Suzuki SX4 2007

Suzuki SX4

Plus pour moins

Il faut bien l’admettre, la Suzuki Aerio ne connaît pas un énorme succès. Elle a beau être l’une des « tractions intégrales » les moins chères du marché, ses ventes ne lèvent pas. Tout au plus Suzuki en a-t-il écoulé 4500 unités en 2005.

Pourtant, le segment des compactes occupe 26% de tout le marché automobile canadien. Les Honda Civic, Mazda3 et Toyota Corolla se vendent à coup de 50 000, voire 70 000 unités chacune par année… Suzuki devait faire quelque chose.

CARROSSERIE

Le constructeur nippon y est allé d’un grand coup : pas de refonte intergénérationnelle pour l’Aerio. Non, la compacte disparaîtra purement et simplement du catalogue nord-américain au fur et à mesure que la nouvelle SX4 prendra toute la place qui lui revient sur le marché.

S’il faut attendre 2008 afin de voir de quoi aura l’air la remplaçante à quatre portes, la version ‘Fastback’ (lire à hayon) est remplacée dès cette année par la SX4. La ‘cinq portes’ est dix centimètres moins longue que sa précédesseure, mais 25mm plus large. L’empattement s’étire quant à lui de deux centimètres (à 2500mm).

Pour cette nouvelle SX4, adieu silhouette carrée, bonjour formes arrondies, tellement plus agréables à l’œil. La grille a de sympathiques airs de famille avec l’utilitaire Grand Vitara.

L’ingénieur en chef chargé de la conception de la SX4, Osamu Honda (!), soutient que la compacte ne partage aucune composante avec l’Aerio. En fait, il s’agit d’un développement commun avec Fiat qui utilise la plateforme de la Swift. Entendons-nous : pas notre Swift+ nord-américaine, rejeton de feu le constructeur coréen Daewoo! Non, celle vendue en Europe et en Asie, encensée par la presse là-bas et qui ne nous arrivera malheureusement qu’à sa deuxième génération, prévue pour 2011…

HABITACLE

C’est fou comment les Japonais savent aménager les petits intérieurs. La SX4 n’est pas unique en son genre, mais reste qu’à son bord, les passagers profitent d’un espace confortable, avec amplement de dégagement à la tête. La garde au sol de 175mm procure au pilote une position de conduite surélevée qui donne une impression de contrôle de la route.

Au tableau de bord, les commandes sont faciles à retracer et à manipuler. Les versions mieux équipées viennent avec, notamment, les commandes audio au volant. À l’arrière, l’espace de chargement est favorisé par une banquette qui s’incline vers l’avant, puis qui se relève vers les sièges avant. Voilà qui dégage une bonne surface de chargement.

Côté assemblage, la finition est soignée. D’ailleurs, la fermeture des portières et du hayon témoigne d’une construction plus solide que pour l’Aerio. Entre d’autres termes, la voiture n’a plus rien d’une ‘boîte de conserve’.

MÉCANIQUE

Surprise : le quatre cylindres de 2,3L de l’Aerio (155 chevaux) cède la place à un moteur de plus petite cylindrée : 2,0L, pour 143 chevaux. Il est jumelé de série avec une boîte manuelle cinq vitesses ou, en option, automatique quatre rapports. Dommage que Suzuki n’ait pas profité de ce renouvellement pour adopter une automatique séquentielle et/ou à cinq rapports. Après tout, la Mazda3 propose bien les deux…

La direction est à assistance hydraulique et les freins à disques aux quatre roues. Si l’ABS est de série sur toutes les variantes, seules celles en haut de l’échelle proposent un système de contrôle de stabilité. La suspension est indépendante à l’avant, mais utilise encore une barre de torsion à l’arrière.

Le plus grand atout de la SX4, c’est sa transmission intégrale (optionnelle). Suzuki a créé pour l’occasion un dispositif à trois modes : deux roues motrices avant, à répartition automatique et à couple verrouillé (50/50). Le conducteur n’a qu’à choisir, d’une pression du bouton installé sur la console centrale.

La grande différence d’avec l’ancien système proposé par l’Aerio est cette possibilité de commander la répartition voulue de la traction avant de se retrouver en situation périlleuse. Et alors que l’Aerio ne proposait la transmission intégrale qu’avec la boîte automatique, la SX4 a l’heureuse idée de l’offrir également avec la boîte manuelle.

Ne cherchez pas une version turbo : l’ingénieur en chef a lui-même freiné l’ardeur de ses collègues qui souhaitaient concocter une telle variante survitaminée. Question de coûts, mais aussi d’utilisation optimale des ressources, dit-il « J’aurais moi-même eu besoin d’un turbo! » a lancé M. Honda.

COMPORTEMENT

Malgré 12 chevaux en moins par rapport à l’Aerio, la SX4 se montre plus dynamique en piste. Même qu’elle demande près d’une seconde de moins (10 secondes) pour réaliser le 0-100km/h.

Mine de rien, la compacte se fait plus sportive que celle qu’elle remplace. Nul doute que le mérite revient à ce châssis rigide et bien équilibré. Quoique… l’architecture haute est sensible au vent latéral.

Autrement, la direction est d’une belle précision et le freinage très franc. En dépit (ou en raison?) de la barre arrière de torsion, la voiture se comporte de façon assurée. À 150km/h, sans surprise, on commence cependant à dire « Wow, les moteurs »…

La voiture est sensiblement plus stable en virages lorsqu’elle bénéficie de la traction intégrale. D’une part, le dispositif lui ajoute une quarantaine de kilos supplémentaires, ce qui, étonnamment, est loin de lui faire du tort. D’autre part, sur pavé de céramique mouillée, il permet des démarrages instantanés, sans heurt et en ligne droite. Sans lui, les accélérations se transforment en vaines séances de dérapage…

Autre recommandation : la boîte manuelle cinq vitesses. Cette dernière possède une commande presque aussi agréable que la Mazda et permet de bien exploiter les 143 chevaux du moteur tout en autorisant de bonnes reprises.

Quant à l’optionnelle boîte automatique, elle handicape les démarrages actifs. Qui plus est, elle annihile les velléités sportives, à force de constamment se chercher entre les 80 et 100 km/h. Cinq rapports auraient grandement profité à la voiture.

CONCLUSION

Ce qui n’aidait pas l’Aerio, c’est que sa variante à traction intégrale figurait tout en haut de l’échelle, bardée d’équipements, et donc à un coût qui rejoignait, voire dépassait celui de la Subaru Impreza.

Mais voilà, en offrant la transmission intégrale avec les SX4 à boîte manuelle, Suzuki s’assure d’une place de choix : celle d’offrir le véhicule à traction intégrale le moins cher du marché. Avec, de surcroît, une allure jeune, ainsi qu’un petit zest ‘sport’ qui rendent la voiture fort sympathique.

Nouveautés : nouveau modèle

FORCES

Belle allure

Transmission intégrale efficace

Comportement sportif

Position de conduite relevée

Banquette qui se re-replie de façon très pratique

FAIBLESSES

Boîte automatique qui coupe toute inspiration

Contrôle de stabilité que sur les versions les mieux équipées

Sensibilité au vent latéral

Pas de version plus musclée