35 150 $
PONTIAC BONNEVILLE
Déchéance
À son arrivée chez GM, Bob Lutz, l’ex-grand manitou de Chrysler, avait promis de dynamiser l’image de la division Pontiac. Passionné d’automobile, Lutz disait avoir toujours eu un faible pour cette marque, naguère la plus sportive de l’empire GM. Tandis que la Grand Prix subissait une refonte complète, l’année dernière, la Bonneville avait droit à une cure de rajeunissement, qui comprenait des retouches esthétiques et une nouvelle motorisation.
CARROSSERIE
Épuration serait le terme approprié pour décrire le restylage de la Bonneville. Les grandes lignes restent les mêmes, mais on lui a retiré les affreux panneaux de plastique et autres excroissances dont était affligée la carrosserie. Cette chirurgie esthétique lui a fait le plus grand bien car elle adoucit la silhouette de cette berline, fort bien tournée au préalable. Elle a retrouvé sa beauté naturelle, en somme.
HABITACLE
Bienvenue au royaume du kitsch et de la « bébelle »… La présentation intérieure frôle l’agression visuelle, tant elle est criarde et de mauvais goût. C’est une orgie de cadrans et de boutons qui s’entremêlent les uns aux autres, semant ainsi la confusion. Le tableau de bord, pour un, possède une instrumentation complète mais disposée n’importe comment, de sorte qu’il est facile de confondre les indications. Un peu bordélique, tout ça. Les commandes ont cependant le mérite d’être simples, accessibles et faciles à manier.
Bien rembourrés, les sièges avant pourraient toutefois offrir un meilleur support latéral. La banquette arrière est aussi confortable, mais ses appuie-tête intégrés sont trop en retrait. Ce qui se digère moins bien, c’est le manque d’espace pour les jambes ; dans une berline de ce format, c’est inconcevable. Et inacceptable. Plus grosse qu’une Camry ou une Accord, la Bonneville est pourtant moins spacieuse.
Par ailleurs, on constate une amélioration notable de la qualité des matériaux à bord – du moins à bord de la GXP, version haut de gamme de la Bonneville. On ne peut, hélas, en dire autant de la qualité d’assemblage, qui demeure le talon d’Achille des Pontiac. À chaque trou, chaque bosse, plusieurs bruits de toutes sortes émanaient de la carrosserie de notre véhicule d’essai.
MÉCANIQUE
Les versions de base et intermédiaire continuent d’être motorisées par le sempiternel V6 de 3,8 litres, véritable fossile mécanique qui serait plus à sa place dans un musée. Ce moteur aura vécu cinq années de trop et face à la concurrence, il n’est plus dans le coup.
J’avais de grandes attentes envers le V8 de la GXP, mais je suis resté sur ma faim. Le couple est là, le raffinement mécanique aussi, mais les performances déçoivent. Il est vrai que cette berline n’a rien d’un poids plume, mais on parle tout de même d’un V8 de 275 chevaux ! Et il y a ces pédales, tout simplement atroces… La pédale de freinage est spongieuse, tandis que l’accélérateur a une course très longue. Au premier contact, la pédale est si légère qu’on la croit usée à la corde ou même brisée. Ai-je besoin de préciser que notre véhicule d’essai était presque neuf ?
COMPORTEMENT
Étonnamment, c’est le point fort de cette berline. La Bonneville partage sa plate-forme et ses organes mécaniques avec la Buick Le Sabre, mais ce ne sont pas des clones pour autant. Contrairement à des horreurs comme l’Aztek et la Sunfire, la Bonneville respecte le mandat de la division Pontiac en offrant une conduite plus dynamique et une tenue de route plus sportive. Le confort, l’insonorisation et la douceur de roulement nous rappellent par ailleurs que les constructeurs américains n’ont pas perdu la main dans ces domaines.
CONCLUSION
Il est de ces voitures dont on se demande pourquoi elles sont encore en production… La Bonneville se vend au compte-gouttes et les modifications qui ont été apportées l’an dernier n’ont pas suffi. C’est d’une refonte complète dont elle a besoin, ainsi que d’une finition et une qualité d’assemblage dignes d’une voiture de ce prix.
FORCES :
- Retouches esthétiques réussies
- Confort appréciable
- Habitacle bien insonorisé
- Tenue de route surprenante
- Douceur de roulement
FAIBLESSES :
- Présentation intérieure atroce
- Instrumentation confuse
- Habitabilité décevante
- Qualité d’assemblage médiocre
- V6 désuet et V8 paresseux
Fiche d'identité
modèle bonneville
version(s) se, sle, gxp
roues motrices avant
portières 4
première génération 1958
génération actuelle 2000
construction détroit, michigan, états-unis
sacs gonflables 4, frontaux et latéraux (latéraux en option sur se et sle)
concurrence buick lesabre, chrysler 300, hyundai xg350, kia amanti, lexus es330, lincoln ls, mercury grand marquis, nissan maxima, toyota avalon
Fiche technique
moteurs
(1) v6 3,8 l acc 205 ch à 5200 tr/min
couple 230 lb-pi à 4000 tr/min
transmission automatique à 4 rapports
0-100 km/h 9,6 s
vitesse maximale 180 km/h
consommation (100 km) 11,6 l (87 octane)
(2) v8 4,6 l dact 275 ch à 5600 tr/min
couple 300 lb-pi à 4000 tr/min
transmission automatique à 4 rapports
0-100 km/h 7,0 s
vitesse maximale 215 km/h
consommation (100 km) 13,6 l (92 octane)
sécurité active freins abs, antipatinage (option sur se), contrôle de stabilité électronique (gxp)
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assisté
pneus se: p225/60r16, sle: p235/55r17, gxp : p235/50r18
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 2600 à 2800$
40 ans 1600 à 1800$
60 ans 1400 à 1600$
garantie générale 3 ans/60 000 km
garantie groupe motopropulseur 3 ans/60 000 km
garantie contre la perforation 6 ans/160 000 km
assistance routière 3 ans/60 000 km
collision frontale 4/5
collision latérale 4/5
ventes du modèle l'an dernier
au québec 82
au canada 684
nombre de concessionnaires
au québec 71
au canada 259
dépréciation (3 ans) 55,6 %
rappels (1999 à 2004) (7) régulateur de pression d?essence, étiquettes antipollution, usinage des jantes d?aluminium chromé, robinet manuel et tringle du levier de vitesses, modulateur hydraulique abs, module du coussin gonflable du conducteur, capteur de pression du réservoir de carburant
cote de fiabilité 3/5
nouveautés en 2005 système onstar nouvelle génération à commande vocale
Dimensions
empattement 2850 mm
longueur 5146 mm
largeur 1885 mm
hauteur 1438 mm
poids se : 1628 kg, sle : 1659 kg, gxp : 1719 kg
diamètre de braquage 12,3 m
coffre 510 l
réservoir de carburant 70 l