Scion tC 2016

L’Annuel de l’automobile 2016

Évolution

Scion

tC

Dépassée mais enjouée

Par Michel Crépault

Au moment où Scion entame un renouvellement complet de sa gamme, la tC de deuxième génération (la première n’ayant pas foulé le Canada) continue de rouler sa bosse pour 2016. Le modèle n’a que très peu changé depuis son introduction en 2010. Une situation qui risque de nuire au coupé à traction, qui peine déjà à séduire des acheteurs potentiels face à des rivaux directs comme la Honda Civic Coupé et la Kia Forte Koup. À dire vrai, la tC commence à ressembler à un anachronisme…

Tour du propriétaire

Le dernier rafraîchissement remonte à 2014. Scion avait alors mis la tC au goût du jour et souligné une filiation plus évidente avec l’autre coupé sport de la famille, la FR-S. C’est ainsi qu’on avait remanié le capot, les phares, les roues, le toit en verre panoramique et l’embout d’échappement chromé. À l’instar de tous les modèles Scion, la tC est offerte en une seule version. Vous choisissez votre couleur et votre transmission, c’est tout. Enfin, à une exception près : Scion a l’habitude de proposer une variante exclusive de certains modèles qu’elle baptise Release Series. La cuvée 2015 nous avait donné la tC RS 9.0, qui misait sur une longue liste de caractéristiques esthétiques, dont une peinture deux tons orange et noir. Cela dit, avec le petit nombre de tC qui se vend annuellement (382 au Québec en 2014), nul besoin d’une édition spéciale pour assurer son exclusivité sur la route…

Vie à bord

À l’intérieur, les mêmes problèmes qui ont toujours hanté la tC continuent malheureusement d’embêter les occupants. On pense surtout au plastique de qualité douteuse qui tapisse un bon pourcentage de l’habitacle. On note aussi un manque de finesse flagrant dans la présentation des éléments. Par exemple, les gros cadrans de plastique ou les commandes de la climatisation. Mais il n’y a pas que du mauvais dans la cabine de la tC. Ainsi, pour le prix, l’équipement est généreux. Si les sièges ne sont pas les plus confortables, avec un maintien latéral minimaliste, au moins le dégagement pour quatre adultes surprend agréablement pour un coupé, tandis que la grande ouverture du hayon et la flexibilité de la banquette rabattable (60/40) assurent l’aspect pratico-pratique du véhicule.

Technique

Six vitesses, avec deux ou trois pédales, à vous de choisir et profitez-en, c’est votre seule option mécanique. Autrement, la tC continue d’être soutenue par un 4-cylindres 2,5 litres de 179 chevaux à double arbre à cames en tête et 16 soupapes, le même moteur que l’on retrouve dans plusieurs autres produits du constructeur nippon. Un moulin qui, à défaut de performer comme un dragster, est très fiable et affiche une bonne cote de consommation.

Au volant

On doit aborder le comportement de la tC comme une visite au zoo : on observe des animaux dangereux sans être en danger (à moins qu’il ne s’agisse du Parc Jurassique). Ceux qui recherchent une véritable attitude sportive seront mieux servis avec la FR-S. Néanmoins, la tC promet son lot de défoulements. Le son rauque du moteur se faufile jusque dans la cabine, peut-être même un peu trop. La boîte manuelle malaxe des rapports précis. La direction assistée électroniquement s’avère trop légère mais demeure directe. Les freins sont dociles et faciles à moduler. En 2014, le châssis a été renforcé pour rehausser l’aplomb de l’auto. Équipée de suspensions de type MacPherson à l’avant et à double bras triangulaire à l’arrière, nantie aussi de barres stabilisatrices, la tC parvient à limiter le roulis et sait s’ancrer au sol jusqu’à la limite de l’adhérence de ses 18-pouces. Le train avant finit généralement par céder de façon prévisible. Il est aussi plaisant de noter que la tC se comporte mieux que la moyenne en hiver. Elle ne souffre pas de sous-virages excessifs et les transferts de poids sont parfaitement ressentis.

Conclusion

La tC est bel et bien désuète, souffrant d’un manque de raffinement. Mais on peut quand même y dénicher des atouts : fiable, bien équipée, pas trop chère, enrobée d’un look original qui continue à bien vieillir et, cerise sur le sundæ, on n’en voit pas des tonnes sur la route. Enfin, voilà un bon premier véhicule à magasiner sur le marché des occasions.

Forces

Comportement prévisible

Espace cargo

Fiabilité mécanique

Bon rapport équipement-prix

Faiblesses

Déphasée par rapport à la concurrence

Apparence bon marché de l’habitacle

Performances limitées  

-30-