Subaru Crosstrek 2017

AUTEUR: Luc Gagné

SUJET : Subaru Crosstrek

TITRE

Le meilleur de deux mondes

INTRO

Grâce à ses habiles créateurs de publicité, le monde de l’automobile a réduit le sens du mot hybride à un usage unique : la désignation des motorisations mixtes essence/électrique. La langue française, moins obtuse, fournit d’autres usages à cet adjectif et la Subaru Crosstrek l’illustre bien, puisqu’elle est aussi le fruit d’une hybridation. En combinant les qualités d’une auto compacte à hayon à celles d’un utilitaire plus robuste, son constructeur propose le meilleur de deux mondes.

CARROSSERIE

La Crosstrek s’oppose aux petits utilitaires que sont les HR-V, Trax, CX-3, Renegade et autres du genre. Cela ne l’empêche pas de partager l’architecture d’une auto, la Subaru Impreza à hayon (version 2016), avec une différence cruciale : sa garde au sol presque deux fois plus élevée (220 mm contre 145), qui lui permet de s’attaquer à des obstacles infranchissables pour une Impreza. Pour suggérer un côté ludique, le constructeur a paré la Crosstrek de boucliers avant et arrière plus massifs, de roues de 17 po en alliage partiellement noir et de bas de caisse noirs qui, en habillant aussi les arches de roues, leur donne une allure plus évasée.

HABITACLE

L’aménagement intérieur rappelle aussi celui de l’Impreza avec un tableau de bord quasi identique réunissant, au centre, un petit écran près du pare-brise pour l’ordinateur de bord, un écran tactile de 6,2 ou 7 po au centre pour le système d’infodivertissement et, plus bas, trois molettes rotatives faciles à utiliser pour la ventilation et le chauffage. Cet habitacle accueille confortablement quatre adultes dans un environnement bien éclairé grâce à une surface vitrée généreuse, chose peu commune dans l’industrie. Il est rehaussé de garnitures à surpiqûres orange et le volant, inclinable et télescopique, dispose de commandes pratiques pour la chaîne audio et la téléphonie. Les sièges baquets sont moulants à souhait et la banquette arrière a des dossiers rabattables asymétriques permettant de moduler le volume du coffre. Le volume de ce dernier est proche de celui d’un HR-V, champion incontesté en la matière dans cette catégorie. Les sièges chauffants, le rideau cache-bagage rétractable et la caméra arrière sont de série.

MÉCANIQUE

La Crosstrek partage le 4-cylindres « Boxer » de 2,0 L de l’Impreza 2016. Un groupe motopropulseur hybride (essence/électrique) figure également au catalogue. Réservé à une version haut de gamme coûteuse et vendue au compte-gouttes, il combine une variante du moteur de 2,0 L à un moteur électrique de 9,9 kW alimenté par une batterie au nickel-métal-hydrure de 0,6 kWh. Légèrement plus puissant, il permettrait de réduire la consommation de carburant d’environ 10 % par rapport à une Crosstrek ordinaire à boîte automatique. Car toutes les versions, sauf l’hybride, sont livrées avec une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports avec dispositif antirecul. Cependant, environ 85 % des acheteurs optent, contre un supplément, pour la boîte de vitesses automatique Lineartronic à variation continue. Un choix doublement logique puisque, d’une part, elle contribue à réduire la consommation de manière substantielle comparativement à la boîte manuelle qui, d’autre part, n’offre pas un maniement très agréable. Rappelons, enfin, que cette voiture a une transmission intégrale en prise constante.

COMPORTEMENT

Cette Subaru a une direction précise, qui n’est pas surassistée, et les réglages de sa suspension procurent un compromis intéressant entre fermeté et souplesse, sans induire de roulis excessif. De plus, malgré la garde au sol élevée, on accède à l’habitacle sans difficulté grâce au seuil de porte plutôt bas. La Crosstrek n’est pas une bombe, c’est vrai, mais ce constat gêne sans doute peu l’acheteur typique, qui priorise un véhicule polyvalent et éconergétique. Cela explique qu’une majorité d’entre eux optent pour la boîte automatique, qui demeure la plus efficace en son genre. Son module de contrôle électronique simule même des changements de rapports pour rassurer ces automobilistes qui ont un besoin viscéral d’entendre cette référence auditive en conduisant. Qui plus est, son mode manuel permet d’exploiter le frein moteur au moment opportun grâce à des palettes fixées au volant (de série).

CONCLUSION

La Crosstrek doit son succès à une conception réussie de passe-partout pratique et à sa transmission intégrale efficace. Une dotation intéressante, un comportement routier agréable, un intérieur spacieux et polyvalent et une consommation raisonnable constituent également des plus-values indéniables. Les prix des différentes versions peuvent cependant paraître moins attrayants que ceux des produits concurrents. Mais lorsqu’on équipe ces rivaux de façon comparable, comme par magie les prix le deviennent également.

FORCES

– Rouage intégral efficace

– Rendement éconergétique (automatique)

– Intérieur polyvalent

FAIBLESSES

– Boîte de vitesses manuelle peu raffinée

– Insonorisation de l’habitacle perfectible

– Seuil gênant du coffre

-30-