Subaru Outback 2011

Subaru Outback

Pour aventuriers assagis

Les projecteurs sont plus que jamais braqués sur l’Outback depuis que Subaru a rayé la familiale de la gamme Legacy. Et encore, il ne s’agit point d’une familiale au sens traditionnel du terme. Parlons plutôt d’un hybride entre l’ancienne station-wagon et l’utilitaire. Ah bon, tu veux dire un multisegment. Bingo !

Carrosserie En choisissant le nom qui évoque un désert australien, Subaru a immédiatement dévoilé son jeu : l’Outback viserait les amateurs de grand air, les aventuriers. Quinze ans plus tard, pour sa 4^e génération, l’Outback cible encore la même clientèle mais élargie, exactement comme les mensurations de l’auto… et de ses proprios ! À l’instar de la Legacy, qui a pris des centimètres dans toutes les directions, l’Outback a fait de même (sauf en longueur, bien que l’empattement ait gonflé) afin de concéder plus de confort aux passagers de la banquette arrière et plus de logement à leurs bagages. Les stylistes ont aussi mis de côté leurs excentricités usuelles pour nous offrir une coque certes plus rangée mais plus harmonieuse. La garde au sol élevée et le bouclier avant qui se prolongent sur les bas de caisse font perdurer l’image d’un véhicule prêt à se salir.

Habitacle On s’est à peu près contenté de déménager le tableau de bord de la Legacy. Même l’Outback de base s’amène bien équipée : Bluetooth, ingénieuse galerie de toit, régulateur de vitesse, colonne de direction télescopique/inclinable et (enfin !) rétroviseurs qui se plient advenant un choc. Le fait d’avoir rendu amovible la direction et les miroirs prouve que Fuji Heavy Industries écoute le bon peuple quand il se plaint. Par contre, Subaru semble rogner sur la qualité de ses matériaux (genre le plastique imite… le plastique !), mais, au moins, l’assemblage reste solide. Pour bien ancrer le sens de l’aventure chez ses usagers, le coffre recèle des compartiments et des crochets. Son beau plancher plat est invitant, et, si les bagages se sentent à l’étroit, les dossiers de la banquette se rabattent (60/40), éliminant du coup ces places arrière désormais plus généreuses mais pas nécessairement plus douillettes (ce dont se fichent éperdument les Indiana Jones).

Mécanique De série, on retrouve le 4-cylindres à plat de 2,5 litres bon pour 170 chevaux, mais on peut opter pour le boxer à 6 cylindres de 3,6 litres de 256 chevaux qui accepte le carburant ordinaire (versons une larme en souvenir de l’ancien 4 turbocompressé). Le premier moteur s’accouple au choix à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou à une CVT Lineartronic, laquelle assure une faible consommation de carburant mais au prix de montées en régime agaçantes; pour ce qui est du second, il n’accepte qu’une boîte semi-automatique à 5 rapports doublée de leviers de sélection au volant (comme la CVT, d’ailleurs). La transmission intégrale accompagne chaque modèle, mais sa technologie varie selon la boîte de vitesses : plus cette dernière est sophistiquée, plus la répartition du couple l’est également.

Comportement Si l’on s’en tient à ses dimensions accrues, à sa suspension devenue plus spongieuse et à son coup de volant lourd, l’Outback serait en train de proscrire les sorties en forêt. Comme la majorité des fabricants, Subaru aurait compris que ses conducteurs ne se farciront jamais rien de plus dangereux que le stationnement du centre commercial. Mais on se laisserait berner. L’Outback est bel et bien nantie d’une excellente transmission intégrale, sa garde au sol a augmenté, son plancher est blindé, et sa mécanique n’est pas tuable quand on en prend soin. Bref, si le cœur vous en dit, l’Outback peut toujours vous amener là où d’autres véhicules n’oseront pas poser la jante.

Conclusion À l’instar du Forester, qui compte un nombre invraisemblable de variantes, Subaru décline la nouvelle Outback de manière à ratisser plus large chez les clients potentiels. Oui, elle s’est embourgeoisée, mais elle n’a pas perdu son instinct de coureur des bois. Le confort l’emporte désormais sur le plaisir au volant, mais la notion d’utilitaire, elle, s’est bonifiée.

Forces

Fiabilité et sécurité au rendez-vous

Consommation raisonnable

Équipement enrichi sans provoquer une hausse des prix

Faiblesses

Boîte CVT remarquable mais…

Comportement routier fonctionnel avant d’être plaisant

Direction lourde