Smart Fortwo 2008

Smart Fortwo 2008

C’est la faute aux Américains!

Sachez que tout ce que vous lirez sur la Smart dans les pages qui suivent ne vise nullement à dénigrer la première génération de cette microvoiture, au contraire : la première Fortwo était sensass, et celle qui la remplace en 2008 s’est simplement améliorée. Le concept reste donc le même et la petite urbaine conserve, heureusement, ses nombreux talents en plus d’autres qui viennent s’ajouter pour 2008. Ceux-ci, eh bien… on les doit aux Américains.

Carrosserie

Je l’avoue, il m’a fallu l’aide du designer Harmut Sinkwitz pour en arriver à discerner les différences entre l’ancienne et la nouvelle Fortwo. L’Allemand de 40 ans, en charge du style de la marque depuis 2000, a pointé les phares avant, désormais mieux intégrés à la carrosserie et incluant le clignotant. Il a aussi montré les feux arrière, qui passent d’une unité nébuleuse à deux balises bien évidentes. Oh, et les poignées de portière sont maintenant à l’horizontale. Surtout, c’est en comparant les deux générations côte à côte qu’on remarque, pour 2008, un design plus organisé, plus harmonieux. « Et plus masculin », précise Sinkwitz. Ces lignes extérieures plus musclées, on les doit à des dimensions augmentées : 200 mm sur la longueur et 43 mm sur la largeur. Rassurez-vous : la Smart n’outrepasse pas les 3 m de long et peut toujours être garée perpendiculairement entre deux gros pare-chocs d’utilitaires. Pour le reste, rien ne change : la bouille sympathique et distinctive, la calandre qui sourit et les panneaux de plastique aux couleurs vives sont toujours au rendez-vous. Une variante décapotable est encore offerte mais, dorénavant, son toit souple se rétracte entièrement de lui-même : plus besoin de s’extirper de la voiture pour enclencher ou désengager le mécanisme. Qui plus est, l’opération s’effectue en moins de 15 secondes, et ce, qu’importe la vitesse inscrite au compteur.

Habitacle

Une première conséquence des dimensions accrues de la nouvelle Fortwo? Le dégagement latéral et à la tête croît de 20 mm pour chacun des deux occupants. Encore plus substantiel, le volume de chargement augmente d’un tiers (maintenant à 340 litres jusqu’au toit). Certes, ceux qui dévalisent les magasins Ikea ne pourront toujours pas ramener tables, chaises et commodes à bord de leur Smart. Cependant, ils trouveront facilement à loger tout l’attirail nécessaire pour une balade de week-end, et plus encore… Tel que mentionné plus tôt, le passage générationnel se devait de satisfaire les exigences et habitudes des nouveaux clients américains. Comme ces derniers ne la bouclent pas toujours, il a fallu repenser le tableau de bord. Dommage. En effet, la nouvelle Fortwo perd son style intérieur tout en formes rondes qui lui était si particulier et doit se contenter d’une planche de bord plus conventionnelle. On se console avec des commandes plus instinctives à localiser et à manier. Et par une insonorisation qui monte définitivement d’un niveau.

Mécanique

Ses plus grands bouleversements, la nouvelle Smart les vit au niveau de sa mécanique. D’abord et surtout, sa transmission passe de six à cinq rapports. La Fortwo 2008 ne débarque au Canada qu’avec un moteur à essence. Nouvelles normes environnementales obligent, on ne retrouve plus de motorisation diesel au catalogue nord-américain. Du moins pour le moment. Des trois moteurs 3 cylindres à essence (1,0 litres) que la nouvelle Smart propose en Europe, seul celui de 71 chevaux nous parvient. Ce n’est pas le moins puissant, mais pas le plus dynamique non plus. Peut-être que la compagnie réserve la version turbo (84 chevaux) pour relancer les affaires d’ici un an ou deux, si nécessaire? La Smart exige du portefeuille au minimum 17 000 $, prix relativement onéreux pour une stricte deux places. Compensation : tous les éléments de sécurité sont de série, à commencer par les freins ABS, l’assistance au freinage d’urgence et le système de stabilité. Autre bonne note : une toute petite consommation en carburant qui se situe sous la barre des 5 litres/100 km. Une Smart encore plus frugale, parce qu’équipée d’un démarreur-générateur optionnel pour l’extinction du moteur aux arrêts, devrait nous arriver d’ici un an. On nous promet alors une réduction de 13 % de la consommation en conduite urbaine.

Comportement

On l’aimait bien, la première Smart. C’est pourquoi on ne faisait pas trop de cas de sa transmission qui nous secouait à la manière d’une chaise berçante. Heureusement, la nouvelle Smart n’a pas pris de chance et a nettement amélioré la chose. Conséquence : les cinq (et non plus six) rapports de la boîte manuelle automatisée Getrag se passent plus rapidement. Qui plus est, l’étagement est bien réparti et permet de conserver un régime suffisant qui n’entrave pas le momentum. À 100 km/h, la boîte est disposée à demeurer en troisième position, voire en quatrième à 120 km/h. Et lorsque l’accélérateur est brusquement enfoncé, la cinquième vitesse n’hésite pas à laisser sa place à la troisième pour plus de vivacité. Une belle polyvalence. Ajoutez un moteur presque deux fois plus puissant (de 40 à 71 chevaux), et vous voilà au volant d’une microvoiture toute légère (750 kg pour le coupé, 790 kg pour le cabriolet) qui n’a plus peur de s’élancer sur l’autoroute. Le 0-100 km/h demande 13,3 secondes : c’est 6,5 secondes plus vite qu’auparavant! Du coup, la nouvelle Smart ne craint plus les dépassements. En montée sur l’autoroute, elle nous a permis d’accélérer – vous avez bien lu : accélérer, en montée! – de 120 km/h à 145 km/h. L’ancienne Smart aurait tout simplement plafonné, et il aurait fallu patienter jusqu’à une dénivellation de la route pour effectuer un dépassement. La suspension remaniée, jumelée à un empattement plus long (de 55 mm) et une voie arrière plus large (de 31 mm), assure à la nouvelle Fortwo un comportement plus neutre, plus sûr. La voiture est bien campée sur ses quatre petites roues (toujours des 15 po), et la direction, plus directe, est complétée par un gros volant qui se prend bien en main. Le rayon de braquage demeure sous la barre des 9 mètres, une vraie blague! Le freinage est convaincant, malgré des tambours à l’arrière, et à condition d’enfoncer fermement la pédale – celle-ci manque de progressivité. La position de conduite surélevée assure aux occupants une excellente vision périphérique. Enfin, petite mais haute silhouette oblige, la Smart continue d’être très sensible au vent – son plus grand défaut, sans doute. Les puissants souffles de dame Nature et ceux produits au passage d’un poids lourd nous forcent encore et toujours à agripper fermement le volant – sinon, c’est le champ.

Conclusion

Toujours mignonne à croquer, avec près du double de puissance derrière les sièges, équipée d’une nouvelle transmission enfin agréable et profitant d’un habitacle encore plus vaste… Comme son designer le dit si bien : la petite urbaine est passée de l’enfance à l’adolescence.

Forces

Toujours facile à stationner

Habitacle plus vaste

Toit qui se rétracte entièrement de lui-même

Plus de puissance – la Smart dépasse en montée!

Une transmission enfin à la hauteur

Très faible consommation d’essence

Sécurité de série

Faiblesses

Tant pis si vous êtes un adepte des meubles Ikea

Tableau de bord de style plus conventionnel

Pas de motorisation diesel… encore

Très sensible aux souffles de dame Nature