SAAB 95 2012

Saab 9-5

Neuf voitures, cinq acheteurs…

Au moment d’écrire ces lignes, soit quelques jours avant d’aller sous presse, il ne s’était pas vendu dix Saab 9-5 au Québec depuis le début de l’année. Que voulez-vous, quand les rumeurs de fermeture et de faillite d’une entreprise se renforcent à chaque jour, rares sont les gens qui sont prêts à débourser plus de 50 000 $ pour un de leurs produits. Le sort de cette nouvelle Saab 9-5 est donc jeté, puisque, à l’heure actuelle, il faudrait presque un miracle pour que Saab redevienne un tant soit peu viable.

Carrosserie

Ceci dit, en dépit des innombrables problèmes financiers de l’entreprise, les ingénieurs ont su développer une voiture tout à fait charmante. Esthétiquement réussie, la 9-5 ne ressemble à rien d’autre et affiche avec grâce son identité à la marque. Pas de doute, il ne s’agit pas d’une Lexus ! Sa partie arrière arrondie ainsi que son crochet de pare-brise angulaire constituent de belles signatures visuelles, mais il faut aussi admettre que la fluidité générale des lignes pourra lui permettre de bien vieillir (si elle le peut…). Ajoutons également que, pour 2012, la gamme 9-5 s’enrichit d’une familiale, elle aussi d’une rare élégance.

Habitacle

Fidèles à leurs habitudes, les stylistes de la marque nous ramènent quelques éléments clés propres aux habitacles des produits Saab. On retrouve donc un dessin de planche de bord très sobre qui vient s’étendre jusqu’à l’accoudoir central ainsi que cette fameuse fonction Black Panel si chère à Saab. Cette dernière permet d’amenuiser l’éclairage de la quasi-totalité des fonctions du tableau de bord, pour plus de sobriété. Même l’interrupteur de clé de contact, traditionnellement positionné dans la console centrale, y est toujours, étant toutefois remplacé par un bouton de démarrage, plus moderne. Cette 9-5 ne peut néanmoins renier qu’elle a été développée sous l’ère GM, puisque, à bord, tous les interrupteurs, les leviers, les éléments électroniques et, même, le volant, proviennent de produits du géant américain.

N’ayez crainte, la 9-5 conserve toutefois beaucoup de sa touche personnelle, ce qui signifie qu’elle continue d’offrir des assises considérées parmi les plus confortables au monde. La qualité de finition est également honorable, et ce, même si certains plastiques noirs gagneraient à être moins fragiles.

Mécanique

Un 4-cylindres Ecotec de 2 litres turbocompressé à injection directe de carburant d’une puissance de 220 chevaux fait d’abord office de moteur d’entrée de gamme. Ce dernier propose des performances honorables et permet d’obtenir, du coup, un rendement énergétique stupéfiant. Pour plus de plaisir, un V6 de 2,8 litres turbocompressé, fort de ses 300 chevaux (un moteur Saab qu’on a d’abord connu dans le Cadillac SRX en 2010-2011), fait équipe avec une boîte de vitesses automatique à 6 rapports et avec la transmission intégrale Haldex. Reconnu mondialement, ce système améliore de façon générale le comportement du véhicule, tout en faisant de la 9-5 une redoutable voiture à quatre saisons.

Comportement

Très confortable, la 9-5 n’est pas une voiture qui offre à son conducteur des sensations de conduite aussi poussées qu’une Audi. Ici, l’équilibre entre le confort et le plaisir de conduire est de mise, si bien que, au quotidien, cette voiture se fait vite apprécier. Bien suspendue et équipée d’un excellent châssis, elle ne pèche que par une direction qui pourrait être un peu moins engourdie. J’ajouterais que l’insonorisation de l’habitacle contribue aussi à la quiétude retrouvée à bord, mais que la sonorité disgracieuse du 4-cylindres vient ternir cette impression de raffinement.

Conclusion

Quand on aime une voiture, on ne se pose ordinairement pas trop de questions et on l’achète avec une certaine tranquillité d’esprit. Malheureusement, même s’il existe mille raisons pour se lier d’affection avec une 9-5, les risques de complication à moyen terme sont très grands. Soyez d’abord assurés que la dépréciation très forte, mais aussi que les techniciens réellement experts pour ce modèle seront très rares, même chez le concessionnaire. Et ça, c’est si concessionnaire il y a. Car au rythme où vont les choses, il se pourrait très bien que cet article soit le dernier de l’histoire de l’Annuel de l’automobile concernant Saab…

Points forts

Esthétique charmante

Sièges très confortables

Confort de roulement

Faible consommation (4-cylindres)

Points faibles

Avenir incertain de la marque

Faible diffusion

Très forte dépréciation

Fiabilité inconnue