Subaru BRZ 2014

Subaru BRZ

Pure et abordable sportivité

Toyota et Subaru ont conclu un heureux partenariat qui a donné naissance à des jumeaux. Allez lire plus loin le compte-rendu de la FR-S logé à l’enseigne Scion. Ici, faites plutôt connaissance avec la BRZ, la « Boxer Rear-wheel drive Zenith » qui m’a plaqué un sourire niais sur le visage durant tout mon essai, à une exception près.

Carrosserie

Les lignes de la BRZ sont à la fois simples et évocatrices. Elles transmettent immédiatement le message d’une automobile conçue pour la vitesse et la maniabilité mais sans pêcher par extravagance. Elle mériterait un rôle dans le film Cars de Pixar tant de sa silhouette bien tournée émane un courant de sympathie. Dans un stationnement, elle paraît menue. Son nez imite celui d’un oiseau prédateur, comme il sied à une sportive, et l’arrière n’est pas en reste avec ses feux qui nous narguent au fur et à mesure qu’ils s’éloignent. Une croupe moqueuse, trouée par deux tuyaux d’échappement et festonnée de crêtes qui dissipent les turbulences éoliennes.

Habitacle

C’est quand la dernière fois que vous avez empoigné un volant sans boutons ? Même les voitures bon marché en tapissent leur boudin. Pas la BRZ. Ce volant, fort agréable, ne sert qu’à une chose : conduire ! Par ailleurs, les quelques interrupteurs et cadrans sont d’un conservatisme assumé. Navrant, diront certains. Rafraîchissant, dis-je. En fait, la planche de bord est nue sauf pour cet écran central où sévit la seule erreur de ce coupé autrement admirable : la chaîne audio ! Constellé de boutons ridiculement petits, illisibles et impossibles à utiliser quand on conduit. Il s’agit peut-être d’un autre truc pour obliger le pilote à se concentrer sur la route, mais, vraiment, c’est une * ?$%@&# de sono ! À part ça, les baquets avant sont seyants, et la banquette sert surtout aux bagages qui ne peuvent trouver refuge dans un coffre bas, mais qui gagne en profondeur en abaissant le dossier d’un seul morceau.

Mécanique

Subaru a prêté sa science des moteurs à plat pour développer le 4-cylindres de 2 litres, tandis que Toyota s’est chargée de l’injection directe de carburant. Les 200 chevaux qui en résultent sont gérés au choix par une boîte de vitesses manuelle ou une automatique avec leviers de sélection au volant, les deux à 6 rapports. Le fait que la mécanique se passe de turbo laisse présager une future version suralimentée digne des WRX et STi déjà célèbres. Avec ses roues motrices arrière, la BRZ rompt aussi avec la tradition de la transmission intégrale dont chaque Subaru s’enorgueillit habituellement. Toutefois, ici encore, nous ne perdons peut-être rien à patienter un peu…

Comportement

On le comprend en découvrant l’habitacle archi simple, l’objectif ici est de piloter. Et la BRZ s’y prête merveilleusement ! La sonorité du moteur est omniprésente dans la cabine, accompagnant chaque montée en régime, rythmant les 6 rapports qu’on tricote avec délice. La suspension est sévère et ne pardonne rien dès que la chaussée se crevasse. Le centre de gravité bas du moteur à plat fusionne avec la faible hauteur du véhicule de sorte qu’on négocie les virages comme si le petit coupé était attaché par une corde à un pieu. La direction est précise et directe. L’ensemble transmet une jouissance rugueuse qui fait qu’on pardonne (presque) à la chaîne audio d’être si peu conviviale. On lui ferme le clapet et on se concentre sur la vitesse, les manœuvres, le fun ! Et le plus excitant dans tout cela : sans trop risquer de contraventions. En effet, la BRZ contente son propriétaire sans que ce dernier ressente le besoin de la pousser hors des limites de la loi. La propulsion, l’aplomb, le chant du moteur, les secousses, le freinage sec, tout cela s’expérimente à vitesse parfaitement légale. Le 0 à 100 km/h en quelque 7 secondes avec la version manuelle (une seconde de plus avec l’automatique) n’impressionne personne, mais la BRZ trouve continuellement d’autres façons de nous combler pour peu que la passion de conduire nous émeuve encore.

Conclusion

J’ignore si Subaru aurait pu signer pareil véhicule énergique sans la collaboration de Toyota (qui s’allie maintenant avec BMW pour concevoir un autre bolide). Mais ces deux constructeurs ont placé dans la BRZ (et la FR-S) le meilleur d’eux-mêmes, et le gagnant se trouve à être le conducteur qui tient mordicus aux plaisirs simples, directs et abordables de la conduite automobile.

Forces

Petit bolide conçu avec intelligence

Boîte manuelle stimulante

Silhouette séduisante

Plaisir à l’état pur à chaque coup de volant

Faiblesses

Banquette à peu près inutile

Visibilité arrière aléatoire

Espaces de rangement insuffisants

Sono dotée de la pire ergonomie au monde, non, de la galaxie !