Pontiac Grand Prix 2007

Pontiac Grand-Prix

La forme avant le fond

Lorsqu’on veut comprendre les déboires de GM, et savoir pourquoi le géant de Detroit trébuche avec des part de marché qui s’effondrent, aucune démonstration, ni aucun discours, n’est plus éloquent qu’une demi-heure au volant d’une Pontiac Grand-Prix. Cette voiture résume et confirme, à elle seule, tous les préjugés qui courent sur l’incapacité de l’industrie américaine à reprendre le dessus et à concevoir de voitures aptes à répondre aux exigences de la clientèle.

CARROSSERIE

Pour affirmer le caractère sportif et dynamique qu’elle revendique la Grand-Prix arbore une calandre agressive et un profil de coupé. Cela lui confère un style racé mais contraint sérieusement l’accès aux places arrière en raison de la courbure prononcée du pavillon. Le coffre à bagages est, par ailleurs, très volumineux.

HABITACLE

C’est là, véritablement, que la nausée nous prend. Impitoyablement. La pseudo sportivité qu’invoque la marque Pontiac pour justifier son existence prend, ici, le pas sur l’ergonomie et la simple logique. Un délire chaotique de cadrans, de boutons et de buses de ventilation orientables vous accueille à bord. Là, vous remarquez la piètre qualité des plastiques du tableau de bord où chaque pièce semble provenir d’un véhicule différent, tant par sa couleur que par sa texture. Soyez-en assuré, on ne fait pas pire ailleurs, même dans des sous-compacte de moins de $15 000. En plus, le confort n’est pas au rendez-vous, particulièrement aux places arrière où vous serez fort malheureux si vous possédez une tête et des jambes.

MÉCANIQUE

Le moteur de base est le vénérable V6 de 3,8L de 200ch, trouvé dans les catacombes de GM, et qui assure les services essentiels. On peut aussi compter sur une version compressée de ce même moteur qui, dans cette configuration, développe 260ch. Et pour 43ch de plus, on opte pour la version GXP avec son gros V8 de 5,3L. Quelqu’un aurait cependant dû prévenir les ingénieurs de Pontiac qu’installer un V8 de plus de 300ch dans une voiture à traction avant, en position transversale et en porte-à-faux de surcroit, n’était pas exactement une bonne idée. Cette énorme masse de métal, mal localisée, vient détruire tout l’équilibre de la voiture et annihile toute prétention sportive malgré la puissance colossale disponible. Sur cette GXP, on peut passer les rapports de la seule boîte automatique offerte à l’aide de petites palettes situées derrière le volant. Ainsi vous réaliserez rapidement, et avec consternation, que le nombre de rapports se limite à quatre, ce qui est aussi triste qu’anachronique pour une voiture soi-disant sportive.

COMPORTEMENT

De banale berline manquant de raffinement lorsqu’elle est équipée d’un V6, la Grand-Prix devient une pure aberration en version GXP, avec son V8 trop puissant. Il faudrait inventer un nouveau mot pour décrire l’effet de couple monumental qui secoue dangereusement le train avant lors de fortes accélérations. Non seulement cette voiture est-elle mal balancée, mais cet excès de puissance mal contrôlée la fait ruer dans les brancards comme si elle était possédée par un esprit maléfique. L’esprit en question en veut aussi à la santé de votre dos car la suspension, sèche à souhait, ne fait preuve d’aucune souplesse.

CONCLUSION

Mis à part la belle couleur bleu foncé et la sonorité rageuse du V8 de notre véhicule d’essai, il y a bien peu de choses positives à dire sur la Grand-Prix. Cette voiture jette le discrédit sur la gamme Pontiac dans son ensemble, et elle est à des années lumières d’offrir des prestations suffisantes pour affronter les voitures qu’elle prétend concurrencer, que ce soit la Chrysler 300, la Toyota Camry ou, encore la Hyundai Sonata. Quant à son nom, Grand-Prix, il s’agit probablement d’une allusion ironique aux tarifs affichés. En effet, à plus de $37000 la version GXP est probablement le pire achat que l’on puisse faire avec une telle somme.

FORCES

Là, j’ai comme un blanc…

FAIBLESSES

Là, faites-moi pas pomper !