474 000 $
Rolls-Royce Phantom
Tasse-toi, Firmin : à mon tour!
Dès le moment où Bentley et Rolls-Royce ont été séparés comme deux frères siamois, le premier étant adopté par Volkswagen, le second par BMW, cette dernière a commencé à imaginer la Phantom, mise en vente le 1er janvier 2003.
CARROSSERIE : La silhouette de l’énorme bateau sur roues charme ou désole, pas de réactions tièdes. Personne, en tout cas, ne peut nier que le résultat en impose. Monté sur les plus grosses roues de l’industrie (20 po), ce char d’assaut déplace son légendaire radiateur à l’aide d’un châssis Space Frame tout aluminium qui garantit une exceptionnelle rigidité et, malgré tout, une masse limitée à 2 500 kg (l’équivalent de trois Smart…).
HABITACLE : À bord, la première impression en est une de volume et d’opulence. On est frappé par la qualité du cuir et la quantité de bois. Il y en a partout ! De multiples essences sont offertes, percées de cadrans analogiques de vieille facture. Les buses d’aération respectent aussi la tradition en étant rondes et contrôlées par des tirettes au mouvement soyeux. Au plafond sont rivées deux consoles qui ressemblent à des grille-pains.
BMW a choisi de simplifier l’instrumentation. Par exemple, la climatisation, elle aussi noyée dans du bois précieux, se résume à deux mollettes. Et inutile de chercher une lecture de la température. Il faut seulement se demander si on a chaud ou froid…
La sono s’avère pareillement minimaliste, du moins en apparence. De marque Lexicon, elle est en réalité très sophistiquée; des haut-parleurs glissés jusque sous les sièges transforment l’habitacle en salle de concert. Les contrôles des sièges sont cachés dans l’accoudoir central. On en est quitte pour tout régler avant de rouler car, après, leur accès n’est pas simple. L’écran de navigation n’apparaît que lorsque pivote le bloc de bois incorporant l’horloge. Le coffre a gants est étonnant de petitesse. Par contre, il dissimule le bouton qui permet d’abaisser la plus fameuse statuette de l’univers automobile – la Spirit of Ecstasy (ou Flying Lady) – à l’intérieur de la calandre, à l’abri des vandales.
Les portières sont très lourdes. Pour fermer celles du devant, il faut agripper la trappe d’aération aménagée à la base de la double glace. Dans le cas des portes arrière dites « suicide » (elles pivotent vers le coffre), on dispose heureusement d’un bouton pour les refermer électriquement à partir du confort de la banquette.
Bien entendu, l’espace arrière est autant paradisiaque. On peut y croiser les jambes, jouer au tennis… La banquette ne se replie pas et ne comporte nulle trappe à skis, on a seulement envie de s’y prélasser. Ne manque que le champagne, dites-vous? Dans le plancher de la malle arrière, pas si caverneuse que ça, se trouvent deux compartiments et des acheteurs y font aménager un réfrigérateur, un cellier, un coffre-fort… L’imagination n’a que leur chéquier comme limite!
MÉCANIQUE : Un V12 à injection directe a été emprunté à la Série 7. D’une cylindrée de 6,75 litres, il développe 453 chevaux et 75% de son énorme couple est disponible dès 1 000 tr/min. Mais ne cherchez pas de compte-tours. BMW l’a remplacé par un cadran qui quantifie le muscle disponible. La suspension pneumatique assure une assiette nivelée et onctueuse, tandis que l’arsenal habituel des aides électroniques s’assure de garder la Phantom dans le droit chemin, peu importe les gestes du pilote.
COMPORTEMENT : Justement, L’Annuel de l’automobile a eu la chance de participer à des jeux peu orthodoxes pour tester l’agilité, la stabilité et la rapidité du monstre. Des épreuves de slalom, d’accélération en ligne droite et d’évitement soudain m’ont confirmé que la Phantom n’est pas qu’un carrosse pataud. En jouant du mince volant, j’ai fait valser l’auto et racler le bitume aux pneus et, toujours, la Rolls a obéi sans discuter et sans perdre son flegme.
J’ai ensuite quitté la piste d’essai pour m’élancer dans les alentours de Los Angeles, dans un cocktail d’autoroutes à 22 voies, de rues banlieusardes et de chemins sinueux. Après avoir fait subir à la Rolls des tests que la majorité des propriétaires n’infligeront jamais à leur limousine, à moins d’y être contraints ou particulièrement saouls, j’ai pu expérimenter les vertus de l’auto au quotidien : dépasser sur l’autoroute, enfiler les lacets dans la montage, freiner à un feu rouge, etc. Du gâteau, les amis, du gâteau!
CONCLUSION : L’acheteur moyen d’une Rolls-Royce dispose d’une fortune personnelle de 20 millions de dollars. Cette brillante critique de la Phantom les soulagera peut-être de 320 000$ US. Nous compatissons…
FORCES
Une conduite alerte malgré les apparences
Un assemblage à la fois artisanal et technologique
Une automobile unique
FAIBLESSES
Une silhouette qui n’a pas que des fans
Un volume de coffre décevant
L’absence de concessionnaire au Québec
Fiche d'identité
modèle phantom
version(s) unique
roues motrices arrière
portières 4
première génération 2003
génération actuelle 2003
construction goodwood, angleterre
sacs gonflables 6, frontaux, latéraux avant, rideaux latéraux
concurrence bentley arnage, maybach 57/62
Fiche technique
moteurs
v12 6,8 l dact 453 ch à 5350 tr/min
couple 531 lb-pi à 3500 tr/min
transmission automatique à 6 rapports
0-100 km/h 5,9 s
vitesse maximale 240 km/h
consommation au 100 km 16,8 l (octane: 91)
sécurité active freins abs, antipatinage, contrôle de stabilité électronique
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assisté
pneus p265/40r20
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 7200 à 7500 $
40 ans 4500 à 4700 $
60 ans 3600 à 3800 $
collision frontale
collision latérale
ventes du modèle l'an dernier
au québec
au canada
dépréciation (3 ans)
rappels (2001 à 2006) aucun à ce jour
cote de fiabilité
nouveautés en 2007 texte
Dimensions
empattement 3570 mm
longueur 5834 mm
largeur 1990 mm
hauteur 1632 mm
poids 2485 kg
diamètre de braquage 12,6 m
coffre 460 l
réservoir de carburant 100 l
Transport et préparation
4 900 $