Pontiac Grand Prix 2006

Pontiac Grand Prix

Rétrograde

Voiture vedette de la série Nascar, la Pontiac Grand Prix possède son fan-club aux États-Unis et même plusieurs sites internet lui sont dédiés où de nombreux amateurs chantent les louanges de cette grosse berline. C’est vrai que l’amour rend aveugle. En prenant le volant de la GXP cette année, j’ai eu l’impression de reculer de 35 ans à l’époque des « muscle car ». Cette voiture est un parfait exemple d’anachronisme. Son regard moderne cache une conduite rétrograde.

Carrosserie

C’est ici que la Grand Prix marque le plus de points. Pontiac a tout de même eu la présence d’esprit d’épurer les lignes de la voiture lors de sa refonte en 2004 sans éliminer son regard de fauve. La division sport de GM a la réputation de fabriquer des voitures à la personnalité extrovertie et la Grand Prix répond bien à cette définition. Ses voies élargies et la grille menaçante ne tombent pas dans l’ostentatoire. La version GXP avec ses roues de 18 pouces et son échappement spécifique et son aileron pas trop voyant annonce aussi ses couleurs, mais se garde juste une petite gêne qui la rend gracieuse. Bref, la ligne est originale, distinctive et unique, rien à redire.

Habitacle

C’est ici que ça se gâte. On dirait que les concepteurs ont délibérément recréé une libre interprétation des affreux intérieurs des années 70. Rappelez-vous ces sièges mal conçus et offrant autant de supports qu’un banc de parc et ces plastiques minces et sans texture qui garnissait tout l’intérieur, tout y est même le manque d’ergonomie de la position de conduite. Deux petites choses sauvent la mise, le système audio Monsoon en option vaut l’investissement et l’écran tactile qui réunit toute l’information (dans la version GXP) est très bien conçu. Tout n’est pas mauvais, simplement rétrograde, c’est mignon pour la silhouette, mais pas pour la conduite.

Mécanique

En poursuivant sous le thème du rétrograde, nous arrivons au département mécanique qui lui aussi tient lieu de paradoxe. Dans une catégorie de véhicules ou le raffinement mécanique est de mise, Pontiac tient lieu de Parthénon automobile. Le vieux V6 à tige poussoir produit 200 chevaux en version de base et 260 avec suralimentation pour le modèle GTP. La version GXP fait aussi dans le culbuteur avec un V8 5,3 litres et 303 chevaux. Toute cette quincaillerie vétuste est jumelée à une désuète boîte automatique à quatre rapports qui met un peu de temps à se mettre en branle et qui dort à 120 km/h. Nous sommes en 2006, une boîte cinq ou six rapports seraient de mise.

Comportement

Vous avez déjà sûrement aperçu un énorme chien en laisse au bout de laquelle il y a un maître plus petit que la bête. C’est le chien qui contrôle, pas le maître. J’ai eu exactement la même sensation au volant du GXP. L’effet de couple en accélération fait violemment louvoyer la voiture et il y a trop de moteur pour la carrosserie qui ne peut le supporter. Il y a aussi une sensation de flottement dans comme les « muscles cars » des années 70. Sur mauvaise route, la voiture sautille beaucoup et la direction demande beaucoup de supervision, car vous devrez régulièrement corriger la trajectoire. Il me faut tout de même admettre que le son du V8 est accrocheur. Il émet les bonnes intonations et fera vibrer les amateurs de gros chevaux-vapeur.

Conclusion

Il y a sûrement une clientèle pour ce genre de véhicule d’une autre époque. Mais dans les faits nous sommes très loin d’un Dodge Charger HEMI ou de la Chrysler 300 qui sont à l’opposé du Grand Prix. Alors que Chrysler offre une saveur rétro avec une conduite moderne, le Grand Prix offre une ligne moderne avec une conduite rétro, la première solution est de loin plus intéressante.

Forces

Moteur V8 performant

Lignes accrocheuses

Beaucoup d’espace cargo

Faiblesses

Moteur dépassé

Boîte automatique dépassée

Conduire dépassée

Châssis dépassé