Nissan Versa 2013

Nissan Versa

L’art de ruiner une réputation

Au Québec, la Versa à hayon connaît un franc succès depuis son arrivée, à l’automne 2006. Entièrement mérité, il émane d’une offre alléchante face à un produit de grande qualité qui, à un prix fort concurrentiel, propose plus de luxe, d’espace et de confort que la concurrence. Bien sûr, la Versa a, depuis, pris quelques rides et constitue aujourd’hui la sous-compacte la plus vieillotte du marché. Qu’à cela ne tienne, La Nissan Note (qui prendra le nom de Versa) va prendre la relève en 2013, Lancé au Japon à l’automne, elle arrivera ensuite en Europe et au Canada plus tard en 2013. Elle sera la première voiture compacte munie de série d’un système d’aide au stationnement Around View Monitor. Il utilise quatre caméra fixées tout autour de la voiture pour produire une image donnant l’illusion d’une vue à vol d’oiseau du périmètre environnant.

Fait intéressant à noter, la berline et le futur modèle à hayon sont deux voitures différentes qui portent simplement le même nom. Le modèle 5 portes est beaucoup plus sophistiqué et agréable à rouler que l’économique et inconfortable berline.

Carrosserie

Il faut dire que cette berline, vendue sous le nom de Sunny dans d’autres marchés, et d’abord développée pour le marché chinois, n’a rien à voir avec la version à hayon. Ses lignes sont d’abord d’une désolante tristesse, ce qui, vous en conviendrez, est contradictoire avec son appellation ailleurs dans le monde. À mon sens, un nom comme Cloudy serait plus approprié ! Vrai qu’il est difficile de créer une jolie berline sous-compacte, mais pour créer une voiture aussi moche, il fallait presque le faire exprès.

Habitacle

Le principal argument de vente de Nissan avec la berline Versa consiste en son espace habitable. C’est vrai, les places arrière sont plus généreuses que la moyenne, et le coffre propose un volume pour le moins impressionnant. Toutefois, la qualité de finition est carrément digne d’une voiture « built for China » mais surtout, indigne d’un constructeur comme Nissan. Le tissu des sièges est aussi bon marché que celui des moquettes, alors que la finition du coffre tient du n’importe quoi.

Tapissé d’un plastique gris aussi triste que les lignes extérieures, l’habitacle se révèle drôlement moins confortable que celui de la Versa à hayon. Ici, l’assise des sièges est trop courte, alors que l’absence d’un volant télescopique et d’un accoudoir résulte en une position de conduite aussi inconfortable que désagréable.

Mécanique

Moins nerveuse que le modèle à hayon, la berline est mue par un 4-cylindres de 1,6 litre dont les 109 chevaux font honnêtement le boulot. Ce n’est pas rapide, mais à puissance égale, on a déjà vu pire. En jumelant le tout à la boîte automatique à variation continue, on obtient un rendement très correct pour une consommation franchement impressionnante, compte tenu que ce moteur ne propose ni allumage ni système d’injection directe de carburant. Lors de mon essai, la moyenne enregistrée s’est chiffrée à 6,4 litres aux 100 kilomètres. Autrement, la manuelle à 5 rapports vous fera économiser 1 300 $ à l’achat, mais un peu moins à la pompe.

Comportement

Le petit moteur a beau faire le travail, il n’en demeure pas moins que, sur la route, cette voiture respire le bas prix. Le niveau sonore est d’abord très élevé, donnant presque l’impression que seul le métal nous sépare du monde extérieur. Chaque caillou que le pneu envoie à l’intérieur des ailes se fait vivement entendre, alors que les bruits éoliens sont omniprésents. Ajoutez à cela une suspension mal calibrée et un freinage qui manque de mordant, et vous obtenez une expérience de conduite… pitoyable.

Toutefois, malgré une qualité générale désolante, les bruits de caisse brillent par leur absence. Au moins…

Conclusion

À chaque fois que j’aperçois une berline Versa sur la route, je me fais un devoir d’observer son immatriculation. Dans la grande majorité des cas, la plaque numérologique débute par F (fleet), ce qui signifie véhicule de parc. Autrement dit, faute d’acheteurs, le constructeur doit se tourner vers les parcs de location à court terme pour écouler ses stocks. Une histoire triste, maintes fois répétées chez les Américains, mais qui s’explique, compte tenu du fait qu’on propose au public un produit qui n’est bon qu’à détruire la réputation du constructeur. Triste histoire…

Points forts

Rendement véritablement économique (berline)

Espace intérieur et volume du coffre (berline)

Prix alléchant

Qualité générale (5-portes)

Points faibles

Qualité générale désolante (berline)

Design moche, dehors comme dedans (berline)

Niveau sonore élevé (berline)

Modèle à hayon vieillissant