Smart Smart Fortwo 2005

Smart ForTwo

Le bœuf est lent… mais la terre est patiente

Pour 2005, dans tout le paysage automobile canadien, nul doute que c’est la Smart qui attirera le plus de regards. Incroyables, les « ho! » et les « ha! » qu’elle provoque sur son passage. Même si la miniature à quatre roues est frugale, ne pensez pas en faire le plein en cinq minutes. Ce sera sans compter tous ceux et celles qui vous poseront mille et une questions. « Est-ce une hybride? » Non, elle est propulsée par un moteur diesel de 40 chevaux. « Qui la fabrique? » Mercedes, mais c’est M. Les Montres Swatch (Nicolas Hayek) qui en a pensé le concept il y a 10 ans. « Combien coûte-elle? » Quelque 16 000$ et plus.

Un conseil d’ami : le jour où vous aurez assez de toutes ces questions, suggérez simplement à ceux qui vous importunent… de se procurer l’Annuel 2005!

CARROSSERIE

Toute petite, la Smart. Elle est moins longue (2,5 mètres) que le Hummer H1 n’est large. En fait, deux Smart peuvent prendre place dans la même case de stationnement.

Inévitablement, lorsqu’on parle de formats si réduits, la question « sécurité » vient en tête. C’est pourquoi le constructeur assure que la cage de sécurité « Tridion », faite d’acier renforcé, respecte les normes les plus élevées énoncées pour la catégorie des « mini-voitures ». J’avoue ne pas souhaiter avoir à tester la chose contre un mastodonte d’utilitaire, même si coussins et rideaux gonflables sont de série.

Les panneaux de polycarbonate qui ornent les flancs de la lilliputienne sont non seulement à l’épreuve de la rouille et des chocs légers, ils sont également interchangeables. Parfait pour ceux et celles qui souhaitent changer de couleur, plutôt que de véhicule!

Deux versions de la Smart cdi sont en vente chez les concessionnaires Mercedes canadiens depuis septembre dernier : la ForTwo (littéralement « Pour deux ») en coupé et en cabriolet. Trois niveaux d’équipements sont offerts : Pure, Pulse et Passion. À peine 800 unités seront livrées au Canada pour la présente année-modèle et il semble que déjà, tous les exemplaires aient été réservés. Souhaitons que le constructeur réussira à en faire venir davantage d’Europe. En effet, un grand succès fera peut-être en sorte que la Smart s’amènera au Canada dans ses versions « Roadster » et « ForFour » (« Pour quatre »).

Rappelons que pour l’heure, les Etats-Unis boudent la ForTwo. La compagnie Smart n’ignore pas nos voisins du Sud pour autant, puisqu’elle leur prépare son « ForMore », sorte d’utilitaire qui sera assemblé au Brésil et distribué tant chez eux que chez nous à compter de 2006.

HABITACLE

Surprenant, l’espace intérieur réservé aux deux passagers de la Smart. Pour un peu, et on en a plus que dans une berline conventionnelle. La position assise y est d’ailleurs plus élevée, ce qui donne une impression à la fois d’espace et de sécurité. Même les grands de plus de six pieds se sentent à l’aise à bord.

Personnellement, je préfère les sièges capitonnés de cuir, qui peuvent être chauffants et qui sont plus confortables que les sièges en tissu – ces derniers sont fermes et vous trouverez que pour les longues distances, ils manquent passablement de rembourrage.

Le design de l’habitacle est aussi étrange que le sont les lignes extérieures de la Smart. Les cadrans ronds posés au centre de la console tournent sur eux-mêmes et les commandes sont loin d’être conventionnelles – je vous mets au défi de trouver le petit bouton qui permet de passer du nombre de kilomètres parcourus à l’affichage de la température extérieure…

Côté chargement, une autre surprise : les bagages pour un week-end de congé parviennent aisément à se glisser derrière les deux sièges. En fait, avec 260 litres de cargo (jusqu’au toit), la Smart offre autant, sinon davantage que bon nombre de voitures décapotables.

