Saturn ION 2007

Saturn Ion

Le brouillon

Les critiques vitrioliques proférés l’an dernier à l’endroit de la Ion, par mon collègue Antoine Joubert, n’ont pas eu l’art de plaire à tout le monde, spécialement chez General Motors. Heureusement pour nos lecteurs, nous vivons toujours sous un régime démocratique qui protège la liberté de la presse. N’en déplaise à certains, il est même de notre devoir de mettre en garde des consommateurs, prêts à faire un investissement conséquent, qu’une voiture traine la patte dans sa catégorie. C’était précisément le cas de la Ion l’an dernier, et la situation ne s’est guère améliorée depuis, bien au contraire. Depuis son arrivée sur le marché la Ion souffre d’une conception bâclée et d’un assemblage qui manque de rigueur. D’ailleurs, l’ensemble de la presse automobile nord-américaine apparaît assez unanime sur le sujet.

CARROSSERIE

Malgré sa calandre esquissant un vague sourire, la ligne de la berline Ion est franchement ennuyeuse. La version coupé, dotée de portes arrière inversées, offre un visage plus dynamique et possède des formes plus attrayantes. La Ion est partiellement recouverte de ces «panneaux en polymère» qui furent, jadis, une des marques de commerce de Saturn. Cela peut être pratique si vous prévoyez regretter votre achat au point de lancer toutes sortes d’objets en direction de votre Saturn, mais vous aurez à supporter des interstices assez larges pour s’y prendre les doigts. À l’heure où des tolérances réduites sont un symbole de qualité, la Ion n’est pas avantagée par sa carapace de plastique renforcé.

HABITACLE

Restons polis, pour ne pas attiser la colère des dévots de Saturn, et disons que, malgré quelques retouches datant de l’an dernier, la qualité de l’habitacle est, au mieux, décevante (admirez l’euphémisme !). En plus, on se demande pourquoi les instruments ont élu domicile au beau milieu de la planche de bord, au lieu d’être situés devant le conducteur, là où c’aurait été logique et sécuritaire. Les portes inversées du coupé permettent un accès facile aux places arrière, et la version Red Line a droit à d’authentiques sièges Recaro à l’avant. Malheureusement, les rideaux gonflables latéraux ne sont offerts qu’en option sur les versions Ion-1 et Ion-2.

MÉCANIQUE

Les Ion-1 et Ion-2 sont équipées d’un moteur Ecotec de 2,2L (145ch), alors que la Ion-3 a droit à 200cm³ et 30ch de plus. Quant à la version Redline, plus performante, elle est propulsée par un 2,0L, suralimenté par un compresseur volumétrique muni d’un refroidisseur intermédiaire, et qui développe 205ch.

COMPORTEMENT

Il y a quelques années j’avais testé une Ion sur les pistes d’essais de GM et, dans ces conditions contrôlées, son roulement m’avait paru très doux, agréable et silencieux. Une fois rendu sur nos belles routes québécoises, la réalité est une toute autre : la suspension de notre voiture d’essai, avec seulement quelques milliers de kilomètres au compteur, avait déjà beaucoup de jeu. À la moindre irrégularité du bitume, la voiture émettait les bruits, et les craquements peu rassurants, que l’on associe généralement aux vieux taxis qui ont été malmenés pendant des centaines de milliers de kilomètres. L’assistance électrique inconsistante de la direction n’aide en rien. On a parfois l’impression de conduire une voiture téléguidé.

CONCLUSION

On serait tenté de penser que la Ion est la jumelle des Chevrolet Cobalt et Pontiac Pursuit, puisqu’elles partagent toutes la même architecture mécanique. Mais, ces dernières sont des produits plus homogènes et mieux réussis que la Ion, apparue deux ans avant elles, et qui semble avoir servi de brouillon aux autres compactes de GM. Encore une fois, chez Saturn, on s’indignera probablement de nos critiques. Et les concessionnaires voudront encore vous persuader que la Saturn Ion demeure un bon achat. Il n’en demeure pas moins que cette berline évolue dans un segment ultra compétitif, où l’ensemble de ses rivales offre des prestations nettement supérieures aux siennes.

FORCES

Concessionnaires sympathiques

Choix de versions

Coupé avec portes Quad

Sièges Recaro (Redline)

FAIBLESSES

Comportement routier

Qualité d’assemblage discutable

Intérieur bon marché

Ergonomie déficiente

Confort minimal

NOUVEAUTÉS EN 2007

Le bleu profond remplace le bleu laser