Nissan Pathfinder 2012

Nissan Pathfinder

Un vrai camion !

Le Grand Cherokee s’est embourgeoisé, l’Explorer est quasiment passé de camion à grosse voiture familiale, et les autres joueurs, pour la plupart, ont tout simplement disparu de la carte. Enfin… presque. Car il reste tout de même au Pathfinder un rival de taille, le Toyota 4Runner. D’ailleurs, ces deux rivaux d’origine nipponne (mais de conception nord-américaine) sont aujourd’hui les seuls à faire appel à un châssis indépendant, une formule vétuste certes, mais qui assure une solidité et des capacités supérieures.

Malheureusement pour Nissan, avec un 4Runner récemment renouvelé, Toyota possède une longue avance dans cette lutte à deux. On parvient essentiellement à vendre deux fois plus de 4Runner que de Pathfinder, et ce, même si Nissan propose des promotions passablement alléchantes. Ceci dit, il faut savoir que le Pathfinder est sur le point d’entamer sa huitième année sans refonte. Et huit ans, c’est long !

Carrosserie

Non, le Pathfinder n’a esthétiquement rien de moderne. Et il n’a rien d’élégant. En réalité, il est presque grossier ! Normal, puisqu’il rappelle son grand frère, l’Armada, lequel est loin d’être un modèle de discrétion et de raffinement. Ceci dit, l’apparence particulière du Pathfinder, avec ses glaces latérales à angles inversés, plaît à une certaine clientèle. Et elle permet aussi au véhicule de se démarquer dans le paysage automobile, un élément certainement appréciable de nos jours.

Habitacle

Offrant sept places assises (dont deux, très inconfortables, mais tout de même…), le Pathfinder possède un petit avantage sur le 4Runner. Il faut également mentionner que les sièges, qui se replient de multiples façons, permettent d’optimiser l’espace intérieur au gré des besoins du conducteur et des passagers. Cet avantage permet en quelque sorte d’excuser en partie la qualité des matériaux retrouvée à bord, qui ne s’est guère améliorée depuis la refonte du véhicule. Oh certes, quelques retouches ont été effectuées en 2008, mais c’est tout de même beaucoup plus bon marché que ce que nous servent les véhicules rivaux. L’omniprésence du plastique gris bon marché ne cadre d’ailleurs pas avec la qualité des composants mécaniques qui, eux, sont drôlement plus convaincants.

Mécanique

En fait, le V6 de 4 litres qui se trouve sous le capot n’est pas un modèle de raffinement. Il consomme de façon outrageuse et dégage une sonorité disgracieuse dont on se passerait volontiers lors d’accélérations franches. Mais pour rendre de loyaux services, c’est un maître. Très fiable, il propose un couple généreux et instantané qui se fait apprécier en toutes situations. De plus, jumelé à une robuste boîte de vitesses automatique à 5 rapports, il affiche des capacités de remorquage supérieures à la moyenne, un avantage non négligeable dans ce créneau de véhicules. Et pour couronner le tout, le Pathfinder s’équipe d’un système à quatre roues motrices « All Mode », lequel permet de performer efficacement sur tout type de surface.

Comportement

Non, le Pathfinder n’est pas aussi stable et confortable qu’un Ford Explorer. Loin de là ! Son insonorisation est ordinaire, son train arrière a tendance à valser sur surface dégradée, et sa tenue de route en virage force souvent le conducteur à calmer ses ardeurs. Et j’ajouterais que la position de conduite agace en raison de l’absence d’un volant télescopique et d’un accoudoir véritablement utile. En revanche, si vos besoins vous dirigent inévitablement vers un camion polyvalent, le Pathfinder fait un excellent boulot. Il est maniable, se moque de la charge à remorquer, performe avec brio en conditions hors route et transmet au conducteur des sensations de conduite qui demeurent à mon avis plus intéressantes que la moyenne.

Conclusion

Pour se procurer le Pathfinder, il faut en avoir besoin. Et si votre quotidien ressemble de près à celui d’un conducteur de fourgonnette ou de Nissan Murano, vous ne frappez pas à la bonne porte. Pour le considérer, il faut remorquer, avoir un certain besoin d’espace, conduire hors des sentiers battus et favoriser la robustesse au raffinement. Et, bien sûr, il faut être conscient qu’il affectionne l’essence plus que tout autre rival. Mais ça, c’est l’histoire des VUS… des vrais !

Points forts

Camion robuste et fiable

Bonnes capacités hors route

Excellentes capacités de remorquage

Habitacle polyvalent

Points faibles

Consommation très importante

Qualité des matériaux à bord désolante

Style vieillissant

Forte dépréciation