Rolls Royce Phantom 2018

Rolls-Royce Phantom 2018 (LOC)

La consécration d’une suprématie de 92 ans

Par Luc-Olivier Chamberland

La Phantom n’est pas qu’une limousine. Elle incarne 92 ans d’histoire. Les plus grands, tels Fred Astaire, John Lennon et Sir Malcom Campbell, l’ont possédée, exhibée et transformée. Pour souligner la huitième génération de la Phantom, Rolls-Royce a choisi de mettre en lumière « The Great Eight Phantoms », qui retrace leur épopée. Comme ses prédécesseurs, la Phantom 2018 tendra un siège aux plus influents et aux plus riches.

Tour du propriétaire (85 %)

Relancée en 2003, la Phantom VII est arrivée avec un design particulier, à la limite de la caricature, que plusieurs ont même trouvé vulgaire. L’audace de cette première Rolls-Royce conçue sous l’égide de BMW a rapidement prouvé qu’il s’agissait de la bonne formule, puisqu’elle s’est imposée immédiatement dans l’univers des millionnaires. Pour 2018, on reconduit l’essentiel de la recette. On récupère l’esprit de 2003 tout en affinant les lignes, qui brillent aujourd’hui par leur élégance. La calandre en panthéon grecque définit l’ensemble de la voiture, tous les traits y trouvent leur source. On applique avec parcimonie des languettes de chrome qui s’étirent sur le capot avant de rejoindre la fenestration. Cette démarcation permet à la carrosserie l’option de ses deux tons. Le profil demeure pratiquement identique à l’ancienne génération tout en assouplissant les angles autrefois parfaitement droits. L’arrière semble étrangement s’inspirer directement de sa principale rivale, la Bentley Mulsanne, plus particulièrement dans la forme des feux. Pour l’instant, la gamme Phantom se décline uniquement en berlines courte et longue. Le coupé et le cabriolet Drophead arriveront au cours des prochaines années.

Vie à bord (80 %)

La vie de château, ça vous dit? Pour Rolls-Royce, la définition du prestige et du luxe n’est pas la même que chez Mercedes-Benz ou même BMW. Ici, on truffe évidemment la voiture de hautes technologies, mais contrairement aux Allemands, on n’en fait pas un spectacle. Au contraire, on cherche toujours à limiter leur présence visuellement. On favorise une expérience sensorielle avec les meilleurs cuirs au monde, des boiseries délicatement travaillées et l’utilisation unique de matériaux véritables. Pour 2018, même si la planche de bord semble en tout point identique à celle de l’ancienne génération, on apporte une nouvelle touche avec une applique métallique au sommet, une sculpture. Comme il se doit, l’acheteur devra prendre une semaine de congé pour découvrir toute la portée des possibilités quant à l’habillage de son aire de vie.

Technique (100 %)

Rolls-Royce affirme haut et fort que la plate-forme utilisée, poétiquement baptisée « Architecture of Luxury », se veut une création à part entière de la marque. Ne grattons pas l’aluminium très longtemps, nous allons découvrir qu’il s’agit d’une évolution poussée issue de la BMW Série 7 de nouvelle génération. Plus rigide de 30 %, cette architecture, affirment les ingénieurs, se répandra à l’ensemble de la gamme, de la Phantom à la Ghost en passant par l’utilitaire Cullinan. Sous le capot, encore une fois, on sent l’odeur de la BMW M760Li. Fabriqué conjointement par les deux entreprises, ce V12 passe nécessairement à 6,75 litres pour Rolls-Royce contre 6,6 chez BMW. La puissance annoncée étonne : BMW obtient 37 chevaux de plus à 600 chevaux contre « seulement » 563 chevaux pour la Phantom. Les deux berlines partagent la même boîte automatique à huit rapports. Malgré une masse oscillant entre 5862 et 5948 livres, elle pourra exécuter le 0-100 km/h en 5,3 ou 5,4 secondes.

Au volant (95 %)

Rolls-Royce réaffirme son concept de « tapis volant magique » pour qualifier son comportement. On arrive avec un nouveau châssis et un programme d’analyse de la route qui permet de détecter jusqu’à 100 km/h les imperfections à venir pour adapter la réactivité des suspensions à air. Toujours dans l’optique de nous isoler du banal monde extérieur, Rolls-Royce pousse le silence à un niveau jamais atteint avec 130 kilos de matériaux insonorisants. On va même proposer des pneus remplis de mousse pour absorber l’écho des bruits de la route à l’intérieur de la chambre à air. Sur le plan de la sécurité, la Phantom intègre toutes les plus récentes technologies et innovations connues dans la famille BMW.

Conclusion (95 %)

Rolls-Royce veut réaffirmer une fois de plus son titre des années 1920 lorsque la Phantom était considérée comme la meilleure voiture au monde. Évidemment, toutes choses sont relatives dans la mesure où l’on doit généralement débourser plus de 500 000 $ pour une Phantom. Transport exclusif des plus fortunés, la Phantom VIII confirme certainement une fois de plus sa suprématie en matière de prestige.

Forces :

1. Prestige sans pareil
2. Confort et luxe
3. Composantes mécaniques

Faiblesses :

1. Design très évolutif
2. Prix indigeste
3. Attente pour le coupé et le cabriolet