Nissan Leaf 2018

L’Annuel de l’automobile 2018

Évolution

Nissan

Leaf

Une révolution en vue?

Par Michel Crépault

J’ai risqué en choisissant de commenter la Leaf dans cet Annuel de l’automobile 2018. En effet, un nouveau modèle est bel et bien attendu, mais son dévoilement n’est pas prévu avant le Salon de l’auto de Francfort, dont la première médiatique se tiendra les 12 et 13 septembre. Alors, je vous écris quoi en attendant? Si je me contente de vous décrire la Leaf 2017, mon texte sera rapidement obsolète. D’un autre côté, Nissan Canada n’a pas du tout l’intention de m’éclairer avant le lever de rideau officiel. J’ai eu le président canadien du constructeur et son directeur des relations publiques devant moi et les deux m’ont répondu en chœur « Rendez-vous en septembre! » sans se départir d’un petit sourire sadique. Bref, je n’ai pas le choix : voici un texte qui fusionne des impressions de 2017 avec des rumeurs de 2018.

Tour du propriétaire / 80 %

De l’extérieur, a-t-elle l’air si électrique que ça? Disons que son côté futuriste est souligné par des phares globuleux et par de longs feux arrière en forme de boomerang disposés à la verticale. Mais connaissant l’audace de Nissan en matière de design (Juke, Cube, etc.), la personnalité électrisante de la Leaf est pour l’instant jouée tempo moderato. Elle ne crie pas à tue-tête que son propriétaire pense différemment. La nouvelle Leaf? Si jamais elle s’inspire ne serait-ce qu’un peu du prototype IDS, bye-bye discrétion!

Vie à bord / 82 %

C’est ici que ça compte beaucoup. À ce chapitre, l’actuelle Leaf est un modèle de dépouillement. Sa cabine s’avère spacieuse pour cinq grâce aux batteries étalées sous le plancher et son tableau de bord ne nous impose pas une avalanche d’interrupteurs plus confondants que pratiques. Seul le moignon qui sert la transmission bouleverse l’ordinaire, et sans doute aussi certains graphiques de l’écran d’affichage qui n’ont de sens que pour un véhicule électrique. Le coffre à bagages monte haut (hayon) et s’allonge quand on rabat (pas facilement) les dossiers 60/40. À espérer pour la 2018 : moins de plastique, plus de vide-poches et une colonne de direction télescopique.

Technique / 80 %

L’aspect technique le plus important d’un véhicule électrique est sans contredit son autonomie. En 2015, Nissan a augmenté la puissance de la batterie de 24 à 30 kWh, faisant passer l’autonomie (théorique) de 135 à 172 kilomètres. Il est évident que la prochaine Leaf sera dotée d’une batterie plus puissante, mais encore, combien plus, that is the question! D’une part, Nissan doit tenir compte de la compétition. Or, la Chevrolet Bolt fournit actuellement 380 kilomètres d’indépendance grâce à sa batterie de 60 kWh et la future Tesla 3 en promet au minimum 350 kilomètres. Un média japonais spécialisé en véhicule électrique a supputé que la capacité des batteries (encore lithium-ion?) de la Leaf 2018 ne serait que de 38,4 kWh (si c’est juste une rumeur, elle est plutôt précise).

Plus probable encore : que la nouvelle Leaf propose des batteries de différentes capacités, à l’instar de la Tesla S. Plus vous déboursez, plus votre autonomie se porte mieux. Après tout, le prototype IDS intègre déjà un groupe batteries de 60 kWh bon (dit-on) pour au moins 500 kilomètres. De toute façon, pourquoi Nissan renouvellerait-elle sa Leaf en deçà des capacités de la Bolt? Possible aussi que la nouveauté cache un as dans sa manche, tel un système de régénération au freinage magique qui rechargerait plus efficacement que d’habitude la batterie tout en roulant.

Au volant / 80 %

Parler du silence à bord d’un véhicule électrique revient à commettre un pléonasme. Sauf que la Leaf aide en plus sa cause avec une acoustique isolante raffinée. On connaît aussi les accélérations ludiques d’un moteur électrique, mais ensuite la Leaf perd de son enthousiasme (0-100 km/h lent). Ne reste qu’à s’habituer à la direction frigide, ainsi qu’aux modes de conduite et au freinage accentué qui en découle. Mais ça aussi, c’est devenu un refrain connu que les amateurs de véhicules électriques adorent entonner. Le tapis de batteries forme un centre de gravité bas qui rehausse la stabilité du comportement. Ajoutez-y la douceur, et le cocon mobile a du charme.

Conclusion / 80 %

Admettons que la nouvelle Leaf nous impressionne avec sa nouvelle autonomie. Reste deux écueils à éviter : un temps de recharge trop long et un prix trop corsé. Pour le premier, je parie pour un éventail de solutions, toutes meilleures que les précédentes. Pour le second, il y aura des tarifs pour divers budgets, sans oublier la subvention provinciale de 8000 $. Mais la vraie conclusion à mon humble avis est celle-ci : prions pour que L’Annuel de l’automobile se décide un jour à sortir l’automne plutôt qu’en été…

Forces

Cabine spacieuse

Silence et stabilité

Apprivoisement facile

Faiblesses

Trop de plastique

Direction artificielle

L’inconnu face au modèle 2018…