Pontiac Aztek 2005

Pontiac Aztek

Bonne idée, mauvaise exécution

Introduction

En 2003, pas plus de 1630 Canadiens ont acheté un utilitaire Aztek de Pontiac. Ce chiffre signale une baisse des ventes de l’ordre de 40 % pour ce modèle, par rapport à l’année précédente. Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes et confirment un échec commercial.

Carrosserie

La prémisse qui est à l’origine de l’Aztek n’était pas mauvaise. Elle consistait à profiter de la plate-forme des Venture/Montana et de leurs organes mécaniques pour créer un véhicule nouveau genre, capable d’intéresser des acheteurs blasés par les utilitaires communs et les minifourgonnettes. Ainsi naquit le « véhicule sport récréatif » de Pontiac, avec une allure digne des aventures du Capitaine Scarlet.

En fin de carrière (GM parle de s’en délester en 2006), Pontiac propose toujours deux versions de l’Aztek : un modèle de base et le GT, avec deux ou quatre roues motrices.

Habitacle

Bienvenue dans un habitacle où le plastique est maître et où tout paraît surdimensionné : les cadrans, les boutons de la climatisation, les formes du tableau de bord. À tout le moins, cela facilite la lecture des cadrans et l’accès aux commutateurs. Le champ de vision est cependant limité, à cause des montants du pavillon qui sont massifs, mais aussi par la surface vitrée ridicule du hayon arrière. Celle-ci est constituée d’une grande vitre très inclinée, qui se recouvre de neige rapidement en hiver, et d’une autre verticale, toute petite.

L’espace pour les occupants est généreux, devant comme derrière. De grandes portières et un plancher au seuil très bas facilitent l’accès. Les sièges baquets sont amples et la position de conduite, élevée. La banquette arrière peut être repliée et déposée, mais elle n’est pas légère. Cependant, l’aire de chargement très vaste est difficile d’accès. Il faut, pour y accéder, déployer beaucoup d’effort pour soulever le hayon, doté de supports hydrauliques récalcitrant destinés à retenir en l’air une masse très lourde. Ensuite, il faut enjamber le large battant qu’on aura ouvert pour déposer les colis sur le plancher qui, comme on l’a écrit plus haut, est très bas. Le plateau de rangement coulissant arrière, offert parmi les options (230 $), m’apparaît incontournable pour éviter des maux de dos. Mais encore, il n’est pas très grand et sa capacité de charge est limitée à 182 kilos.

Mécanique

Le portrait mécanique de l’Aztek rappelle la Montana, puisqu’il en partage l’humble V6 3400 et la boîte automatique. Fort de ses 185 chevaux, ce moteur de bonne réputation et peu gourmand accorde des performances convenables à cet utilitaire dont l’usage sera sans doute partagé entre la ville et l’autoroute.

Comportement

Malgré le sombre portrait tracé jusqu’ici, l’Aztek s’avère agréable à conduire. Sa servodirection est légère, mais précise. Le rayon de braquage de plus de 11 mètres ne facilite pas toujours les manœuvres de stationnement, mais on doit s’attendre à cela d’un véhicule aussi volumineux. La suspension, enfin, masque efficacement les défauts du revêtement sans imposer un roulis excessif.

La version à quatre roues motrices est toutefois déconseillée, à cause de la transmission intégrale Versatrak. Ce système réactif transfert du couple moteur aux roues arrière lorsqu’une roue avant se met à patiner, mais de façon trop lente et trop soudaine. Alors qu’il ressent l’amorce d’un dérapage, le conducteur devra maîtriser un véhicule dont le comportement de traction se transforme soudainement en comportement de propulsion. Ce qui n’est pas évident ! En conduite hivernale, ce phénomène est accentué par le manque d’adhérence chronique des pneus quatre saisons.

Conclusion

Le marché propose une foule de véhicules polyvalents plus intéressants. Qu’il suffise de mentionner le nouveau Ford Freestyle, plus cher certes (environ 5000 $), mais spacieux et confortable, agréable à conduire et doté d’une transmission intégrale efficace. Le genre de véhicule qui fera tourner les têtes… mais avec des regards envieux.

Pour

– Habitacle confortable

– Mécanique fiable

– Prix très négociables

Contre

– Champ de vision réduit

– Polyvalence de l’habitacle discutable

– Faible valeur de reprise

Nouveauté(s)

Sacs gonflables latéraux de série sur GT 2RM et tous les modèles 4RM ; système OnStar Gen 6 disponible (de série sur GT); nouvelles couleurs ; système de divertissement à DVD disponible (GT).