35 900 à 43 300 $
Essai Autofocus.ca – Nissan Maxima 2016
Titre : Un retour aux sources
Par Vincent Aubé
Mine de rien, la Nissan Maxima en est déjà rendue à sa huitième variation depuis ses débuts au début des années 80. Trente-cinq ans plus tard, la berline-phare de Nissan est toujours là, mais le portrait du marché a bien changé. Avec la multiplication des modèles, les grandes berlines traditionnelles sont menacées d’extinction, surtout celles provenant du continent asiatique – jetez un coup d’œil aux ventes. La Maxima n’échappe pas à cette réalité. Pour 2016, les décideurs de Nissan veulent plus que jamais redonner à leur berline sport ses lettres de noblesse. L’acronyme 4DSC (pour Four Door Sports Car) apparu à la fin des années 80 devrait plus que jamais prendre son sens avec cette nouvelle mouture. Contrairement à l’Altima, qui s’adresse à un public plus conservateur, la Maxima vise carrément ceux qui aiment conduire. Il reste maintenant à savoir si cette orientation plus dynamique sera suffisante pour amener de nouveaux consommateurs dans les salles d’exposition.
Tour du propriétaire
Par rapport au millésime 2015, l’édition 2016 se fait plus expressive. Les traits de caractère introduits sur le plus récent Murano sont repris de manière intégrale, ou presque. Le bouclier effacé de l’ancienne version laisse place à un museau qui présente clairement le « V » chromé sous l’écusson du constructeur. Les blocs optiques conservent tout de même leur découpe en forme de boomerang – c’est la même histoire à l’arrière avec les feux de position d’ailleurs –, mais la signature visuelle délimitée par les diodes électroluminescentes change l’identité de la berline dans la circulation lourde. Si cette portion risque d’alimenter certaines discussions, il est permis d’affirmer que le postérieur de la voiture est plus sobre. Heureusement, car cette idée de « toit flottant » déjà introduite sur le Murano pourrait elle aussi ne pas plaire à la majorité. Il sera intéressant de voir comment réagira le marché face à une silhouette aussi unique. Reposant sur une évolution allégée de l’ancienne plateforme, la berline a donc des dimensions comparables à l’ancienne. Étant donné le tirage limité, le marché canadien n’aura droit qu’à quatre niveaux de finition : SV, SL, SR et Platine. Du lot, seule la sportive SR sera disponible avec des roues de 19 pouces. Toutes les autres sont habillées de roues de 18 pouces.
Vie à bord
Cette sportivité avouée fait également partie de l’ambiance à l’intérieur. Le design de la planche de bord s’avère plus fonctionnel que futuriste, et c’est tant mieux ainsi. La grosseur des boutons facilite leur utilisation au quotidien, tandis que le nouveau volant à la base aplatie est réellement une surprise dans une voiture de ce segment. J’oserais même comparer ce dernier avec les meilleurs volants européens, c’est vous dire! La position de conduite se trouve aisément grâce aux réglages électriques de la sellerie et de la colonne de direction. Autre point favorable, les sièges avant reprennent la technologie « gravité zéro » déjà utilisée à plusieurs sauces au sein de la gamme, et force est d’admettre que les quelques heures passées au volant de cette berline ont confirmé leur confort. C’est bien beau de proposer un tempérament sportif, mais une berline se doit également de chouchouter ses occupants lors des longs trajets. Là où le bât blesse (un peu), c’est à l’arrière. L’espace pour les passagers est moindre qu’à bord d’une Altima. Disons seulement que les grandes personnes n’apprécieront pas leur promenade. D’ailleurs, l’espace dans le coffre est lui aussi plus contigu. La Maxima n’est donc pas la berline la plus pratique de l’industrie.
Technique
L’histoire se répète sous le capot, puisqu’une seule motorisation est proposée. Le V6 de 3,5 litres bien connu du public reprend du service, quoiqu’il ait profité d’un remaniement interne considérable avec 61 % de pièces de nouvelle facture. Résultat : la mécanique développe plus de puissance (un gain de 10 chevaux) tout en consommant 15 % moins de carburant. Évidemment, les améliorations apportées à la boîte CVT Xtronic ainsi que l’économie de poids (37 kilos en moins) ne nuisent pas à cette nouvelle statistique non plus. Si la mécanique ne change pas outrageusement, c’est au chapitre des gadgets électroniques que la Maxima gagne en complexité. Afin de dynamiser le comportement de la voiture, les ingénieurs ont, dans le cas de la livrée SR, ajouté le système IDM (pour Intelligent Dynamics control-Module), qui agit principalement sur les freins. Ce dernier applique non seulement une minime pression sur les freins afin de stabiliser le châssis lorsque la voiture bute sur des irrégularités de la route, mais il s’avère aussi bénéfique dans les courbes. Ce système cherche à freiner les roues, qui doivent ralentir afin de faciliter le virage abordé rapidement.
