Subaru Legacy 2018

Subaru Legacy

Surtout, ne rien bousculer

Charles René

La Subaru Legacy personnifie en quelque sorte l’évolution de Subaru au courant de la dernière décennie. Constructeur marginal qui soignait une image empreinte d’un certain anticonformisme auprès d’une clientèle dynamique, il a élargi son auditoire. Force est d’admettre que l’exercice, probablement orienté avec l’aide de Toyota, un important actionnaire, a porté ses fruits au chapitre des ventes. Il a aussi un peu édulcoré le caractère de la marque.

Tour du propriétaire (70 %)

Il n’y a pas à dire, les designers qui ont travaillé sur cette Legacy ont retenu leur élan créatif. Se plaçant dans une position confortable à mi-chemin entre la beauté et la laideur, la berline laisse de glace, ne révolutionnant rien à proprement parler. Cette prudence, on la doit à son mandat axé sur l’Amérique du Nord. Légèrement redessinée pour l’année modèle 2018 dans le cadre d’une mise à jour de mi-cycle, elle conserve les caractéristiques d’une intermédiaire classique avec des porte-à-faux assez longs pour maximiser le volume utilisé. Les phares avant assez costauds et la calandre en hexagone donnent l’impression qu’elle veut flirter avec le monde des VUS, ce qui n’est pas faux avec sa transmission intégrale et sa proche parenté avec la Subaru Outback. Soulignons par ailleurs l’accent mis sur la visibilité grâce à la bonne surface vitrée. Bien malin celui qui remarquera les pare-chocs avant et arrière retouchés.

Vie à bord (80 %)

À bord, c’est la même histoire. Étalant des teintes foncées se mariant avec des moulures imitant tantôt le bois, tantôt l’aluminium brossé ou la fibre de carbone, la planche de bord mise sur la fonctionnalité. Les commandes sont à portée de main et les pièces, bien assemblées et solides en apparence. Loin d’être une petite berline, la Legacy fait le plein d’espace, chose qui lui permet d’en faire une solution de rechange à bien des VUS compacts. On monte facilement à bord autant à l’avant qu’à l’arrière, une observation qui ne s’applique pas toujours aux intermédiaires. Pour 2018, Subaru a également révisé l’offre sur le plan technologique avec la dernière génération plus conviviale du système Starlink, qui intègre les applications Apple CarPlay et Android Auto sans coût supplémentaire.

Technique (75 %)

Dans l’attente de l’arrivée d’une nouvelle génération de moteurs turbocompressés chez Subaru, la Legacy a deux mécaniques inchangées à sa disposition, un éventail limité sans option hybride ou hybride rechargeable. En entrée, l’acheteur se voit offrir un 4-cylindres de 2,5 litres toujours en configuration à plat, l’option la plus pertinente compte tenu de la personnalité réservée de cette Legacy. Avec ses 175 chevaux, il livre une prestation générique et un peu grognonne lorsqu’il est sollicité. Il est en outre équipé d’un système antipollution limitant les émissions polluantes à des niveaux très bas (PZEV). La boîte CVT qui le seconde l’appuie de belle façon en simulant de temps à autre les changements de rapports. Le 6-cylindres à plat de 3,6 litres (256 chevaux) peut quant à lui séduire avec sa puissance, mais dans les faits, son rendement en accélération et à la pompe est décevant.

Au volant (75 %)

La Legacy est le prototype de la voiture familiale. Son châssis a donc été fignolé en ligne directe avec ce mandat. La légèreté de la direction est donc manifeste, tout comme son isolement du train avant. Elle se fait tout de même assez précise. Côté suspension, l’accent a également été mis sur l’absorption des bosses, chose que la Legacy fait passablement bien. Oubliez cependant les excès d’enthousiasme, la berline fera sentir son inconfort avec un roulis qui demeure tout de même assez bien maîtrisé. Son atout majeur consiste dans sa transmission intégrale à prise constante comprise de série dans la liste d’équipements. Un avantage concurrentiel qu’on retrouve chez les intermédiaires uniquement du côté de Ford avec sa Fusion, qui l’offre en option.

Conclusion (75 %)

La Subaru Legacy demeure une option pertinente au sein des intermédiaires. N’empêche toutefois qu’on n’achète pas cette intermédiaire dans l’optique de bénéficier d’une voiture qui offre un agrément de conduite très achevé. La Mazda6, la Honda Accord et la Ford Fusion sont beaucoup plus convaincantes à ce chapitre. La Legacy est plutôt un produit qu’on se procure dans une démarche pragmatique. Sur ça, elle fait passablement bien malgré le poids des années qui se fait sentir, surtout sous son capot.

Forces

– Transmission intégrale de série

– Bonne visibilité

– Espace intérieur abondant

Faiblesses

– Éventail de motorisations limité

– Agrément de conduite mitigé

– Design banal

Feu vert