L’Annuel de l’automobile 2021
Porsche Macan
Pas moche, le Porsche de poche !
Michel Crépault
Je rêve d’une 911. Je me verrais bien chaque jour m’installer derrière le volant de cette grenouille supersonique qui a acquis avec le temps un statut iconique. Vous êtes également nombreux à évoquer le nom Porsche comme celui d’une divinité. Et puis, par une belle journée sans coronavirus à l’horizon, vous optez pour un Macan. Pourquoi ?
D’abord parce que c’est un utilitaire, ça tombe sous le sens. L’univers entier en pince pour les VUS. Des petits, des moyens, des gros. Le Macan, lui, donne dans le compact. Son empattement et sa longueur sont très semblables à ceux d’un Infiniti QX50.
Mais ce sont ceux d’une Porsche.
Une très bonne idée
Le Macan a un grand frère, le Cayenne. Quelqu’un à Stuttgart a mis la main sur une boule de cristal exceptionnelle. Le futur débordait d’utilitaires. La compagnie, jusque-là dédiée aux sportives basses, s’est mise à assembler un véhicule haut sur pattes. Un sacrilège selon plusieurs, un coup de génie pour les financiers.
Le Cayenne, né en 2003, représente aujourd’hui 33 % des ventes de la marque à l’échelle mondiale. Pas fou, le constructeur lui a refilé un frangin, qui plaît encore plus : 36 % des ventes en 2019 pour le Macan. À eux deux, ces VUS constituent 69 % de la business du constructeur. C’est é-nor-me !
Revenons à l’aspect pratique du Macan. Un hayon, une soute et une banquette aux dossiers rabattables, les ingrédients sont là. Mais la contenance, qui varie de 500 à 1500 litres, s’avère l’une des plus menues du segment. Quant aux trois passagers invités à s’installer à l’arrière, ils ne seront pas fous de joie à l’idée d’y endurer un long trajet. Alors, oui, un utilitaire mais pas le plus convivial du lot.
Pas grave. Cet aspect pratico-pratique du Macan a certes beau influencer son acheteur, deux autres facteurs priment. D’abord, à compter de 56 100 $, il constitue le ticket d’entrée le plus abordable vers un club sélect. Bien sûr, il faut ensuite résister aux options. Hélas, non seulement elles sont nombreuses, mais une poignée au moins sont irrésistibles.
Mais que ne ferait-on pas pour sa Porsche !
L’habitacle est typique avec ses sièges sport qui vissent le corps en place, les interrupteurs couchés de part et d’autre du sélecteur de vitesses, le bel écran vertical qui s’intègre naturellement au tableau de bord, les cadrans de style chronographe et le volant taillé pour le pilotage sérieux. Noir, gris, pas de flafla. Utilitaire, on l’a dit, et presque militaire. Après, on passe à la conduite.
Car c’est une Porsche.
Un fameux quatuor
Le boudin du Macan collabore lestement dans un stationnement bondé et resserre sa guidance quand vitesse et virages augmentent. Le freinage n’hésite jamais et la suspension se montre à la fois confortable et musclée.
Ce sont là les sensations qu’égrène le Macan de base. Son 4-cylindres de 2 litres turbocompressé de 248 chevaux jumelé à une PDK à sept rapports qui gère impeccablement la motricité intégrale convient à la majorité des ours. Mais Porsche se débrouille aussi assez bien merci au chapitre des déclinaisons. Or, passer au Macan S pour goûter aux performances du V6 de 3 litres turbo de 348 chevaux est un plaisir qui vaut les 7500 $ (au minimum) supplémentaires.
Ensuite le GTS (77 100 $) au centre de gravité abaissé et trituré pour les balades incisives grâce à son V6 de 2,9 litres biturbo de 375 chevaux. Enfin la variante Turbo (94 200 $), même 2,9-litres mais 434 étalons. Pour se rapprocher des quatre secondes au 0-100 km/h.
Selon la variante choisie, l’expérience de conduite et l’esthétique varient. Les modes Sport et Sport Plus ne sont pas de la frime. Dès qu’on les requiert d’un petit coup de molette, la personnalité du VUS change. Tout devient plus vif, plus ferme et plus tonitruant. Jouer avec les palettes au volant complète le bonheur. Côté look, c’est la valse des ailerons, prises d’air, teintes fumées, badges, alcantara, surpiqûres, et toujours, toujours des options.
Conclusion
Un utilitaire moyennement pratique mais indubitablement signé Porsche !
Forces
Florilège d’excellents moteurs
Réglages au poil
Détails esthétiques inspirants
Faiblesses
Équipement de série limité
Banquette étriquée
Entretien coûteux