La version « coupé » peut être livrée avec un toit panoramique fixe. Mais mon cœur penche définitivement pour la version cabriolet, avec son toit qui s’abaisse en deux positions. Un petit coup de télécommande pour que la toile se replie vers l’arrière, un autre petit coup pour qu’elle vienne se poser sur le demi hayon, et le tour est joué.

MÉCANIQUE

C’est un moteur trois cylindres turbo diesel à injection directe qui entraîne la Smart. Ne cherchez pas le groupe propulseur sous le capot, il se cache derrière les sièges, sous le court plancher du cargo. Qu’une seule boîte au catalogue, la séquentielle à six rapports. Elle peut se piloter en mode « automatique » ou à passage manuel – les commandes vont jusqu’à monter au volant. Ce dernier mode réussit bien au petit moteur. Attention : la boîte ne dispose pas de mode « park ». C’est donc dire qu’au repos, la voiture demande – que dis-je, exige le frein à main. En conduite, un délai de grâce de quelques secondes vous assure un démarrage sans recul, même en montée.

Ce n’est pas parce qu’elle est petite qu’elle n’offre pas une technologie de pointe. La Smart est livrée, de série, avec les freins ABS (disques à l’avant, tambours à l’arrière), l’assistance au freinage, la répartition électronique de freinage et le programme de stabilité (ESP) de Mercedes. J’estime que ces gadgets sont essentiels à celle qui se fait si légère (740 kilos!) et qui dispose d’un si petit empattement.

COMPORTEMENT ROUTIER

Qu’on se le dise tout de suite, la Smart ne vous aidera pas à battre votre dernier record de vitesse. À son bord, le 0-100 km/h s’effectue… en 20 longues secondes.

Si, une fois lancée, la voiture roule allègrement à 125 km/h sur l’autoroute (sa vitesse est limitée à 135 km/h), elle est lente à atteindre un tel rythme de croisière. Il faut donc user de stratégie en la pilotant à travers la circulation. Il faut surtout comprendre que la boîte de vitesse(S?) ne réagit pas au quart de tour et que chaque changement de rapport s’accompagne d’un moyen temps mort.

Heureusement, l’édition canadienne abolit le très prononcé mouvement de « chaise berçante » qui affecte la transmission de l’édition européenne. De même, la suspension des modèles canadiens devance celle des modèles européens, en ce sens qu’elle pardonne beaucoup mieux à nos routes défoncées. Malgré tout, on est loin du Grand Marquis de Mon’Oncle, mais c’est le prix à payer pour une petite voiture qui se glisse à peu près dans n’importe où. La direction est plus souple que les Smart européennes, avec pour conséquence qu’il faut corriger sur la route, mais ce qu’on apprécie la chose dans les stationnements!

Petites nouvelles pour ceux et celles qui n’envisagent la voiture que comme moyen de transport urbain : j’habite les Laurentides et la Smart m’a conduite sans problème à travers monts et vallées, routes et autoroutes. Et ce, pour à peine quelques dollars en carburant. Que c’est agréable de faire le plein et de ne débourser que 14$!

CONCLUSION

C’est drôle, il est de ces voitures qui, même si leur comportement routier n’est pas exemplaire, vous charment indubitablement. C’est le cas de la Smart. Parce qu’elle offre différence et impertinence, non seulement dans sa conduite, mais aussi dans son style, sa mécanique et ses dimensions, la miniature fait la conquête de bien des cœurs – à commencer par le mien.

Ceci dit, j’attends maintenant l’hiver pour en faire l’essai dans des conditions moins heureuses. Comment se comportera la Smart entre deux bordées de neige? Ses bouches rondes situées aux extrémités de la console seront-elles suffisantes pour chauffer l’habitacle? C’est une histoire à suivre! 

Forces :

Style irrévérencieux – on craque, assurément!

Petites dimensions « passe-partout »

La Mercedes la moins chère du marché!

Faible, faible, faible consommation d’essence…

Vive la version cabriolet

En vente au Canada, mais pas aux Etats-Unis…

Faiblesses :

Faut-il vraiment en dire du mal?

Nouveautés 2005 : nouveau modèle