Nissan Qashqai 2019

Nissan Qashqai

Gros succès

Nissan sait comment prendre le pouls des consommateurs. J’ajouterais en particulier celui des Québécois. Comme tout le monde en Amérique du Nord, nous succombons à la mode des utilitaires compacts, mais nous les préférons encore plus quand ils sont abordables, dociles mais point amorphes et aimant exhiber des formes originales. Le Qashqai satisfait exactement ces critères, en plus d’être affublé d’un patronyme qui inspire à nos publicitaires des traits d’humour (« un nom à coucher dehors »), une autre manière de toucher l’une de nos 36 cordes sensibles.

Tour du propriétaire (85 %)

Le joli modèle a d’abord fait un tabac en Asie et en Europe avant d’être exporté chez nous. Comme son introduction nord-américaine ne date que de quelques mois à peine, la cuvée 2019 se passe de modifications importantes, bien que Nissan clame fièrement l’arrivée du ProPilot, le système qui garde automatiquement le véhicule dans sa voie… tant que 1001 obstacles potentiels s’abstiennent de venir gâcher le party.

Vie à bord (80 %)

Le Qashqai (baptisé Rogue Sport aux USA) ne peut se permettre de trop malmener le Rogue, le champion vendeur de la marque, mais il se devait de surpasser le Juke, qu’il a finalement tassé (du moins, jusqu’à ce que le Kicks se pointe à son tour). Le dégagement offert aux cinq passagers (de préférence quatre) s’insinue entre les deux autres cousins, comme d’ailleurs ses mensurations extérieures. Avec sa bonne contenance, le volume du coffre incite aux longs voyages, tandis que le dossier 60/40 de la banquette permet une modularité de bon aloi aidée par un plancher plat.

La meilleure manière d’impressionner le client qui magasine avec un budget serré est de lui en donner beaucoup pour son argent, et c’est ce que complote le Qashqai avec une dotation élaborée de série même pour le bas de gamme S : sièges avant chauffants, caméra arrière, écran d’affichage couleurs de cinq pouces (sept pouces pour le SL), téléphonie mains libres, colonne de direction inclinable et télescopique, etc. Le volant chauffant des deux autres livrées est apprécié, surtout que le réchauffement de la cabine par grand froid s’avère plutôt lent, mais bonne chance pour découvrir l’emplacement de l’interrupteur! Et même si nous ne sommes pas dans un véhicule de luxe, la sono pourrait être meilleure. Enfin, si le système ProPilot ne m’émeut guère, je dois reconnaître qu’il peut s’avérer relaxant lorsque nous pataugeons en plein trafic.

Technique (75 %)

Le même 4-cylindres 2,0 litres de 141 chevaux pour les trois modèles. Le menu varie uniquement sur le plan de la traction (avant ou intégrale) et de la transmission (boîte manuelle six rapports ou CVT qui simule des rapports).

Au volant (80 %)

J’aurais aimé que le 2,0-litres soit aussi attrayant en mouvement et à la pompe que le joli minois du Qashqai. Malheureusement, il date. En conséquence, il boit trop en ville quand on l’associe à la boîte manuelle du S, ce qui est surprenant puisqu’on s’est tourné vers cette variante pensant justement épargner des sous. On améliore sensiblement notre sort avec la CVT, même en traînant le poids supplémentaire de la traction intégrale, de toute façon recommandée. Le moteur n’est ni très performant ni un modèle de discrétion quand on le sollicite. Que cela néanmoins ne vous fasse pas déchanter au point de passer immédiatement au Rogue ou à la concurrence, car le Qashqai offre une expérience globale de conduite plutôt plaisante. Son format convivial se marie bien à la suspension indépendante intelligemment calibrée, dont le roulis a été banni, et le silence à bord étonne. Même sans le ProPilot, la direction demeure docile sans obliger le conducteur à corriger sans cesse la trajectoire. Le maniement de la boîte manuelle très bien étagée procure aussi du plaisir.

Conclusion (80 %)

La lutte est très vive dans ce segment, mais Nissan, répondant à la tendance, propose un multisegment de poche qui a davantage de qualités que de défauts. Personnellement, j’aurais joué plus de couleurs et d’audace à l’intérieur, mais bon, puisque Nissan multiplie les VUS de tous les formats à un rythme infernal, elle ne va pas en plus personnaliser tous les morceaux interchangeables de ses produits. Analysez les spécifications des trois versions du Qashqai selon vos besoins (et budget), comparez avec le Kicks et le Rogue si vous tenez à rester avec Nissan, surveillez les offres ponctuelles qui peuvent d’un coup rendre le plus gros plus économique, puis comparez avec la concurrence. Si au bout de cet exercice le résultat donne toujours un Qashqai, dites-vous bien que vous ne serez pas déçu.

Forces

Silhouette sympathique

Budget élastique

Bon équipement de série

Conduite agréable

Faiblesses

Accélération bruyante

Consommation perfectible (boîte manuelle)

Commandes bizarrement logées