Toyota 4Runner 2014

Toyota 4Runner 2014

Double personnalité

Il y a une dizaine d’années, les véhicules utilitaires, les vrais, ceux qui pouvaient s’aventurer hors des sentiers battus sans huit roues de secours, quatre téléphones par satellite et une réserve alimentaire, étaient légion. Pour la plupart, ils se sont endimanchés depuis, si bien que les vrais d’il y a dix ans ne sont plus qu’une poignée aujourd’hui. Le 4Runner est de ceux-là, lui qui est demeuré fidèle à ses origines qui remontent à 1985. Juste avant ses 30 ans, Toyota lui offre un rafraîchissement.

Carrosserie

Esthétiquement, le 4Runner a, effectivement, l’air d’un vrai. Son design ne comporte aucune ligne sensuelle prévue pour plaire à madame. Plutôt, des angles qui respirent la testostérone. Et pour 2014, Toyota en remet. Entre autres, une calandre à l’allure plus dynamique et des phares redessinés, plus autoritaires sous lesquels les feux de brouillards sont désormais intégrés au cœur d’une incision pratiquée dans le pare-chocs; l’effet est détonnant. Enfin, l’utilisation de DEL se multiplie dans toute la gamme.

Cette dernière comprend toujours trois modèles, soit le SR5, le Trail et le Limited toujours offert avec sept places.

Habitacle

Enfin, on a donné de la vie à un ensemble capable qui favorisait la dépression. Ainsi, on note la présence de nouvelles garnitures de portières sur les versions SR5 et Trail; le plastique dur laisse place à des matériaux souples au toucher. Le volant et le levier de vitesse sont, quant à eux, désormais habillés de cuir.

Au chapitre de la présentation, l’esprit demeure le même, mais la décoration est plus soignée. Les grosses molettes sont toujours présentes, mais mieux placées. Quant à l’information des cadrans, elle est plus complète et plus jolie à consulter. La version SR5, notamment, reçoit une chaîne audio à écran. Aussi, la caméra de vision arrière est désormais livrée de série sur tous les modèles. Alléluia !

Enfin, les passagers de la deuxième banquette profitent de plus d’espace pour les jambes, résultat d’un remodelage du dossier des baquets avant. Quant à la troisième banquette, elle demeure parfaite pour les petits, pas les grands.

Mécanique

Sous l’immense capot du 4Runner loge toujours le V6 de 4 litres du constructeur. On ne peut lui reprocher grand-chose. Il œuvre avec souplesse, et sa puissance est adéquate. Il n’y a que la capacité de remorquage qu’il permet, seulement 2 268 kilos, qui ternit l’image de guerrier du véhicule. Une boîte de vitesses automatique à 5 rapports lui est jumelée, et, là encore, il n’y a rien à redire. La présence d’un 6^e rapport nous comblerait, toutefois.

Sous le véhicule, une architecture capable d’en prendre quand on sort des sentiers battus. Par exemple, la version Trail propose une suspension dynamique qui rend caduc le travail des barres stabilisatrices à vitesse lente et sur terrain accidenté. Elle permet aux roues de garder le contact avec le sol dans les pires situations. Un vrai, je vous dis.

Comportement

Ainsi, quand on s’aventure là où 95 % des véhicules ne sont pas bienvenus, on s’amuse. Lors d’un événement organisé par Toyota, nous avons eu l’occasion de tester, en terrain hostile, les capacités du 4Runner. Elles ne laissent aucun doute et rassurent le plus téméraire des aventuriers. C’est simple, ça passe partout; enfin, presque…

Sur la route, cependant, c’est plus brouillon. En ligne droite, ça va, mais aussitôt qu’on doit manœuvrer la bête, les immenses pneus et le débattement de la suspension nous ramènent à l’ordre. À conduire avec prudence. Beaucoup de prudence !

Conclusion

Toyota persiste et signe avec son 4Runner, et je salue cet entêtement. À une époque où ce type de véhicule est abandonné, celui qui le convoite peut être rassuré; ses besoins sont encore considérés. Tout cela ne peut que servir la cause de Toyota.

Cependant, si vous ne lui faites pas voir de la terre et du gravier, il vous décevra. Le roi de la montagne demeure un deux de pique sur le bitume. On l’aime comme cela.

Forces

• Capacités hors route
• Mécanique éprouvée
• Habitacle plus soigné
• Lignes distinctives

Faiblesses

• Comportement routier brouillon sur la route
• Capacité de remorquage limitée
• Il faut aimer les lignes