Nissan Murano 2018

Nissan Murano

À prendre plus qu’à laisser

Daniel Rufiange

Le Nissan Murano a bénéficié, à ses débuts en 2003, d’une vague de popularité incroyable. C’est simple, on en voyait partout, même si le prix était fort salé. La mode des VUS était naissante et Nissan en avait grandement profité. La refonte de 2009 a été d’une timidité déplorable. Combinée avec la multiplication de l’offre, la proposition était devenue quelconque. Il y a trois ans déjà, Nissan retournait à la planche à dessin pour repenser le Murano. Mission accomplie. Voilà sans contredit l’un des plus beaux produits sur le marché. Tranquillement, les acheteurs reviennent au bercail et le Murano retrouve ses lettres de noblesse. Ainsi, après avoir frisé la catastrophe, l’avenir s’annonce rose pour lui.

Tour du propriétaire 90 %

On reproche souvent aux produits modernes de se fondre trop facilement dans le paysage. Ce n’est pas le cas du Murano, qu’on reconnaît partout où il passe. C’est que ses lignes sont accrocheuses, pour vous dire, et ça commence à l’avant avec cette signature V-Motion très forte et marquée par une bande chromée impossible à manquer. Tous les angles sont remarquables, du style donné aux phares en passant par le bouclier, dont les extrémités sont aussi ceinturées d’une bande chromée. À l’arrière, là où les signatures sont souvent génériques, on a fait ça différemment et brillamment avec le Murano; feux profilés, ceinture de caisse stylisée, ligne de toit fuyante, franchement, bravo. La déception : un choix de couleurs chiche sur les versions S et SV.

Vie à bord 80 %

D’une version à l’autre, on voit des différences dans le choix de certaines surfaces, notamment des sièges, mais dans l’ensemble, c’est bien. À sa sortie, l’habitacle s’était faufilé sur la liste des 10 meilleurs du magazine Ward’s. On l’oublie, mais il y a quelques années, les habitacles des produits Nissan faisaient figure de parents pauvres. Désormais, on a droit à des environnements qui respirent la qualité. Côté équipement, le Murano affiche complet; même la version de base compte sur la navigation. À l’arrière, les passagers profitent d’un espace de dégagement décent pour tous leurs membres et lorsqu’on rabat les sièges, le volume avoisine les 2000 litres. Le seul bémol, vraiment, ça demeure la visibilité plus limitée lorsqu’on se tourne la tête. Oui, je sais, la caméra de recul et les radars sont là pour aider, mais merde…

Technique 75 %

Vous connaissez l’expression anglaise « if it ain’t broke, don’t fix it » (si ce n’est pas brisé, ne le répare pas)? Cette maxime décrit l’approche mécanique réservée au Murano. J’ai l’impression que dans 20 ans, si ce produit existe encore, il comptera toujours sur le V6 de 3,5 litres que Nissan produit au même rythme qu’un boulanger ses croissants matinaux. Les raisons en sont fort simples. Il est puissant, efficace et fiable. Il est gourmand aussi. Voilà un champ où l’amélioration est aussi possible que souhaitable. Certains concurrents proposent des motorisations plus modernes, plus petites, tout aussi puissantes, mais surtout plus frugales. Un jour, plus tôt que tard, souhaitons-le, Nissan emboîtera le pas. Pour ce qui est de la boîte de vitesses, l’efficacité l’emporte sur l’agrément alors que c’est la variation continue qui est présente.

Au volant 75 %

Lorsqu’on analyse la conduite d’un véhicule, il est impératif de chausser les souliers de l’acheteur type. Voilà pourquoi on doit vous dire que le Murano livre parfaitement la marchandise. L’expérience est marquée par le confort et le niveau d’insonorité, impeccable. La tenue de route et de cap ainsi que le freinage, tout est dosé de façon à faire vivre une expérience rassurante et non excitante. Il en va de même pour la transmission intégrale. Pour en revenir au moteur, vous noterez un rendement correct sur le plan de la consommation sur autoroute (entre 8 et 8,5 litres aux 100 kilomètres), mais en ville, c’est plus difficile alors que ça oscille autour de 12 litres. Au final, un rendement irréprochable, à défaut d’être excitant.

Conclusion 82%

Si vos choix vous mènent obligatoirement vers un VUS, vous ne serez pas déçu avec le Murano. En gros, c’est du solide et, en prime, le produit a de la gueule. Un conseil cependant : prenez le temps de regarder ce que propose la concurrence; le créneau regorge de produits pertinents.

Forces

• Lignes réussies
• Habitacle accueillant et polyvalent
• Fiabilité supérieure à la moyenne
• Prix concurrentiels

Faiblesses

• Offre mécanique vieillissante
• Consommation trop élevée, surtout en ville
• Conduite peu engagée