Subaru WRX STI 2017

Subaru WRX/WRX STI

Couteaux suisses

Charles René

La compacte sportive fait un véritable retour en force par les temps qui courent. Petits et grands constructeurs veulent leur part du gâteau dans ce segment créé dans un but précis : ajouter une touche de dynamisme à l’image de marque de leur gamme. Au-delà des considérations de mise en marché, cette catégorie regroupe nombre de créations citées en référence sur le plan de l’agrément de conduite. Mais comment le duo WRX/WRX STI arrive-t-il à tirer son épingle du jeu?

Tour du propriétaire

C’est sans surprise que l’on constate que Subaru applique ici la formule classique de tuning. Le capot à prise d’air centrale, les jupes de bas de caisse et les roues enveloppées de pneus à flanc mince viennent orner la robe de série de l’Impreza. Le bouclier avant et le pare-chocs arrière sont aussi remodelés pour épicer le dessin de la version de série, dont l’apparence est passablement générique. Le résultat final ne déborde pas d’originalité ni de beauté, mais il réussit à bien cibler la clientèle voulue. Si on dépasse l’aspect purement esthétique, il importe de souligner une belle attention apportée à la visibilité avec la grande surface vitrée. Les WRX et WRX STI ne sont néanmoins toujours pas offertes en carrosserie à hayon, malgré la popularité en chute libre des berlines.

Vie à bord

Hormis le volant et le bloc d’instrumentation ainsi que la présence de surpiqûres ici et là, l’habitacle des WRX et WRX STI est très semblable à celui de l’Impreza. On dispose donc d’un volume généreux pour les passagers. Les formes plutôt simplistes de sa carrosserie portent ici leurs fruits. Le dessin des sièges diffère également pour les rendre beaucoup plus enveloppants. Si, pour l’ensemble, la qualité des matériaux est bonne, on ne peut en dire autant pour l’assemblage. Quelques minutes derrière le volant suffisent pour entendre les premiers craquements émanant de la planche de bord. Certaines moulures n’étaient pas très bien ajustées dans le véhicule essayé. Sur le plan de la technologie, le système d’infodivertissement est complet, mais manque de rapidité.

Technique

Les différences majeures entre les deux modèles se découvrent en levant leur capot. Deux 4-cylindres à plat sont offerts, l’architecture motrice fétiche du constructeur. La WRX mise sur un moteur 2 litres turbocompressé de 268 chevaux. Plus moderne avec son injection directe, il traîne encore une certaine paresse lorsque le turbocompresseur n’est pas en rythme. Ceci est d’autant plus observable en conduite urbaine. Une fois la pression d’air augmentée, la poussée rétablit l’aplomb attendu d’une telle mécanique. Du côté de la WRX STI, le délai de réponse de son 2,5-litres turbo est tout aussi présent, mais une fois ce laps de temps dépassé, on dénote une nervosité encore plus importante. Malgré des mécaniques bien fournies sur le plan de la puissance, ces moteurs ne sont pas appuyés par des boîtes de vitesse manuelles particulièrement abouties. La course de leur levier est trop longue, leur guidage est imprécis, leur embrayage peu progressif. La WRX est disponible avec une boîte CVT qui fait un travail honnête, sans plus.

Au volant

Les WRX et WRX STI s’apprécient une fois les routes sinueuses empruntées. Là, leur suspension rachète leur sécheresse de fort belle façon. L’agilité obtenue est impressionnante et frise le désarmant, particulièrement au volant de la livrée STI. Cette dernière se distingue d’ailleurs de la WRX avec sa servodirection hydraulique encore plus incisive dans sa manière de tailler les virages. Du grand art sur cet aspect. Les WRX inspirent également beaucoup de confiance en raison du brio de leur transmission intégrale. On sent, de pair avec la grande rigidité de leur châssis, un aspect monolithique que pratiquement aucune voiture de leur catégorie n’offre.

Conclusion

Grisantes à conduire, mais pas particulièrement originales côté esthétique, les WRX et WRX STI cultivent certes une approche différente avec des transmissions intégrales très efficaces. Elles sont aussi pratiques avec un habitacle et un coffre au volume généreux, surtout pour des compactes. Il faut cependant accepter d’être un peu secoué et de jouer du levier de vitesses pour profiter de ces qualités.

Forces

– Transmissions intégrales efficaces

– Agrément de conduite

– Volume de l’habitacle

Faiblesses

– Boîtes de vitesse manuelles récalcitrantes

– Consommation de carburant élevée (WRX STI)

– Qualité d’assemblage moyenne

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