Subaru B9 Tribeca 2006

Subaru B9 Tribeca

Penchant urbain

Les propriétaires de Subaru sont parmi les clients les plus loyaux de l’industrie automobile, mais au-delà de la fidélité, il y a la disponibilité. Subaru affirme que 14,6 % des clients quittaient la compagnie pour acheter un véhicule plus grand qui n’était pas jusqu’ici livrable chez Subaru. Ces clients qui allaient voit ailleurs achetaient principalement des Toyota Highlander, des Nissan Murano et des Volvo XC90. Donc pour combler cette part de marché, Subaru nous présente cette année la B9 Tribeca. Subaru affirme que le BMW X5 a servi d’inspiration pour la conduite et que l’Acura MDX a été retenu pour son côté confortable et pratique.

Carrosserie

Le nom Tribeca provient de l’arrondissement de la ville de New York popularisé par Robert De Niro «TRIangle BElow CAnal Street». Pour ce qui est du B9 il est tiré du concept du B9 Scrambler présenté au salon de Tokyo de 2003. Le plus gros changement est la calandre qui ressemble à un mélange d’Alfa Romeo et de BMW. Subaru affirme que cette nouvelle grille (que l’on risque malheureusement de voir sur d’autres modèles) évoque les racines aéronautiques de la compagnie. En effet, elle représente les ailes et le fuselage d’un avion. Voilà pour l’explication officielle, en ce qui concerne le résultat, il me laisse sur mon appétit. Pour ce qui est du reste du véhicule, il est basé sur la plateforme du outback avec un empattement allongé de 7,5 cm pour accueillir une troisième rangée de sièges. Si la longueur totale surpasse l’outback de seulement 3 cm, la largeur elle jouit de 10 cm de plus, un espace supplémentaire appréciable pour les passagers. Il faut aussi mentionner le toit plus élevé qui procure une plus forte impression de «camion». Au final, une ligne sobre avec un nez qui va demander un certain temps d’adaptation.

Habitacle

De l’intérieur, la Tribeca n’est pas seulement le plus grand véhicule passager jamais construit par Subaru, c’est aussi et surtout le plus luxueux. J’ai eu l’occasion de conduire un modèle 5 et 7 passagers et les deux modèles m’ont impressionné par le fini haut de gamme (spécialement avec le cuir) et l’assemblage sans faille. De plus, le dessin du tableau de bord de facture moderne incorpore des touches métalliques, un écran central de 7 pouces qui réunissent une foule d’information pour ceux qui choisiront le système de navigation offert en option. Concurrence oblige, les futurs propriétaires pourront aussi se prémunir d’un système de divertissement DVD pour les passagers de la deuxième et troisième rangée. Les occupants de la deuxième rangée peuvent prendre leur aise, car les sièges se reculent de 20 cm. Pour ce qui est de la troisième banquette (offerte en option) seuls les enfants y ont accès, le peu d’espace rendant l’accès quasi impossible pour les adultes. Au Canada, les consommateurs pourront choisir parmi cinq modèles. Un modèle de base cinq passagers, une version Limited du 5 passagers et trois modèles de 7 passagers (base, Limited et Limited avec DVD et système de navigation). Tous les modèles 7 passagers sont équipés de sièges chauffants à l’avant et d’un compartiment réfrigéré à l’arrière.

Mécanique

Tirant son énergie du même moteur six cylindres à plat que l’Outback, le Tribeca offre 250 chevaux et 219 livres pieds de couple. Une transmission automatique à cinq rapports est la seule boîte disponible. Le B9 n’a pas été conçu avec la puissance en tête. Son moteur souple souffre d’une certaine inertie au départ, mais parvient quand même à boucler les 100 km/h en un peu plus de 8,5 secondes à vide. En vitesse de croisière, il se montre prompt et coopératif avec un caractère raffiné. En terme de puissance et de réponse moteur, le Tribeca se compare bien avec les utilitaires six cylindres comme le Volvo XC90, le Touareg V6. Toutefois contrairement à plusieurs de ses compétiteurs qui offrent un V8, les clients de Subaru devront faire avec le six cylindres à plat, mais selon moi, ce moteur suffit amplement à la tâche.

Comportement

Nous pourrions définir la conduite d’agile et confortable en gardant en tête que nous sommes à bord d’un véhicule utilitaire et non d’une Porsche. Cette bonne forme physique sur la route est redevable à une suspension arrière redessinée, un châssis d’une grande rigidité et la désormais célèbre transmission intégrale toujours aussi efficace. Nous sommes loin de la mollesse génétique de l’Outback qui perd pied à la moindre courbe. Subaru a pris soin de repenser la géométrie de la suspension arrière multibras et s’est fixer comme objectif (selon l’aveu même des ingénieurs sur place au lancement à San Francisco) une tenue de route comparable à un BMW X5,. Malgré une garde au sol relativement élevée de 213 mm, Subaru a réussi à placer le centre de gravité 3,5 cm plus bas que la moyenne des véhicules dans cette catégorie, procurant un meilleur aplomb peu importe les circonstances. Sur la route, le B9 n’a pas peur d’attaquer une courbe de manière agressive quand la situation le demande, et ce sans perdre pied. Si les 1885 kg donnent un peu de fil à retordre pour les départs arrêtés, une fois lancés, les dépassements et les reprises se comparent avantageusement aux autres véhicules concurrents. Tout ce qui manque à cette B9 pour rejoindre un BMW 3,0 litres au chapitre de la conduite c’est une meilleure communion avec la route (la direction est un brin légère) et un peu plus de oumph… au moment de mettre le moteur en marche. Il faut aussi saluer au passage l’excellent travail de la traction intégrale et de la distribution variable du couple. Le VTD (variable Torque Distribution) permet de faire varier automatiquement la puissance aux roues avant et arrière. Cela se traduit par une tenue de route supérieure et très sécuritaire.

Conclusion

Maintenant, la question à 100 000 $ dollars. Est-ce que Subaru va réussir à faire une percée sur le marché avec le B9 Tribeca. Disons d’abord que les chiffres de vente sont réalistes. Subaru s’est fixé un objectif de 1 000 ventes pour le Canada dans les six premiers mois sur le marché. Toutefois, avec un prix de base de 42 000 $ et une version tout équipée à 52 495 $, les ventes demeureront discrètes. Il faudra aussi un certain temps et beaucoup d’effort de Subaru pour convaincre la population de faire un détour chez le concessionnaire le plus près, car cette catégorie de véhicules compte déjà plusieurs joueurs bien connus. Ma première impression me laisse songeur, je n’ai rien trouvé dans ce véhicule qui m’attire suffisamment pour en faire l’achat. Subaru espère, comme tous les autres constructeurs conquérir de nouveaux clients avec la B9 Tribeca. Malheureusement, je crois que tout comme dans Astérix, il n’y aura qu’une petite bande d’irréductibles amateurs qui possèdent déjà une Subaru (et savent l’apprécier) qui se tournera vers la B9 Tribeca.

Forces

Assemblage et finition sans faille

Excellente tenue de route

Caisse rigide

Faiblesses

Ligne quelconque

3^e banquette symbolique

Direction un peu légère