Nissan Maxima 2018

L’Annuel de l’automobile 2018

Évolution

Nissan

Maxima

Elle continue à espérer

Par Michel Crépault

Seulement 472 Québécois ont pris livraison d’une Maxima en 2016. C’est 116 de plus qu’en 2015, me direz-vous, mais c’est peu quand on considère que l’auto s’est pourtant présentée à nous drapée d’une nouvelle génération, sa huitième depuis sa lointaine naissance en 1978. Bref, nous sommes à des années-lumière de l’âge d’or vécu par la Maxima des années 90. À cette époque, elle faisait figure de référence. Aujourd’hui, de saison en saison, elle joue surtout du hockey de rattrapage.

Tour du propriétaire / 80 %

Les designers n’ont pas hésité à brandir l’audace quand ils ont reçu l’ordre de revoir l’image de la Maxima à temps pour l’année modèle 2016. L’avant est devenu un gros bec pointu où une espèce de « V » à fond plat se dédouble comme des ronds dans l’eau. Des phares à DEL en forme de boomerang et des antibrouillards obliques viennent compléter ce museau que l’on jurerait conçu pour l’attaque bien plus que la défensive. Les flancs et la croupe sont plus sages, sauf le panneau latéral arrière, où il se passe là aussi quelque chose d’original. En effet, l’épaule se soulève dans un haussement très prononcé, alors que le pavillon dit « flottant » (comme si le fait de noircir les piliers les rendait invisibles…) chute à sa rencontre (une idée empruntée au Murano). Il en ressort un effet cintré qui accentue l’aspect sportif de la Maxima amorcé par la calandre. Bref, allez savoir pourquoi, cette berline moderne me fait penser à la voiture que conduirait un Goldorak qui a pris de la bouteille… Maudite drogue!

Vie à bord / 85 %

Réglons d’abord un point : une Maxima, c’est une berline intermédiaire ou pleine longueur? Prenons l’empattement : absolument identique à celui de la Camry. En longueur, la Nissan distance la Toyota de 47 millimètres, autant dire d’un long poil, et de seulement deux millimètres une Mazda6. Pour moi, c’est une intermédiaire, le segment pleine longueur étant plutôt représenté par des Chrysler 300, Chevrolet Impala et Ford Taurus (toutes des berlines de plus de cinq mètres, finalement). D’ailleurs, il suffit de constater l’étroitesse des places arrière de la Maxima pour s’enlever de la tête qu’il s’agit d’une limousine. Les occupants se battront plutôt pour les fauteuils « zéro gravité » installés à l’avant, fermes et dodus tout à la fois, et carrément capiteux dans les livrées haut de gamme, où le cuir imite les trônes de Bentley. Enfin, la présentation des instruments de la cabine se veut plus conviviale que futuriste, rien ne manque (incluant l’écran de huit pouces, la navigation et CarPlay), tout est parfaitement compréhensible, alors que la qualité et l’assemblage des matériaux scintillent.

Technique / 80 %

Cinq livrées (S, SV, SL, SR et Platine) mais un seul V6 archi-connu (et sans cesse raffiné) de 3,5 litres et 300 chevaux, une puissance expédiée aux roues avant par une boîte automatique à variation continue, munie en prime de palettes au volant dans le cas de la SR. Pas de transmission intégrale au moins en option, et c’est dommage.

Au volant / 85 %

Une sportive avec une boîte CVT? La prétention n’est pas si farfelue quand on active le mode Sport disponible. Il influence alors suffisamment les principaux organes de l’auto pour que l’on perçoive une différence. Pour une expérience encore plus dynamique, le modèle SR, déjà raffermi, bénéficie d’un bidule qui, grosso modo, freine les roues au bon moment pour atténuer les secousses et maximiser l’adhérence en virage. Ajoutez à cette panoplie techno un châssis rigide et une suspension musclée et vous obtenez une berline avec du panache, certes, mais à la sportivité diluée, la faute étant au poids à l’avant (sous-virage) et à la direction au dialogue artificiel. On en ressort surtout impressionné par le confort (moins à l’arrière) et le silence, des qualités qui contredisent un peu la velléité sportive.

Conclusion / 85 %

Quelle autre berline a distancé d’une poignée d’unités (46) la Maxima au classement québécois des ventes en 2016? Je vous le donne en mille, la Mazda6. Leur autre point commun? Deux voitures sous-estimées. Mais à cause d’un mystère aussi nébuleux que l’humour de Jean-Thomas Jobin, le public les boude. Or, si vous acceptez que la Maxima ne se comporte pas comme une allemande taillée pour l’autobahn, vous allez vous régaler.

Forces

Une silhouette originale

Tableau de bord convivial

Comportement général sain

Faiblesses

Une sportivité en demi-teinte

Places arrière étriquées

Léger effet de couple