Subaru WRX STI 2004

Impreza WRX et STi

Encore plus féroce !

La famille Impreza vient d’accueillir un nouveau membre dont les initiés rêvaient nuit et jour : la STi, la plus puissante des Subaru à débarquer sur ce continent. Et la plus difficile à dégoter, également, puisque la production annuelle pour l’Amérique du Nord ne dépassera pas les 3800 exemplaires (dont 150 par mois pour le Canada). À moins d’avoir eu la sagesse de laisser un généreux dépôt, la STi vous passera sous le nez… et très vite, en raison de ses 300 chevaux !

CARROSSERIE

Qu’est-ce qui distingue extérieurement une STi d’une WRX, l’autre bombe de la famille ? Soulignons l’appendice dorsal. La WRX nous a habitués à un gros aileron; celui de la STi est énorme. C’est l’aileron qui pousse la voiture et non l’inverse ! Le logo STi (pour Subaru Tecnica International) n’est pas discret non plus, car il est rose. À propos de couleur, la STi la plus remarquable se pare du bleu électrique popularisé par Subaru dans les épreuves de la World Rallye Championship. N’oublions pas le capot affublé d’une trappe d’aération mais, puissance oblige, celle de la STi est plus ostentatoire.

HABITACLE

La WRX a parti le bal en nous proposant des baquets en alcantara moulant, un volant sport, des cadrans lumineux (pour 2004, rien ne change). Puisque la STi est truffée de gadgets électroniques distincts (j’y reviendrai plus loin), on y retrouve des interrupteurs inusités. La banquette arrière des deux fusées de Subaru se révèle très décente. En somme, les passagers occupent les meilleures loges pour apprécier les prouesses de leur hôte au volant.

MÉCANIQUE

Subaru apprécie les moteurs dits à plat ou boxer, ceux où les cylindres se font face horizontalement. Les avantages (compacité, vibrations moindres, durabilité et meilleur centre de gravité) sont rehaussés par un turbocompresseur greffé au 4-cylindres. De sorte que la WRX (2 L) et la STi (2,5 L) développent respectivement 217 et 300 chevaux. Essayez d’imaginer la vivacité des accélérations !

Mais il s’agit d’une puissance harnachée puisque, à l’instar de toutes les Subaru vendues au Canada, la WRX et la STi sont mues par une transmission intégrale. Le système atteint même un degré de sophistication extrême du côté de la STi. En effet, vous pouvez soit le laisser travailler automatiquement (il fera lui-même varier le couple entre les essieux avant et arrière) ou alors vous vous en occupez à l’aide d’une mollette. Un cadran au tableau de bord est censé indiquer la répartition du couple choisie (jusqu’à 50-50), mais je l’ai trouvé imprécis.

Pour le reste, les freins à disque d’un généreux diamètre (les Brembo de la STi étant, bien sûr, plus gros que ceux de la WRX), l’ABS, une suspension indépendante musclée et une direction athlétique complètent l’arsenal technologique qui rend ces deux compactes aussi agressives que dociles.

COMPORTEMENT

Quoique, quand je dis docile… Entre des mains inexpérimentées ou imprudentes, la STi peut faire mal. Aucune voiture ne m’avait donné pareilles frayeurs depuis la dernière Mazda RX-7. La WRX n’est pas en reste avec un 0 à 100 km/h de 7 secondes. Mais la STi améliore ce chrono à 4,8 secondes, soit mieux qu’une Porsche 911 ! Elle vrombit sans grincer, elle freine sans compromis, elle avale les lacets avec l’insolence d’un adolescent. Un seul bémol qui empêche l’auto de décrocher un 10 comme Alexandre Despatie au plongeon : la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports accuse une course longue et parfois vague. Les boîtes manuelles sont depuis longtemps le talon d’Achille de Subaru. Qu’est-ce que la marque attend pour mettre en pièces détachées une boîte Honda ou BMW afin d’en arracher les secrets ?

J’oubliais le petit bouton à gauche du volant : enfoncez-le pour vaporiser de l’eau sur l’énorme refroidisseur intermédiaire qui repose sous la prise d’air. En aspergeant ainsi le bidule, vous favoriserez la densité des molécules d’air, ce qui permettra au bolide de brûler davantage l’asphalte. Selon le même principe (le turbo aime le froid), la STi risque d’être encore plus puissante en hiver…

CONCLUSION

L’amateur d’adrénaline choisira la STi avant la WRX, malgré sa boîte de vitesses perfectible et les 46 995 $ exigés. Il sera certain d’avoir entre les mains un bolide exceptionnel. Mais comme les STi seront aussi rares qu’une apparition de Céline sans René, les acheteurs déçus se dirigeront vers la WRX. Ils ne resteront pas déçus longtemps…

FORCES

Des bolides de rallye parfaitement équilibrés

La rapidité alliée à la sécurité

L’exclusivité de la STi (pour les proprios)

FAIBLESSES

Une boîte de vitesses manuelle récalcitrante

Des accessoires aérodynamiques discutables

La rareté de la STi (pour les autres…)

NOUVEAUTÉS

Le modèle STi