Nissan Rogue 2019

Nissan Rogue

Que pour le prix et l’espace

Ça y est, Nissan a réussi son pari. Le Rogue est l’utilitaire sport compact le plus vendu au Québec depuis quelques mois. Comment expliquer ce succès? C’est simple : donnez les bons arguments avec un prix extrêmement compétitif, une cabine spacieuse, le tout enveloppé dans un style agréable et vous avez une recette gagnante. Malheureusement, même si le Rogue séduit bien des acheteurs, il est loin d’être encore dans le coup dans ce segment.

Tour du propriétaire : 70 %

Au sommet de sa popularité, le Rogue continue sa carrière sans trop de changement depuis l’introduction de sa deuxième génération en 2014. En 2017, on a procédé à quelques modifications esthétiques pour le maintenir dans le coup. Il faut admettre que les designers ont bien travaillé lors de son élaboration. On reconnaît les éléments distinctifs de Nissan avec les crochets de DEL dans les blocs optiques et la grille de calandre en « V » chromée. Selon le modèle, on ira d’enjoliveurs de 17 pouces à des roues en aluminium de 19 pouces. Pour les plus obscurs, Nissan propose une version Minuit tout de noir vêtue qui lui donne un look singulier. Notez que la qualité de l’assemblage extérieur est en dessous des standards de la catégorie. Les ajustements y sont inégaux et l’on ne ressent pas la solidité du produit.

Vie à bord : 80 %

Profitant des améliorations esthétiques extérieures de 2017, on reconduit l’exercice dans la présentation intérieure. On a ainsi répondu aux nombreuses critiques concernant l’usage abusif de plastiques durs. Bien que ce soit mieux, il n’y a rien pour s’extasier puisque la version de base demeure déprimante. Les modèles les plus huppés offrent une planche de bord partiellement recouverte du similicuir repris de la sellerie des assises.

Nissan propose un bon niveau d’accessoires dès la variante SV en milieu de gamme. D’ailleurs, il s’agit du meilleur rapport qualité/prix pour le Rogue. Les SL Platine et SL Platine ProPilot repoussent l’équipement avec une teinte de luxe respectable. L’espace se présente comme une force. Les dégagements sont à la hauteur du segment et même plus. Une famille s’y sentira bien tout en pouvant transporter cinq personnes dans un confort relatif. Bonne nouvelle, la version à sept places n’existe plus, on libère ainsi un coffre très généreux dont la polyvalence devrait faire école tant c’est bien fait et efficace.

Technique : 60 %

Les changements de 2017 n’ont rien donné de neuf à la mécanique. On reconduit le poussif 4-cylindres de 2,5 litres dont la puissance n’atteint que 170 chevaux et 175 lb-pi de couple. Fort heureusement, il en est à sa dernière année sous cette forme. On attend pour 2020 une version de 188 chevaux et 180 lb-pi issue de la nouvelle Altima. Le moteur en soi peut se tolérer, mais la boîte CVT est irritante. Le mariage entre les deux n’est pas bon. Pour aller chercher les quelques chevaux disponibles, on doit monter en régime. On a l’impression que le capot va déchirer tant les bruits sont intrusifs. La gestion de la CVT se montre problématique après un freinage d’urgence. Il ne se passe rien lorsque l’on désire reprendre de la vitesse. Heureusement, il y a une bonne nouvelle : la consommation. Sans l’ombre d’un doute, le Rogue est l’un des plus frugaux de la catégorie avec une moyenne pouvant facilement aller sous les huit litres aux 100 km. Par contre, considérez que cette cote est obtenue au détriment de performances décentes.

Au volant : 55 %

Il n’y a aucun plaisir à le conduire. Il se fait très bruyant en raison d’un moteur qui souffre constamment le martyre. De plus, l’insonorisation générale fait défaut malgré les améliorations de 2017. La direction n’offre aucune forme de communication tant les ingénieurs l’ont aseptisée. À cela s’ajoute un grand flou au centre. Sur le plan dynamique, il a beau proposer une collection d’aides et d’assistances, leur calibration déçoit. Soit elles sont trop intrusives, soit elles sont trop lentes ou carrément erratiques. Nissan pousse sur la sécurité du Rogue, notamment avec le ProPilot Assist, mais on ne réinvente pas la roue. Il s’agit essentiellement d’un programme de conduite semi-autonome au rendement plus ou moins efficace. Pour en rajouter, les freins sont trop petits pour la vocation du véhicule. Avec deux personnes à bord, ils peinent à le mettre à l’arrêt sur une distance décente. Imaginez avec la famille, les bagages et une remorque à l’arrière…

Conclusion

Oui, le prix, la consommation et l’espace du Rogue sont alléchants, mais un véhicule ne doit pas se résumer à ces seules caractéristiques. Il faut se rendre à l’évidence, le Rogue n’est plus dans le coup sur les plans techniques et dynamiques. Vivement une nouvelle version en 2020 qui, espérons-le, corrigera les importantes lacunes du modèle actuel.

Forces :

1. Espace intérieur
2. Faible consommation
3. Prix agressifs

Faiblesses :

1. Techniquement dépassé
2. Comportement routier
3. Motorisation désuète