Nissan Rogue 2013

Nissan Rogue 2013

Mystère

Nissan aura vu juste avec son Rogue. En l’introduisant au même moment où les véhicules utilitaires compacts devenaient tranquillement les enfants chéris des consommateurs, le fabricant s’est assuré d’être là au moment où ça compterait. Ainsi, le Rogue, qui amorce sa sixième année sur le marché, demeure l’un des favoris du public dans le segment. Cependant, pour être franc, j’ai de la difficulté à comprendre pourquoi.

Carrosserie

La beauté, c’est relatif, mais dans le cas du Rogue, bien franchement, on a droit à un véhicule aux lignes très quelconques. De toute évidence, cela ne semble pas jouer en sa défaveur puisqu’il demeure populaire. Mais imaginez un seul instant quelle aurait été la réaction du public si son allure avait été plus tape-à-l’œil. Sa calandre a été au moins retouchée l’an dernier; c’est toujours ça d’acquis. Pour 2013, il présente la même silhouette et est offert sous les trois mêmes coutures que l’an dernier soit S, SV et SL.

Notez que deux éditions spéciales s’ajoutent à la nomenclature. L’une sera proposée sur les modèles à traction, l’autre sur les versions à transmission intégrale. En gros, ces dernières offrent l’équivalent de 2 400 $ d’options aux versions S en ajoutant 1 400 $ à la facture. Jantes en alliage de 16 pouces, toit ouvrant, phare antibrouillard, glaces teintées et couvre-bagages figurent à l’index des ajouts.

Habitacle

Ce n’est pas une expérience joyeuse qui nous attend à bord du Rogue. La présentation intérieure est morne, et le noir domine. En fait, il est possible d’opter pour un intérieur aux teintes plus pâles, mais il faut obligatoirement choisir une couleur extérieure avec laquelle l’agencement est possible. Pas très invitant. L’autre irritant touche la visibilité et le caractère sombre de l’habitacle. C’est dû au design extérieur qui met de l’avant une ceinture de caisse élevée à l’arrière et des formes très arrondies pour la fenestration. Le résultat : un manque flagrant de luminosité. Et c’est sans compter que tout cela réduit l’accès à l’espace arrière. Bref, il y aura du travail à faire lors de la refonte.

En revanche, au chapitre de la position de conduite, là, rien à redire; on se sent bien aux commandes du Rogue.

Mécanique

Une seule mécanique anime le bébé Murano, soit un moteur à 4 cylindres de 2,5 litres qui offre un excellent compromis entre les performances et la consommation. Il est jumelé à une boîte CVT qui nous fait parfois rager en raison de son caractère grognon, mais les passages à la station-service s’en trouvent espacés. Si vous ne roulez qu’en milieu urbain, attendez-vous à une consommation moyenne de 10 litres aux 100 kilomètres. Cependant, si vous empruntez l’autoroute plus souvent, cette moyenne sera plutôt de 7,5 ou 8 litres aux 100 kilomètres. Ça positionne le Rogue avantageusement face à la concurrence et explique en grande partie sa popularité. En fait, seul le nouveau Mazda CX-5 fait mieux à ce chapitre; beaucoup mieux soit dit en passant.

Comportement

Le Rogue livre exactement ce à quoi l’acheteur s’attend quand il fait l’acquisition de ce véhicule. Le degré de confort est décent et, comme c’est le cas avec ce type de véhicule, on a l’impression de conduire une voiture haute sur roues. En prime, le Rogue demeure économique à l’usage. Attention toutefois; il réagit paresseusement quand on le conduit de façon plus dynamique : direction hésitante, effet de roulis trop prononcé, freinage spongieux. Bref, en ce qui le concerne, la modération a bien meilleur goût.

Conclusion

Le segment des utilitaires compacts regorge de bons produits. En conséquence, pour séduire l’acheteur, l’offre d’un constructeur doit faire craquer : outre la consommation de carburant, celle de Nissan laisse plutôt indifférente. Pourtant, le Rogue a connu sa deuxième meilleure année au chapitre des ventes chez nous l’an dernier. J’avoue ne pas comprendre, car si j’avais à me procurer un véhicule dans cette catégorie, j’opterais pour un Honda CR-V, un Toyota RAV4, un Mazda CX-5, par exemple.