Nissan Rogue 2012

Nissan Rogue

On s’ennuie presque du X-Trail…

En 2005, Nissan Canada ressentait le besoin d’offrir un VUS pour rivaliser avec les Escape et CR-V de ce monde. De ce fait, on a importé le modèle X-Trail commercialisé sur d’autres continents. Non vendu chez nos voisins du sud, il a connu un succès très honnête, et ce, même si son allure angulaire ne faisait pas l’unanimité. On appréciait son côté pratique, son habitacle vaste et bien aménagé et certaines innovations, notamment en matière de rangement.

Hélas, son règne n’a été que de courte durée. Les Américains voulaient eux aussi un VUS compact, et le X-Trail ne correspondait pas à leurs besoins. C’est donc dans les studios californiens de design de Nissan qu’a été conçu le Rogue, premier VUS compact réellement destiné au marché nord-américain.

Carrosserie

Le Rogue reprend le thème esthétique de son grand frère, le Murano. Toutefois, on ne peut pas dire que l’exercice soit aussi heureux, car certains éléments comme la calandre, les feux arrière et la ceinture de caisse plutôt discrète font en sorte que le véhicule affiche un style impersonnel. À ce compte, le Nissan Qashqai (un VUS exclusif au marché européen) a plus fière allure. Certes, le Rogue affiche une apparence moderne dans un format génial, mais il vieillit plutôt mal.

Habitacle

Si j’évoque dans ces lignes le Nissan X-Trail, c’est qu’il avait l’avantage d’offrir un habitacle vaste, modulaire et pratique pour le chargement de gros objets. Et ça, ce n’est pas le cas du Rogue dont l’habitacle subit les conséquences d’un design extérieur « tendance ». On y retrouve donc un volume de charge inférieur à la quasi-totalité de ses rivaux, et même à celui d’une Volkswagen Golf familiale. Derrière le volant, le conducteur fait face à une planche de bord au dessin très générique, qui reflète essentiellement le manque de caractère des lignes extérieures. Et la qualité des matériaux à bord est également décevante, tant par leur fragilité que par leur apparence. En revanche, la position de conduite est intéressante, tout comme le confort des baquets, juste assez enveloppants. Quant à l’équipement, il se compare avantageusement à celui de ses rivaux japonais, toujours aussi conservateurs dans leur approche. Mais, ce serait mentir de dire que le Rogue offre un très bon rapport équipement/prix. À ce jeu, vivement les Coréens !

Mécanique

Le Rogue fait appel à un 4-cylindres éprouvé qui impressionne par sa frugalité. D’ailleurs, je dirais qu’il s’agit du point fort du Rogue. Voilà une mécanique solide, adéquate en matière de performance, peu coûteuse en entretien et qui demeure peu gourmande, même en saison hivernale. Traduisez par cela une moyenne inférieure à 10 litres aux 100 kilomètres, ou à peine plus avec la transmission intégrale. Il faut dire que la présence d’une boîte de vitesses automatique à variation continue, même si certains la détestent, demeure un choix judicieux afin d’optimiser la consommation. Certes, les accélérations sont houleuses avec ces interminables montées en régime, mais le moteur ne force jamais inutilement et est donc en mesure d’optimiser l’utilisation du carburant qui lui est injecté.

Comportement

Sur la route, ça manque de vigueur. La direction est mollasse, la caisse réagit parfois durement sur chaussée dégradée, et l’insonorisation n’est pas sa plus grande force. En réalité, l’exercice voulant que le Rogue se rapproche d’une voiture dans sa conception n’est pas très bien réussi puisque le véhicule n’est malheureusement pas aussi prévisible dans son comportement qu’on le voudrait. Il a toutefois l’avantage d’être moins sensible aux vents latéraux que certains rivaux, mais on le souhaiterait tout de même plus agile. Et je m’en voudrais de ne pas glisser un mot sur la très mauvaise visibilité, un autre élément attribuable à ce design pourtant loin d’être une réussite.

Conclusion

Dans le créneau des VUS compacts, il existe une quantité effarante de bons produits, conçus pour être agréables à regarder, spacieux, confortables, pas trop gourmands, tout en étant polyvalents. Je pense au Toyota RAV4, au Honda CR-V, mais aussi au Chevrolet Equinox, au Mitsubishi Outlander et, même, au vieillissant Ford Escape. Alors, quand on m’évoque le nom du Nissan Rogue, je n’ai d’autre choix que de recommander un produit plus efficace.

Points forts

Moteur efficace et frugal

Confort des sièges

Position de conduite agréable

Boîte CVT efficace

Points faibles

VUS pas si pratique

Lignes insipides

Visibilité problématique

Direction trop peu communicative