Scion FRS 2016

L’Annuel de l’automobile 2016

Évolution

Scion

FR-S

Pas de demi-mesure

Par Alexandre Crépault

L’industrie de l’automobile multiplie les compromis. C’est aussi une usine à tendances et, actuellement, la mode est aux technologies vertes et à la connectivité, tandis que la passion et les performances sont reléguées à l’arrière-scène. Sauf pour Tetsuya Tada. L’ingénieur en chef de la FR-S l’a conçue en éradiquant les compromis. Son objectif de plaisir au volant repose sur une équation limpide : moteur avant, roues motrices arrière, masse légère, pilotage facile.  

Tour du propriétaire

Lors du partage des tâches entre Toyota et Subaru durant la conception de la FR-S/BRZ, la plus riche a hérité du design. C’est ce qui explique les liens de parenté avec la GT2000 (1967-1970). La ressemblance entre certains éléments, comme le long nez, l’arche des ailes avant et la forme des fenêtres, est flagrante. La FR-S est aussi une voiture basse et compacte. Son architecture mise avant tout sur la centralisation des masses et le meilleur centre de gravité possible. Résultat : 1251 kilos (manuelle) répartis 53/47 entre l’avant et l’arrière et un centre de gravité qui rivalise celui de certaines Ferrari. La FR-S roule sur les moins belles roues de 17 pouces jamais dessinées. Heureusement, ces roues seront probablement la première chose que l’acheteur remplacera. D’ailleurs, le concessionnaire Scion sera ravi de lui vendre divers accessoires, tels un aileron, une suspension sport, etc.

Vie à bord

La cabine de la FR-S est une autre preuve de sa vocation unidimensionnelle. Pas de flafla, juste le nécessaire pour performer. Le tachymètre est placé en position centrale, le levier de vitesse tombe pile dans la paume de la main, le petit volant en cuir de 365 mm ne recèle aucun bouton, les sièges sont très bas et maintiennent le corps en place. Oubliez la banquette arrière, à moins de vouloir torturer l’ami qui vous doit 20 $. Considérez plutôt le fait très intéressant que la banquette arrière, rabattable 50/50, accueille un ensemble de quatre roues et les outils de base utiles à une journée de lapping à la piste. Coïncidence? Détrompez-vous.

Technique

Bien que le 4-cylindres 2 litres à plat soit d’origine Subaru, Toyota aime bien nous rappeler qu’elle a signé le système d’injection directe. La puissance maximale atteint 200 chevaux, mais seulement quand les révolutions grimpent jusqu’à 7000 tr/min. Les 151 lb-pi de couple sont quant à elles disponibles à partir de 6400 tr/min. L’utilisation d’une essence à indice d’octane de 91 ou plus est essentielle pour atteindre les performances promises par Scion. Le moteur est boulonné près du sol, l’une des raisons qui permet au petit coupé de jouir d’un centre de gravité aussi bas. La boîte de vitesses de choix est la manuelle 6 rapports, mais Scion offre l’option d’une automatique dénombrant le même nombre de rapports contrôlés à l’aide de palettes au volant.

Sur la route

Pour vraiment expérimenter une FR-S, il faut l’exploiter sur un circuit fermé. Tant et aussi longtemps qu’on garde les révolutions dans la stratosphère, la voiture accélère bien. La manuelle se tricote du bout des doigts, alors que la direction, malgré une assistance électrique, communique beaucoup d’informations au pilote. Le châssis est extrêmement rigide. La parcelle de roulis ressentie aide à bien comprendre ce qui se passe avec le véhicule. Les pneus d’origine Michelin ne sont certainement pas les plus adhérents, mais ils assurent un bon contrôle en dérapant de façon progressive. De plus, ils ne s’usent pas prématurément.

Parlant de glissade, la FR-S raffole de cette discipline et permet au non-initié d’en faire l’apprentissage. Par contre, le manque de puissance en basses révolutions signifie qu’il faut toujours maintenir son élan.

Si la FR-S est un bijou sur la piste, qu’en est-il sur les chemins publics? Elle n’est pas la plus confortable. Ça s’endure, mais en raison de sa suspension sèche, de sa garde au sol minimale et d’une puissance retranchée tout là-haut, il ne faut pas s’attendre à des miracles.

Conclusion

En créant une voiture sans compromis, Tada-san savait qu’il accouchait d’une voiture qui ne serait pas prisée par la majorité. Qui plus est, parmi les amateurs de sportives capables de s’en payer une, certains préfèrent la facilité des gros moteurs, d’autres se laissent séduire par les cheveux au vent d’une MX-5 ou par la mobilité urbaine d’une Cooper S, sans oublier les délices des Fiesta RS, GTI et Mazdaspeed! Mais la Scion FR-S n’a pas à rougir, loin de là.  

Forces

Conduite pure

Communication entre route et pilote

Centre de gravité bas

Faiblesses

Manque de puissance (dans certains cas)

Des rivales plus polyvalentes

Confort limité au quotidien

-30-