Au volant
Durant sa présentation, le constructeur a insisté sur le fait que la nouvelle Maxima se voulait une option intéressante à certaines berlines de prestige dotées d’une réputation assez enviable. Après ce premier contact sur les routes québécoises, l’auteur de ces lignes est obligé d’admettre que le message était loin d’être de la poudre aux yeux. Sans affirmer qu’une Maxima peut tenir tête aux meilleures berlines allemandes compactes, cette voiture à traction a clairement le dessus sur ses comparses de la catégorie en matière de conduite sportive. La rigidité du châssis est à souligner, tout comme la direction, qui est plus précise et plus lourde que par le passé. Malheureusement, on peut toujours ressentir un peu d’effet de couple lors des fortes accélérations, mais que voulez-vous, c’est ce qui arrive lorsqu’on confie 300 chevaux aux roues avant. Avec une telle puissance mariée à une boîte CVT, il faut s’attendre à entendre la mécanique de façon assez claire. Pourtant, n’étant pas moi-même un grand amateur de ce genre de transmission, je dois au moins admettre que cette combinaison moteur/transmission fait beaucoup de sens dans ce cas-ci. En d’autres termes, les accélérations sont d’une efficacité déconcertante. Côté freinage, les quelques manœuvres brusques effectuées ont démontré que la berline était capable d’en prendre, même si, dans les faits, une Maxima ne peut pas être considérée comme une voiture de piste. Malgré tout, cette nouvelle dame a passablement impressionné sur les routes cahoteuses des Laurentides. J’ai rarement conduit une traction avec autant d’adhérence! Mentionnons également l’avantage de la version SR par rapport aux autres, celle-ci étant la seule à offrir des palettes montées à la colonne de direction. Même s’il s’agit d’une boîte CVT, les rétrogradations autorisent une conduite plus nerveuse, surtout lorsque le mode SPORT est enclenché.
Conclusion
Malgré son importance historique – la Maxima est la deuxième plus vieille voiture du constructeur derrière la Z –, son avenir est loin d’être assuré. Dans cette catégorie où les représentantes américaines dominent (Chevrolet Impala, Ford Taurus, Dodge Charger, etc.), la Maxima se retrouve malheureusement encore en fin de peloton. Est-ce que ce virage orienté vers la performance va aider à mousser les ventes? La lutte sera sans merci au fil des prochains mois, d’autant plus que la Maxima doit également composer avec les modèles abordables des divisions luxueuses. Bref, comme vous pouvez le constater, la partie est loin d’être gagnée pour la plus opulente des Nissan, aussi séduisante soit-elle.
Forces
Qualité des matériaux à l’intérieur – Consommation de carburant améliorée – Agrément de conduite (SR)
Faiblesses
Style inusité – Espace limité à l’arrière et dans le coffre – Pas de transmission intégrale
La cote Verte
moteur v6 de 3,5 l ( et l?annuel)
consommation (100km) ville 10,9 l, route 7,8 l
consommation annuelle 1 615 l, 2 342 $
indice d'octane 91
émissions polluantes (co2) 3 706 kg/an
Fiche d'identité
version(s) sv, sl, sr, platine
transmission (s) avant
portières 4 places 5
première génération 1978
génération actuelle 2016
construction smyrna, tennessee, é.-u.
coussins gonflables 6 (frontaux, latéraux avant, rideaux latéraux)
concurrence acura tlx, buick lacrosse/regal, cadillac cts, chevrolet impala, chrysler 300, dodge charger, ford taurus, hyundai genesis, kia cadenza, lexus es 350, lincoln mkz, toyota avalon, volkswagen cc
Fiche technique
moteur(s)
(tous) v6 3,5 l dact
puissance 300 ch à 6 400 tr/min
couple 261 lb-pi à 4 400 tr/min
rapport poids /puissance: 5,3 à 5,4 kg/ch
boite(s) de vitesses automatique à variation continue avec mode manuel
performances 0 à 100 km/h 6,1 s
reprise 80-115 km/h
vitesse maximale 215 km/h autres composants
sécurité active (certains en option) freins abs, assistance au freinage, répartition électronique de la force de freinage, contrôle électronique de la stabilité, antipatinage, régulateur de vitesse adaptatif, avertisseurs d?obstacle latéral et arrière, de sortie de voie et de collision imminente, système d?alerte d?attention du coucteur
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante sr indépendante avec contrôle actif
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assistance électro-hydraulique
pneus p245/45r18 sr p245/40r19
Au quotidien
prime d?assurance
25 ans 1700 à 1900 $
40 ans 1000 à 1200 $
60 ans 800 à 1000 $
collision frontale
collision latérale
ventes du modèle l?an dernier
au québec 157 (-43,3%)
au canada 968 (-35,4%)
dépréciation (%) 48,5 (3 ans)
rappels (2010 à 2015) 1
cote de fiabilité
garanties et plus
garantie générale 3 ans/60 000 km
groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
perforation 5 ans/kilométrage illimité
assistance routière 3 ans/kilométrage illimité
nombre de concessionnaires
au québec 50
au canada 171
nouveautés en 2016 nouvelle génération
Dimensions
empattement 2 775 mm
longueur 4 897 mm
largeur 1 860 mm
hauteur 1 436 mm
poids sv 1 582 sl 1 616 kg sr 1 602 kg platine 1 629 kg
diamètre de braquage
coffre 405 l
réservoir de carburant 68 l
capacité de remorquage
Transport et préparation
1720 $