Nissan Sentra 2017

Nissan Sentra

Le strict minimum

Charles René

Le segment des compactes est la catégorie la plus importante au Canada au chapitre du volume de ventes. C’est aussi bien souvent la porte d’entrée de bien des jeunes acheteurs à la gamme, une occasion de fidéliser une clientèle dans une ère où la loyauté envers une marque est de moins en moins apparente. Voilà donc pourquoi ce champ de bataille est le théâtre de combats passablement acharnés. La Nissan Sentra, quant à elle, observe, en retrait.

Tour du propriétaire

Tout comme l’intermédiaire Altima, cette Sentra a été remaquillée pour l’année modèle 2016, s’inscrivant maintenant de manière nette dans le nouveau courant de design de la marque. Caractérisé d’abord par sa calandre en V, le design de cette Sentra montre un côté légèrement plus extroverti avec ses phares en boomerang, un élément stylistique visité et revisité par Nissan ces dernières années. Le capot légèrement bombé au centre fait un peu dans la bravade stérile. Sur la ligne latérale, la voiture est pratiquement en tous points identique quant au design précédent. On retrouve donc ce long porte-à-faux arrière pas très élégant que bien des rivales ont laissé tomber il y a plusieurs années. En contrepartie, on obtient un coffre assez logeable avec un volume de 428 litres accessible grâce à une grande ouverture. Par ailleurs, Nissan devrait resserrer la qualité de finition de sa carrosserie. Certains panneaux du véhicule d’essai n’étaient pas parfaitement ajustés.

Vie à bord

Malgré le fait que Nissan mette l’accent sur les retouches apportées à l’habitacle dans son communiqué de presse, il faut être très attentif pour en évaluer la teneur. En fait, elles se résument essentiellement à deux éléments : le volant et le bloc central de commandes. Pour le reste, c’est du pareil au même. Très sobre, la présentation fait prédominer le noir mat et lustré avec quelques moulures de faux aluminium. Les surfaces souples, tout de même assez nombreuses, complètent une finition acceptable, mais pas sans reproche sur le plan de l’ajustement. Le plus grand irritant de cette Sentra réside cependant dans la position de conduite, beaucoup trop élevée et non ajustable, même avec les commandes électriques. L’espace pour les jambes est aussi très limité, un choix technique qui permet plus d’espace pour les passagers arrière. Côté technologie, le système d’infodivertissement commence sérieusement à dater, surtout dans un segment ciblant une clientèle jeune.

Technique

Le même 4-cylindres de 1,8 litre revient ici inchangé comme seul moteur proposé. Très modeste en puissance avec 130 chevaux et 128 livres-pieds de couple, ce moulin n’est carrément pas de taille autant sur le plan du raffinement que sur celui de la puissance. L’aiguille du tachymètre a beau grimper, tout comme le niveau sonore révélant un chant pas très élégant, la nervosité n’est tout simplement pas là. N’allez cependant pas montrer du doigt la boîte à variation continue (CVT). Cette dernière est probablement la plus belle évolution dont a fait l’objet cette Sentra. Douce, elle simule de manière tout de même efficace des changements de rapports à haut régime, ce qui plaît aux oreilles.

Au volant

La Sentra ne cache pas vraiment son jeu ici. Sa cible : la Toyota Corolla. La compacte n’est ainsi pas une référence sur le plan dynamique. Sa direction légèrement révisée la rend toutefois un peu plus inspirante qu’auparavant. On la sent plus directe, plus ferme, sans pour autant en faire une menace pour Mazda ou Volkswagen. Du reste, cette Sentra paraît un peu pataude, marquée par une tendance au roulis, mais sans que ce soit un problème aigu. Un tempérament réservé, donc, permettant néanmoins un bon niveau de confort. Nissan utilise d’ailleurs encore une poutre de torsion à l’arrière, une vieille technologie qui traduit les faibles aspirations de la berline en ce domaine.

Conclusion

Devant des adversaires qui évoluent constamment pour rester en rythme, cette Sentra résiste difficilement à la comparaison. Affligée par un moteur en manque d’arguments et une fiabilité en deçà de la moyenne, elle ne met sur la table que le prix et l’équipement offert pour se différencier. C’est aussi une voiture beaucoup trop générique et beaucoup trop passive pour en faire une rivale de taille chez les compactes.

Forces

– Places arrière spacieuses

– Prix compétitif

– Bonne boîte CVT

Faiblesses

– Faible agrément de conduite

– Position de conduite désagréable

– Fiabilité imparfaite

-30-