Nissan Murano 2013

Nissan Murano

Statu quo heureux

En 2003, Nissan qualifiait le Murano de véhicule utilitaire sport (VUS), une appellation convenant à son comportement routier sportif et à son moteur pimpant. Puis dès 2005, le fabricant a fait preuve d’hésitation en le désignant dans ses documents tantôt de VUS, tantôt de multisegment, un néologisme inventé pour exploiter l’illusion de la nouveauté. Car le véhicule n’avait pas changé d’un iota. La génération actuelle (la deuxième) n’allait apparaître qu’en 2009, mais pour celle-là, on avait pris soin d’éclipser le terme VUS, bien entendu. Toute cette affaire de sémantique se révèle plutôt amusante à découvrir. Elle ne change rien cependant aux qualités de ce véhicule qui allie luxe, confort et performances à un habitacle polyvalent.

CARROSSERIE

La silhouette tout en rondeurs du Murano demeure inchangée pour 2013, tout comme les désignations de ses nombreuses versions : les Murano S, SV, SL et LE, sans oublier le porte-étendard, le Murano LE Platine (Platinum en anglais), le plus luxueux de tous. Deux nouvelles couleurs font leur apparition dans son nuancier : grenat de minuit et gris poudre métallisé. Enfin, le Murano CrossCabriolet, ce modèle décapotable vendu aux États-Unis, demeure absent de la gamme canadienne.

HABITACLE

Le Murano se distingue par son habitacle très spacieux et bien insonorisé où quatre adultes trouvent un confort princier. La dotation est très complète et peut comprendre, selon la version choisie, un siège du conducteur à réglages multiples avec soutien lombaire à réglage électrique, un toit vitré panoramique, un écran multimédia couleur de 7 pouces avec interface pour iPod, une caméra de vision arrière (très utile compte tenu du champ de vision arrière limité) et plus encore.

Le coffre, par ailleurs, a un volume utile modulable équivalant à celui d’un Ford Edge et d’un Toyota Venza, deux rivaux du Murano. On apprécie également le petit module de rangement escamotable caché sous la partie arrière du plancher du coffre. En relevant le panneau du plancher qui lui sert de cloison, on déploie des filets amovibles qui séparent une large cavité dans laquelle on peut déposer des sacs d’épicerie, par exemple. Ce module évite aux œufs de rouler sur le plancher du coffre (!) ou aux bottes boueuses de souiller le tapis de couleur Café au lait qui recouvre le plancher du coffre de certaines versions…

MÉCANIQUE

Une V6 VQ de 3,5 litres anime le Murano. Ce moteur sert à plusieurs autres véhicules de la marque comme les berlines Maxima et Altima. Fort de ses 260 chevaux, il donne un caractère musclé aux accélérations et rend ses performances comparables à celles de ses deux rivaux, qui sont équipés d’un V6 de même cylindrée et de puissance équivalente. Cette horde de chevaux entraîne les quatre roues motrices (de série pour tous les Murano) par l’entremise d’une boîte de vitesses automatique à variation continue Xtronic. Une boîte d’une grande souplesse qui profite toujours pleinement du couple-moteur et qui contribue ainsi à maintenir la consommation de carburant à un niveau, disons, raisonnable. Je m’explique mal, cependant, que, pour ce véhicule auquel on prête un caractère sportif, la boîte Xtronic n’ait pas de mode manuel avec des leviers de sélection montés derrière le volant. Un oubli ?

COMPORTEMENT

L’arrivée de la seconde génération du Murano a été marquée par son « embourgeoisement ». Sa dotation plus riche l’a rendu plus luxueux, certes. Mais du même coup, son comportement routier est devenu plus mou. Le roulis en courbe, c’est un compromis qui s’impose pour rendre le roulement plus feutré. De même, la servodirection se révèle plutôt légère, et les sièges baquets, pas très moulants. En revanche, le freinage, qui est assuré par des disques aux quatre roues, reste facile à moduler. Ces changements, qu’on relève en comparant les deux générations de Murano, avaient sans doute pour but de susciter l’intérêt d’une clientèle plus diversifiée et plus nombreuse. Or, les ventes de ce véhicule, qui sont en hausse depuis l’arrivée de cette seconde génération, semblent justifier ce changement. En somme, quand on pense au Murano, désormais, mieux vaut penser luxe que performances pures.

CONCLUSION

C’était sans doute la seule issue logique pour assurer la pérennité de ce véhicule face à ses deux principaux rivaux, eux dont les ventes sont trois fois plus importantes au Canada. Cette stratégie, qui veut apparemment rendre le Murano toujours plus cossu, explique assurément l’ajout de nouveaux systèmes d’aide à la conduite au modèle haut de gamme LE Platine. Il s’agit, entre autres, d’un système d’avertissement pour les angles morts et d’un système de détection de déviation de trajectoire; des équipements qu’on retrouvera sans doute parmi la dotation des modèles intermédiaires de la gamme en 2014.

FORCES

• Finition très soignée
• Équipement complet
• Moteur puissant
• Boîte de vitesses souple
• Intérieur très spacieux

FAIBLESSES

• Visibilité arrière réduite
• Roulis prononcé en courbe
• Sièges offrant peu de maintien latéral
• Dégagement vertical insuffisant du hayon