Pontiac G6 2006

PONTIAC G6

Les Japonais peuvent dormir tranquille

Cela doit bien faire 25 ans – minimum ! – que GM nous promet des modèles capables de faire jeu égal avec les berlines importées, mais on attend toujours. Certes, l’important, c’est d’y croire, mais à la longue on devient prudent, voire sceptique… La G6 est supposée être une « mangeuse de Camry et Accord »; moi, je veux bien le croire, mais je suis plutôt du genre St-Thomas…

CARROSSERIE

Au moins, ça commence bien : la G6 a de la gueule, tant en configuration berline que cabriolet. À la fois moderne et épuré, le design est franchement réussi, avec une touche d’agressivité que lui confèrent ses lignes acérées et sa partie avant plongeante. De plus, les stylistes de Pontiac ont enfin compris que les panneaux de plastique qui boursouflent une carrosserie, façon Grand Am, c’est très laid.

HABITACLE

Les choses se gâtent dès qu’on s’installe à l’intérieur. Chez GM, Pontiac est la division qui traîne la pire réputation en matière de finition et de qualité d’assemblage, et ce n’est pas la G6 qui fera changer les choses, hélas… Tout de noir vêtu, l’habitacle de notre véhicule d’essai n’avait rien de bien réjouissant. La présentation intérieure est moins kitsch que celle la Grand Am, mais il n’était pas difficile de faire mieux. Le tableau de bord est la partie la plus réussie, avec ses quatre cadrans concaves s’encastrant les uns dans les autres. Mais ce fichu plastique bon marché, dont GM semble détenir le brevet, est omniprésent : dans les portières, la console, la planche de bord et même sur le volant ! Désolant. Et dire que ça veut se frotter aux japonaises… Ajoutons à cela une insonorisation nettement inférieure à celles-ci, ainsi que d’innombrables bruits de caisse, dont plusieurs émanaient du toit coulissant. Je n’ose même pas imaginer ce que ce doit être avec le cabriolet…

Tout cela est d’autant plus dommage que l’habitacle est, dans l’ensemble, bien conçu : pas de lacunes ergonomiques, beaucoup d’espace pour les jambes l’arrière, de nombreux espaces de rangement et un grand coffre. En ce qui concerne les sièges, c’est le jour et la nuit : à l’avant, on a droit à des baquets bien rembourrés et enveloppants, tandis que la banquette arrière, trop ferme, est loin de briller par son confort.

MÉCANIQUE

Sans parler de déception, disons qu’on est encore loin, là aussi, des berlines japonaises de cette catégorie. Le V6 de 3,5 litres a du couple, ses performances sont plus qu’honnêtes, mais il manque de raffinement. Excusez-moi d’y revenir encore une fois, mais on est loin de la douceur et de la souplesse des V6 de la Honda Accord ou de la Toyota Camry. Et quelle sonorité décevante ! Ce moteur possède cependant une grande qualité, qui est le propre des moteurs GM : il consomme peu, même lorsqu’on le sollicite plus que d’ordinaire. On retrouve par ailleurs d’autres points forts de ce constructeur, soit une boîte automatique et un freinage irréprochables.

COMPORTEMENT

La G6 repose sur la plateforme Epsilon, celle-là qui a servi pour la Saab 9-3 et la Chevrolet Malibu. C’est une bonne nouvelle en soi, car cette base est très saine. Dès les premiers virages, on remarque la rigidité du châssis et la stabilité de la caisse. Cette berline montre un bel aplomb, mais encore une fois, on a trouvé une façon de gâter la sauce. Cette fois, c’est la direction qu’il faut pointer du doigt : elle est lourde, plutôt lente et affligée d’un grand rayon de braquage. Bonjour l’agrément de conduite !

CONCLUSION

Si la G6 marque un net progrès par rapport à sa devancière, la Grand Am, force est d’admettre que la barre n’était pas très haute. Mais pour la mangeuse de japonaises, on repassera. Elle ne fait tout simplement pas le poids devant les berlines intermédiaires de Honda, Toyota, Nissan et Mazda. Bref, GM a encore des croûtes à manger.

FORCES :

• Design inspiré
• Habitacle spacieux et bien conçu
• Sièges avant confortables
• V6 qui consomme peu

FAIBLESSES :

• Finition et assemblage de piètre qualité
• Moteur laminé par les V6 japonais
• Direction à revoir
• Agrément de conduite mitigé
• Mieux que la Grand Am, mais ce n’est pas assez