Pontiac Grand Prix 2004

Pontiac Grand Prix 2004

Fin de l’adolescence

Il vient un temps dans la vie où il faut évoluer, passer à une autre étape. Il aura fallu neuf générations à la Grand Prix pour atteindre l’âge adulte, mais il semble que la nouvelle édition 2004 soit une voiture plus mûre et moins tourmentée dans son approche. Mais si le crémage est tout neuf, Pontiac a utilisé la même recette pour le gâteau. Une recette qui commence à se faire un peu vieille même si les ingénieurs utilisent toutes les ressources voulues. Vous connaissez le proverbe : il est difficile de faire du neuf avec du vieux.

Carrosserie

La nouvelle Grand Prix est construite sur la même plateforme W que le modèle précédent. Si l’empattement est resté le même, la longueur hors tout a gagné quelques centimètres pour laisser plus d’espace aux occupants à l’arrière. En plus de profiter d’un châssis hydroformé beaucoup plus rigide, la Grand Prix jouit d’une suspension de meilleure qualité et du système Stabilitrak. Extérieurement, le nouveau modèle a cessé son escalade vers le Nirvana du kitch. Les lignes tarabiscotées ont fait place à un style plus dépouillé, plus près des berlines européennes. La berline Grand Prix conserve toujours l’allure d’un coupé. Mais les concepteurs ont fait des efforts pour rendre le véhicule plus convivial. Les portes arrière s’ouvrent pratiquement à 90 degrés, et les sièges se rabattent à plat pour permettre de loger des objets encombrants; même le siège du passager avant se rabat pour les objets longs. Pontiac a laissé tomber la version SE pour la prochaine génération, les modèles GT et GTP seront les seuls offerts.

Habitacle

Dans l’habitacle, les gens de Pontiac ont utilisé la même approche qu’à l’extérieur : un style rafraîchi, une lecture plus facile des cadrans et, pour une fois, des plastiques qui ne font pas bon marché. Une série de cadrans ronds au fini satiné métallique de très bon goût domine le tableau de bord. Le choix des matériaux, en général, est un pas en avant sur la précédente génération. Toutefois, les sièges demeurent le talon d’Achille de la Grand Prix. Si les sièges avant sont de meilleure facture tant en termes de soutien latéral que de maintien, nous sommes encore loin de la concurrence européenne. Pour ce qui des sièges arrière, Pontiac a sûrement conclu que bien peu de gens y prendraient place. Si l’espace accordé est généreux, le confort, par contre, est très sommaire. La forme évasée et le manque de rembourrage rendront les longs voyages difficiles pour le dos. Mais le plus beau gadget est le dispositif de lecture à tête haute. Pontiac a raffiné le système en ajoutant un taux de luminosité variable plus facile à lire le jour et une foule de renseignements complémentaires (votre vitesse de croisière, le poste de radio écouté, un compas, la température extérieure) très faciles à consulter. Et ce système ne dérange aucunement la conduite. Pontiac a même ajouté le mode furtif pour la conduite de nuit. Ce système, semblable à celui de Saab, permet d’éteindre toutes les lumières du tableau de bord et de n’utiliser que le système de lecture à tête haute; on se croirait dans un avion de chasse, vraiment génial. Toute l’information est donnée en anglais, en français et en espagnol.

Mécanique

Sous le capot, les concepteurs ont joué la carte de la tradition et de l’expérience. Le bon vieux V6 de 3,8 litres est toujours au rendez-vous. La version GT se verra octroyer les 200 chevaux de la version de base. Pour ce qui est de la GTP, le compresseur volumétrique extirpera 260 chevaux du même V6, soit 20 chevaux de plus que l’ancienne génération. La seule boîte de vitesses offerte est l’automatique à 4 rapports. Si la fiabilité du moteur est au rendez-vous, GM pourrait faire des efforts pour étouffer les bruits disgracieux qui émanent du compartiment moteur en accélérations fortes. Si Pontiac veut se mesurer à la concurrence japonaise et allemande, il faudra prendre un cours intensif à l’école du raffinement qui fait encore cruellement défaut à la partie mécanique.

Comportement

Mon premier essai s’est déroulé à bord de la version GTP équipée du groupe d’options Comp G. Ce modèle haut de gamme comprend des roues de 17 pouces chaussées de pneus BFGoodrich Comp T/A à haut indice de vitesse et une suspension sport plus ferme. Cela inclut également le système Stabilitrak Plus et une direction à assistance variable baptisée Magnasteer 2; elle contrôle l’assistance directionnelle et latérale pour la conduite dans les chemins en lacets. Le Comp G est également muni d’un changement de rapports au volant baptisé TAP Shift pour (Touch Activated Power); ce système est également offert en option sur la version GT. Il s’agit en fait de deux palettes montées de chaque côté du volant qui permettent de passer les rapports manuellement avec une souplesse étonnante. Pour ce qui est de la puissance, vous ne serez jamais à court. La Grand Prix garde sa trajectoire, et l’effet de couple, qu’on retrouve si souvent sur les puissantes traction, est pratiquement absent. Les 200 chevaux de la GT sont suffisants, même avec un léger manque de puissance à bas régime. La direction à assistance variable Magnasteer 2 est surassistée et ne donne pas suffisamment d’information au conducteur. J’ai préféré la direction de base dans le modèle GT. Dans l’ensemble, je pourrais résumer mon expérience au volant comme satisfaisante, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire pour rejoindre les allemandes et les japonaises de la même catégorie. Disons qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, mais il y a encore beaucoup à faire, surtout au chapitre du raffinement, dont la définition semble être différente pour les Américains.

Conclusion

Pontiac a revampé la Grand Prix sous toutes ses formes avec un plus dans chaque colonne, plus d’espace, plus de puissance, plus de style enveloppé dans un plus grand format. Nous pouvons affirmer que Pontiac, qui prône la passion de conduire, peut se vanter d’avoir au moins un modèle qui répond en partie à ce slogan (nous ne parlerons pas du reste de la gamme). Mais cela étant dit, avec un prix qui frôle les 40 000 $, il y a un excellent choix de véhicules qui offrent la même puissance avec un raffinement de loin supérieur. Pensons à la Nissan Maxima, l’Acura TL type S et l’Infiniti G35. Pour être vraiment concurrentielle, Pontiac devra passer à l’étape suivante, faire table rase et tout refaire à partir d’une ardoise vierge.

Forces

Un style plus épuré

Un moteur fiable

Le confort général à la hausse

Faiblesses

La direction surassistée

Un manque de raffinement

Un freinage qui manque de mordant

Nouveautés

Nouveau modèle

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