Nissan Sentra 2006

Nissan Sentra

Last Call

La Sentra est un peu comme ces vedettes qui ont sombré dans l’oubli. On se demande toujours après quelques années s’ils ne sont pas décédés. Je vous rassure tout de suite, la Sentra qui est arrivé sur le marché sous sa forme actuelle à l’automne 2000 n’est pas morte. Toutefois, elle changera complètement de style en 2006 et sera présentée comme modèle 2007. Pour cette année, il faudra vous contenter des restes.

Carrosserie

Fade est le seul mot qui me vient à l’esprit pour décrire cette voiture. Cette ligne aseptisée était la spécialité de l’ancien gourou du design Jerry Hirshberg qui avait pondu toute une gamme de véhicule Nissan à l’image de la Sentra (souvenez-vous des anciennes Altima, Maxima ou Frontier). Pas surprenant que la compagnie ait frôlé la faillite. La Sentra est la dernière représentante de cette époque révolue et il y a fort à parier que les ventes très discrètes sont directement reliées à cette silhouette peu attirante, même pour la version SE-R.

Habitacle

Simple et de bon goût résume bien l’atmosphère qui règne à bord. Construite au Mexique, la Sentra offre une qualité d’assemblage digne de la réputation japonaise. La qualité des matériaux est bonne à l’exception des plastiques un peu cheap. Il vous faudra également aimer le noir si vous avez l’intention de prendre possession d’une version SE-R car tout l’intérieur en est littéralement tapissé. Les passagers arrière ont moins d’espace pour les jambes que dans les voitures concurrentes. Un dernier conseil : évitez la version de base qui n’inclut que le volant et les 4 roues. Il faut regarder au minimum la version 1,8 S pour jouir d’un minimum d’équipement.

Mécanique

Même si la Sentra de base annonce 126 chevaux, il vous sera difficile de les trouver. Cela dit, la mécanique travaille en douceur, sans à coup et cela, peu importe la transmission utilisée. La sportive SE-R offre 165 ou 175 chevaux (Spec-V) issus du moteur 4-cylindres de 2,5 litres. Un peu bruyante à mon goût, cette mécanique est cependant nerveuse et ne craint pas les hauts régimes. La boîte manuelle à six rapports très rapprochés fait tourner le moteur à près de 4 000 tr/min à 120 km/h. J’aurais apprécié un dernier rapport un peu plus long, afin de donner un répit à mes tympans lors des longs trajets.

Comportement

Ici le confort et la tenue de route sont à l’image de la version que vous allez choisir. La Sentra de base remplit les fonctions d’une voiture à sa plus simple expression. Elle vous transportera sans souci de la maison au travail et à vos loisirs sans problèmes durant de nombreuses années. Son indice de fiabilité est supérieur à la moyenne, elle est facile à vivre et bien construite. Pour ceux qui regardent d’abord une voiture sans souci, voilà un modèle qui vous convient.

À l’opposé, la SE-R est issue de la même voiture, mais elle est habillée pour le sport extrême. La suspension plus sèche vous rappellera continuellement l’état peu enviable de nos routes et les accélérations brusques seront toujours suivies d’un fort effet de couple que Nissan n’a pas réussi à corriger après toutes ces années. En définitive, la SE-R est réservée aux puristes qui placent la tenue de route et les chevaux supplémentaires au-dessus de tout. Pour les autres, les versions plus sages vous donneront entière satisfaction.

Conclusion

La Sentra est un peu comme les marques maison chez l’épicier. Elle offre un excellent rapport qualité-prix et tout ce qu’il faut pour plaire. Il lui manque pourtant un élément essentiel : une personnalité. Même si le beurre d’arachide de marque maison est très bon, ce n’est pas du Kraft ou du Skippy et cela a toujours été le problème de la Sentra : l’anonymat. Espérons que sa remplaçante pourra corriger la situation.

Forces

Confort et douceur de roulement

Moteur enjoué (Spec-V)

Qualité d’assemblage

Fiabilité au-dessus de la moyenne

Prix compétitif

Faiblesses

Ligne fade

Moteur 1,8 litres paresseux

Places arrière à l’étroit

Manque de charisme navrant

Modèle en fin de carrière