à 160 kilomètres. C’est atteignable, mais tout dépend des habitudes de conduite. Tout ce qui gruge de l’énergie, climatisation, sièges chauffants, accélérations brusques, vitesse élevée, etc., a pour effet de réduire l’autonomie. En revanche, une conduite style grand-père et une utilisation minimale des accessoires provoque l’effet inverse. Un mode Eco existe même. Ce dernier réduit l’apport en puissance et permet d’augmenter l’autonomie de 10 %.

Comportement

Le confort et le silence marquent l’expérience. La répartition de la puissance est linéaire, les performances, très correctes. Cependant, quand on emprunte l’autoroute à 115 km/h, l’autonomie fond comme neige au soleil; c’en est apeurant ! Par contre, sur une route de campagne, à 70 km/h, on fait des gains. Les routes qu’on sillonne ont une grande influence sur l’expérience. En vérité, ce n’est pas tant le comportement de la voiture qui compte, mais bien VOTRE comportement. C’est lui qui rendra l’expérience amusante ou stressante. Conduite avec douceur, l’autonomie de la LEAF se gère très bien. Pilotée de façon dynamique, c’est le chaos; vous aurez peur de manquer d’électricité.

Conclusion

La LEAF, c’est le franchissement d’un premier pas. Non, tous les véhicules ne seront pas mus de façon électrique dans 10 ans, mais il y en aura, et bien plus que maintenant. Leur autonomie sera meilleure, il y aura plus de bornes d’alimentation et leur temps de recherche diminuera grandement. Leurs prix aussi chuteront. Tenez, celui de la LEAF a déjà commencé à fondre. Patience, chers amis. La voiture électrique est là pour rester, et c’est tant mieux. Elle s’adaptera, mais nous devrons, nous aussi, nous adapter.

Ah oui, la jouissance. Ne plus jamais avoir à s’arrêter à la pompe.

Forces

• Finies, les dépenses en essence
• Confort et silence de roulement
• Impression d’être DANS le futur
• Volume intérieur
• Conduite amusante

Faiblesses

• Autonomie encore trop faible et variable
• Crainte de manquer d’électricité
• Quel réseau de bornes de recharge ?
• Prix (malgré une baisse)

p.s. Je n’ai pas indiqué que le temps de recharge a été diminuée avec les prises de 220V. À mettre dans les nouveautés peut-être…