Subaru Outback 2015

Subaru Outback

Allons jouer dehors

En 1994, Subaru Canada vendait 4 000 véhicules par année. Vingt ans plus tard, la division de Fuji Heavy Industries en écoule plus de 40 000. L’entreprise n’hésite pas à associer cette ascension à l’apparition du premier modèle Outback. Le véhicule vanté à l’époque par l’acteur australien Paul Hogan dans la peau de Crocodile Dundee brandissait la rugosité raffinée sur laquelle la marque allait tabler son futur. La 5^e génération de l’Outback raffine le concept.

Carrosserie

L’idée était simple, le résultat, payant : prendre une citadine et la saupoudrer d’ingrédients qui lui donnent l’air et la chanson d’un véhicule conçu pour vivre de grandes aventures. Concrètement, une Legacy familiale dont on a relevé la garde au sol à 22 centimètres et dont on a enrobé la coque d’éléments protecteurs. Recette identique pour l’Impreza à hayon devenue le XV Crosstrek. Les dimensions de la nouvelle Outback ont à peine changé. En fait, placez l’ancienne et la nouvelle côte à côte, et il vous faudra un sens de l’observation affûté pour repérer tous les subtils changements.

Habitacle

Les intérieurs Subaru pèchent parfois par une tendance au kitsch. Dans l’Outback 2015, on retrouve effectivement une garniture imitant de l’aluminium gaufré et cette autre qui rappelle le bois mais d’une essence importée de Vénus. Mais, dans l’ensemble, le coup d’œil est bon, le toucher, aussi, comme les accoudoirs recouverts d’une cuirette douce comme une peau de bébé. L’épuration réussie du tableau de bord doit une fière chandelle à l’écran tactile central et à la nouvelle sono harman/kardon jolie et limpide, à des années-lumière du désastre ergonomique de la BRZ. Les espaces de rangement ne nous laissent pas tomber, ni les 1 005 litres de capacité du coffre, agrandi de 33. Un ingénieux levier placé de chaque côté de la soute à bagages permet de rabattre les dossiers 60/40 en un clin d’œil.

Mécanique

Les deux moteurs à plat de l’an dernier reviennent : un 4-cylindres de 2,5 Litres de 175 chevaux (2 de plus) et un 6-cylindres de 3,6 litres de 256 chevaux. Toujours pas d’injection directe, ni de dispositif d’arrêt-démarrage, mais la durabilité du moteur boxer et une relative frugalité obtenue à l’aide d’une boîte de vitesses manuelle 6 rapports – une exclusivité du marché canadien par rapport aux États-Unis – et d’une CVT (en fait, deux, selon l’engin). L’option PZEV se limite cette année au modèle de base, alors que le système EyeSight (alertes électroniques basées sur une caméra) fait partie de l’ensemble facultatif Technologie. Une Subaru n’en serait pas une sans sa transmission intégrale à prise constante, et celle de la cuvée 2015 bénéficie en plus de l’interrupteur X-Mode (comme dans le Forester) qui raffine l’AWD en éliminant davantage le patinage des roues et en activant un Hill Descent Control digne de Land Rover.

Comportement

Le 2,5-litres est le choix de 75 % des acheteurs ; si ce moteur a peu changé (moins de frictions internes, meilleure combustion), les organes mécaniques qui l’entourent, eux, l’aident à fournir des balades plus posées. La CVT à rapports virtuels accomplit un excellent travail, pour autant qu’on lui en donne la chance et qu’on ne passe pas son temps à écraser le champignon comme si c’était un insecte nuisible. Vous éviterez ainsi le hurlement caractéristique qui agace tant mes confrères pressés. La véritable amélioration se perçoit à la hauteur du châssis et de la suspension. La robustesse du premier et la souplesse de la seconde participent à un roulement devenu très sain. La direction électrique, une première pour Subaru, se met de la partie avec bonheur.

Avec le 6 cylindres, les déplacements gagnent en homogénéité et en douceur. L’Outback se comporte toujours comme un roc mais avec des chaussons de danseur. La visibilité est meilleure grâce à l’amincissement des montants. Le seul irritant : les bruits de vent à la hauteur des rétroviseurs déplacés sur les portières. Un problème que Masayuki Uchida, le papa de l’Outback, m’a assuré que son équipe travaillait à résoudre.

Conclusion

Grâce à une idée de mise en marché brillante, des gens souhaitent s’identifier à l’image que projette l’Outback, celle d’individus qui aiment jouer dehors, qui ne sont pas des poseurs. Ils en ont vraiment besoin pour skier, camper, pédaler, ramer, lutter avec un ours, etc. La Subaru Outback 2015 ne les laissera pas tomber.

Forces

Nouvelle génération améliorée

Châssis solide, suspension permissive

Dégagement intérieur

Bel équipement

Faiblesses

Bruits de vent autour des rétroviseurs

Carrosserie des 4^e et 5^e générations : cherchez l’erreur

Banquette arrière ferme