Subaru XV Crosstrek 2015

Subaru XV Crosstrek

En plein dans le mille

Les ventes de Subaru au Québec explosent, et la venue récente du XV Crosstrek n’y est pas étrangère. Annoncé en 2011 au Salon de Shanghai par le Concept XV, la version commercialisée depuis 2013 a séduit plus de 8 000 Canadiens en un an. Ne s’assoyant pas sur ses lauriers, Subaru agrandit la famille d’un XV hybride, la première offrande du genre du constructeur.

Carrosserie

Ingénieurs et stylistes n’ont pas eu à regarder bien loin dans le parc de Subaru pour initier le projet. Ils n’ont eu qu’à s’emparer d’une Impreza à 5 portes et à la modifier en augmentant sa garde au sol (de 145 à 220 millimètres). Les autres mensurations des deux véhicules sont très similaires. Saupoudrez de quelques fioritures visuelles les panneaux interchangeables, et le tour de magie est complet devant des spectateurs ébahis : armure noire sur tout le pourtour inférieur, jantes de 17 pouces imitant un trèfle, galerie de toit robuste et palette de couleurs capable d’en remontrer à Benetton. Le modèle hybride, lui, se réserve un « vert plasma nacré ». Mettons que, si je voyais une grenouille de cette couleur, je sortirais mon compteur Geiger. Enfin, Subaru ne nous avait pas habitués à des automobiles esthétiquement louables, mais le XV, comme la BRZ avant lui, changent la donne.

Habitacle

Un intérieur simple mais bien fignolé, emprunté, bien sûr, à l’Impreza. Que votre choix se porte sur l’une ou l’autre des trois livrées (Touring, Sport et Limited), l’équipement varie mais peu puisque la dotation de série est au départ riche, y compris la connectivité Bluetooth, la connexion USB et les sièges chauffants. Dieu merci, Subaru n’utilise pas dans le XV la radio Pioneer qui rend fou avec ces pitons en tête d’épingle. Les baquets avant sont très confortables et la banquette convient surtout à deux adultes et non à trois. Une fois le hayon soulevé et les dossiers 60/40 rabattus, le XV peut recevoir autant de litres que l’Impreza, soit 1 470 (bien que l’hybride doive en concéder 48 à sa batterie).

Mécanique

Les ingénieurs du XV n’en avaient pas fini avec l’Impreza puisqu’ils lui ont aussi chipé son 4-cylindres Boxer de 2 litres de 148 chevaux associé à une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports ou à une CVT Lineartronic égayée de leviers de sélection au volant. Le système de transmission intégrale est à prise constante, et le XV peut tracter 680 kilos grâce aux renforts de son châssis, un exploit hors d’atteinte des rivaux. L’hybride marie le 2-litres à un moteur électrique de 13,4 chevaux (10 kW) et à une batterie au nickel-métal-hydrure.

Comportement

Le pot d’abord : les accélérations fermes avec la CVT sont lentes (10 secondes) et bruyantes. J’aimerais vous recommander la boîte manuelle, malgré ses 5 petits rapports, mais son sélecteur est mou et sa consommation ne diffère pas vraiment de celle de la CVT. Subaru prétend offrir une manuelle dans cette catégorie pour satisfaire les jeunes utilisateurs qui ne détestent pas piloter sportivement, mais l’expertise d’une WRX n’a pas été mise à profit ici. J’en déduis que la manuelle sert surtout à garder bas le prix plancher. On en revient donc à la CVT, d’autant plus que je la trouve bien adaptée à la vocation urbaine du XV. La consommation combinée peut flirter avec les 8 litres aux 100 kilomètres, selon votre manière de conduire. Pour accroître la frugalité du modèle hybride, Subaru a recours à des astuces connues, comme le dispositif d’arrêt-démarrage (peu subtil) et les clapets dans les trappes d’air de la calandre qui se ferment à haute vitesse pour améliorer l’aérodynamisme. Mais, dans la réalité et selon votre conduite, l’hybride ne boit guère moins que sa contrepartie atmosphérique ; son moteur électrique sert surtout à catalyser les accélérations.

La direction assistée électriquement et les freins à disque se modulent avec aisance, tandis que la suspension privilégie le confort en réduisant le roulis au maximum malgré la garde au sol élevée (des barres antiroulis plus épaisses que sur l’Impreza y veillent). La visibilité est très bonne grâce à un trône surélevé et des montants de toit étroits.

Conclusion

Introduisez un véhicule dont l’allure proclame ces aptitudes tout-terrains, en combinaison avec un format compact et des couleurs bien de notre temps, et vous vous retrouvez avec un XV Crosstrek qui empile les points comme Sidney Crosby en uniforme. La boule de cristal du constructeur était particulièrement allumée quand l’idée du XV a germé. Si les RAV4, CR-V et autres Equinox plaisent à leurs parents, les plus jeunes apprécient cet utilitaire urbain polyvalent et branché.

Forces

Dans son ensemble, un produit bien pensé

Transmission intégrale fiable

Consommation raisonnable

Faiblesses

Hybride peu convaincant

Accélération bruyante

Boîte manuelle perfectible