Porsche Cayenne 2005

Porsche Cayenne

Douce, piquante ou très épicé

Porsche commercialise trois versions de son utilitaire sport : V6, S et Turbo. Dans le cas des deux dernières, l’adjectif « sport » prend tout son sens : 450 CV et 0-100 km/h en moins de 6 secondes pour le Turbo, 340 CV et vitesse de pointe de 242 km/h dans le cas du Cayenne S. Porsche a ensuite introduit un modèle se contentant d’un V6 de 250 chevaux, néanmoins capable d’une vitesse maximale de 214 km/h.

Carrosserie

La signature Porsche s’affirme à l’avant : phares couchés et capot encavé rappellent 911 et Boxster. L’arrière reprend la croupe d’une familiale stimulée aux hormones de croissance. Si la 911 a l’air d’une grenouille, le Cayenne tient du crapaud étiré vers le haut. Des gens aiment mais plusieurs haïssent à s’en confesser. Par ailleurs, il faut jouer au détective pour distinguer les trois versions. Par exemple, les étriers de disque sont noir pour le V6, argent pour le S et rouge pour le Turbo. Le plus simple encore reste de lire l’appellation accrochée au centre du hayon…

Habitacle

À l’intérieur, même ressemblance. Tous les habitacles de Cayenne dissimulent six coussins gonflables, un contact à gauche du volant et du cuir partout, lequel peut arborer des coloris surprenants (dont un caramel que les dames en général n’aiment pas). Impossible de reprendre le constructeur sur la qualité des matériaux et la rigueur de leur assemblage.

Mécanique

Le V6 de 3,2 litres n’a rien à voir avec le six à plat de la 911. Il s’agit en fait du VR6 de Volkswagen modifié afin qu’on ne puisse dire qu’il est identique à celui d’une Jetta ou du Touareg (qui prête déjà son châssis au Cayenne). Malgré ses 24 valves, il n’a pas la fougue du V8 de 4,5 L du S, bien que les reprises et les accélérations soient adéquates. Quant au modèle Turbo, son nom n’indique pas qu’il reçoit en réalité l’aide de deux turbos. Nous voilà au volant d’une 911 haute sur pattes! Heureusement, le système de traction intégrale permanente veille au grain. Il répartit 62% du couple à l’arrière et 38% à l’avant. La boîte manuelle est liée à un révolutionnaire système baptisé Porsche Drive-Off Assistant : à l’arrêt dans une pente, il immobilise le véhicule même en retirant le pied du frein. Dès que vous engagez la première vitesse, le frein se relâche automatiquement et en douceur.

Comportement

Les roues sont attachées au châssis de telle façon qu’elles peuvent adopter des positions grotesques si c’est nécessaire pour franchir un obstacle. La suspension pneumatique (option) exploite différents niveaux pour affronter autant la haute vitesse que les gros cailloux : 1 – conditions normales avec garde au sol de 217 mm; 2 – le Cayenne descend de 60 mm pour faciliter le chargement d’objets lourds mais retourne à la normale dès qu’on s’élance; 3 – quand le conducteur atteint 125 km/h, le châssis descend de 27 mm, la suspension se raffermit et la stabilité générale augmente; 4 – lorsque le conducteur atteint 190 km/h (ils sont fous ces Allemands, mais on les aime de même!), le Cayenne chute de 11 autres millimètres pour améliorer encore ses performances dynamiques; 5 – en hors route jusqu’à 80 km/h, le conducteur peut soulever le Cayenne de 26 mm par rapport au niveau de base; 6 – dernier niveau utilisé pour un conduite hors terrain extrême puisqu’il soulève le Cayenne d’un autre 30 mm; cette garde au sol de 273 mm est possible tant que le véhicule n’excède pas 30 km/h.

Conclusion

Les acheteurs de Cayenne agacés par le prix stratosphérique du modèle Turbo se rabattent évidemment sur les versions S et, surtout, V6 puisque ce dernier coûte deux fois moins cher que son grand frère turbocompressé. N’en déplaise aux puristes, Porsche a réussi là un coup de maître qui se décline en autant de versions qu’il y a de comptes en banque.

Forces

À la fois rapide et robuste

Un expert en tout terrain

Un véhicule qui sort de l’ordinaire

Faiblesses

Consommation indécente

Interrupteurs à apprivoiser

Silhouette controversée